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Pays : France       Langue(s) : français 

La violence d’environnement : émergence d’une figure épistémique à travers l’informatisation d’un métier traditionnel


Auteur(s) :  MOURLEVAT François

Date de soutenance :  2006

Thèse délivrée par :  Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l’éducation

Sous la direction de :  Jacques PAIN

  L’informatique envahit le travail, mais les processus d’informatisation restent des énigmes sociologiques et l’on manque d’études cliniques, par métier, qui permettraient de mieux comprendre ce qu’ils signifient pour les individus. Dans le secteur du dessin d’architecture, le basculement technologique a été brutal. Il s’est produit avec des applications hautement sophistiquées. Il introduit un environnement nouveau, en rupture avec la tradition du dessin à la main. L’hypothèse que nous énonçons est alors la suivante : de telles circonstances sont propices à l’apparition d’une forme spécifique de violence, dont l’élucidation permet d’interpréter des difficultés qui n’ont pu être surmontées jusqu’à présent ni en améliorant les niveaux de compétence, ni en modifiant l’organisation du travail. Il s’agit d’une instance organisatrice des contextes, une matrice que nous nommons violence d’environnement. Cette forme de violence a pour caractéristique de ne posséder ni agresseur, ni motif, ni témoin. Elle est directement liée à la technologie numérique dont l’introduction provoque des perturbations permanentes et en grand nombre qui polarisent le champ de l’action. Ces perturbations complexifient à l’extrême l’environnement professionnel au point de le rendre quasiment impossible à déchiffrer. Elles engendrent des effets de violence mais aussi, régulièrement, des phénomènes explicites de violence d’agression. Notre programme de recherche s’est donné pour but, en premier lieu, de formaliser les étayages théoriques qui fondent l’hypothèse de la violence d’environnement à partir d’une exploration clinique du champ professionnel, et en second lieu, de tracer une ligne prescriptive finalisée sur l’élaboration de projets d’accompagnement en formation. The data processing invades the work, but the processes of computerization stay sociological enigmae and we miss clinical studies, about every profession, which would allow to understand better what they mean for the individuals. In the sector of the drawing of architecture, the technological fall was rough. It occurred with highly sophisticated applications. It introduces a new environment, in break with the tradition of the manual drawing. The hypothesis which we express is then the following one: such circumstances are convenient to the appearance of a specific shape of violence, the clarification of which allows to interpret difficulties which were able to be surmounted until now neither by improving the levels of competence, nor by modifying the organization of the work. It is about an organizing authority of contexts, a matrix which we name violence of environment. This shape of violence has for characteristic to possess neither aggressor, nor motive, nor witness. It is directly bound to the digital technology the introduction of which provokes permanent disturbances and in big number which polarize the field of the action. These disturbances complexifient extremely the professional environment in to make it almost impossible to decipher. They engender effects of violence but also, regularly, explicit phenomena of violence of aggression. Our research program gave for purpose, first of all, to formalize the theoretical étayages which the hypothesis of the violence of environment from a clinical investigation of the professional field, and secondly, to draw a prescriptive line finalized on the elaboration of projects of accompanying in training.