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Pays : France       Langue(s) : français 

Des rhétoriques coloniales à celles du développement : archéologie discursive d'une dominance


Auteur(s) :  DUFOUR Françoise

Date de soutenance :  2007

Thèse délivrée par :  Université Paul Valéry-Montpellier 3

Section(s) CNU :  section 07 : Sciences du langage

Discipline(s) :  Sciences du langage

Sous la direction de :  Paul SIBLOT

Jury de thèse :  Sonia BRANCA-ROSOFF, université de la Sorbonne-Nouvelle (Paris III) - Laurence ROSIER université libre de Bruxelles - Jacques BRES université Paul-Valéry (Montpellier III) - Gilbert RIST Institut universitaire d’études du développement (Genève)

  Ma thèse interroge les modalités discursives du « changement dans la continuité », qui fait la spécificité des relations franco-africaines. J'analyse la recomposition des rhétoriques coloniales en rhétoriques du développement à travers les phénomènes de reformulation des formes linguistiques, qui, à la fois, rendent compte de cette « relation de dominance particulière » et participent à la construire.
À partir des observatoires préalables que sont les discours des chercheurs en sciences humaines et sociales, l’analyse des archives de mémoire lexicographiques et encyclopédiques résulte en un état des savoirs sur les notions de colonisation, de progrès civilisateur et de développement.
Le cheminement au sein des différentes théories du discours, puis de la catégorisation linguistique permet de poser des hypothèses de configurations discursives et de leur transformation au fil des événements historiques. Hypothèses qui sont soumises à l'épreuve d'un corpus d'étude composé d’un ensemble d’une centaine de textes du XVIIIe siècle à nos jours : textes du progrès des Lumières, de l’économie, de l’anthropologie et textes sur la colonisation et le développement de l’Afrique autour du Mali.
L’analyse de l’organisation énonciative d’états de discours successifs permet de repérer, au fil des répétitions et des transformations, quelques marqueurs d'interdiscours qui, soudant les textes dans l'épaisseur du discours, contribuent à construire des objets et des pratiques propres à la formation discursive.
Elle permet de dégager quelques processus de production/reproduction discursive d’un «type» normatif et dominant de citoyen occidental face à une altérité double, à la fois incluse dans la catégorie (dans une relation de symétrie) et extérieure à elle (stéréotypie et relation de complémentarité). Les différents marqueurs, qui composent les notions, les types et les altérités permettent in fine d’approcher le fonctionnement discursif de l’idéologie qui structure la relation de dominance.


This thesis addresses the discursive modalities of ‘the change within continuity’ that characterises Franco-African relations. I analyse the recomposition of colonial rhetorics into development rhetorics through the rephrasing phenomena of linguistic forms, which at the same time render this ‘specific dominance relationship’ and take part in constructing it.
Whilst the discourses of researchers in social sciences and human sciences provide us with preliminary observatories, the analysis of lexicographic and encyclopaedic discourses offers memory archives. Such resources help us in giving a comprehensive overview of what cover, in the present day, the notions of colonization, civilizing progress, and development.
Based on a progressive reading of several theories of discourse and linguistic categorisation, we set down, as an hypothetical, a group of discursive configurations and their transformation in the course of historical events. These hypotheses are put to the test in a corpus study of some hundred texts from the 18th century up to nowadays: texts about progress in the Age of Enlightenment, economy and anthropology as well as texts on the colonisation and the development of Africa around Mali.
Analysing the enunciative organisation of successive stages of discourse, the repetitions and transformations that can be found help the picking out of several markers of interdiscourse. These markers bind the texts together, in the discursive depth, and contribute to the construction of objects and practices specific to discursive formation.
I am then able to highlight some processes of discursive production/reproduction of a western dominant and normative ‘type’ facing a double alterity : both within (in a symmetrical relationship) and outside the category (stereotypes and complementary relationships). Ultimately, the various markers that make up the notions, types and alterities enable us to approach the discursive functioning of the ideology structuring the dominance relationship.


URL :  http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00202672/fr/


mot(s) clé(s) :  histoire de l'éducation, humanités