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Pays : France  Langue(s) : français 

JDL 2023 - 28èmes Journées du Longitudinal - Territoires et parcours : de nouvelles trajectoires d'emploi et de formation à l'épreuve des territoires ?


Date :  du 14-06-2023 au 15-06-2023

Appel à communications ouvert jusqu'au :  16-12-2022

Lieu :  MRSH Caen

Modalité :  présentiel

Organisation :  Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq)

Chaque année depuis 1994, les journées du longitudinal (JDL) constituent un temps fort de la vie scientifique du Céreq. Elles sont co-organisées par le Céreq et un des centres associés de son réseau implantés dans des laboratoires ou des unités de recherche. Elles sont l'occasion d'échanges pluridisciplinaires autour de la relation formation-emploi à travers des méthodes longitudinales quantitatives et qualitatives. Les  actes sont disponibles pour les journées, publiés dans la collection Céreq Echanges et diffusés sur le site du Céreq et OpenEdition.  Les 14 et 15 juin 2023 c'est le centre associé de Caen ESO (UMR Espaces et Sociétés) qui accueillera les 28èmes journées.

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Inscription avant le 23 mai, les tarifs sont ensuite majorés jusqu'au 5 juin (date limite des inscriptions)



Programme : 
Le territoire est marqué par une importante variété de contextes économiques, sociaux, productifs, démographiques, etc. Leur combinaison produit des disparités territoriales dont la prise en compte favorise la production de connaissances nouvelles. Comment l’analyse longitudinale de la relation formation emploi au cœur des JDL (Journées du longitudinal) peut-elle s’enrichir de l’introduction d’une dimension spatiale ?

Ce questionnement appelle des analyses pluridisciplinaires, où la géographie interagit avec la sociologie, l’économie, la démographie, les sciences de gestion, les sciences de l’éducation et les sciences politiques. En géographie comme dans d‘autres disciplines, « le mot-clé de territoire est devenu incontournable pour toute réflexion qui porte sur  l’espace,  ses  usages  et  ses  dynamiques,  au  croisement de problématiques politiques, culturelles et économiques » (Giraut, 2007). Ainsi, la formation et l’insertion des jeunes constituent-elles des dimensions cardinales du rapport entre espace, territoire, individus et société.

Si le croisement « territoires et parcours » a jalonné les problématiques portées par le Céreq depuis 50 ans, quelles nouvelles trajectoires d’insertion, d’emploi et de formation se révèlent aujourd’hui à l’épreuve des territoires ? Autrement dit, quelles nouvelles questions émergent avec l’introduction de la dimension territoriale ?

La dimension territoriale est apparue dans le cadre d’analyses et de diagnostics à des échelles multiples (Biret et Gensbittel 1991), soulignant une complexification et une diversité accrue des acteurs et actrices de la relation emploi formation (Dauty 2002, Timotéo et Vernières 2002). Les territoires ont aussi été appréhendés comme des lieux d’innovations et de coopérations d’acteurs ou actrices (Larceneux 1997). Plus récemment, en soulignant les effets de contexte pour mieux comprendre la diversité des parcours, des inégalités d’orientation, d’insertion et de trajectoires professionnelles sont apparues avec la différenciation de l’espace et des territoires (Bernard 2014, Berthet & Zaffran 2014).

Pour ces XXVIIIe JDL, la mobilisation du concept d’autochtonie pourrait par exemple proposer de nouveaux éclairages territoriaux aux trajectoires des jeunes soulignant leurs rapports spécifiques à l’espace, comme la forte sédentarité rurale socialement différenciée au sein de la jeunesse (Renahy 2010, Coquard 2019, Amsellem-Mainguy 2021). Cet enracinement lié au sentiment d’appartenance (Guérin-Pace 2006), observé aussi dans certains quartiers (Beaud, 2003), sans être la norme, mérite d’être interrogé en mobilisant des méthodes longitudinales (Champollion 2022). Celles-ci sont également particulièrement adaptées pour appréhender les mobilités géographiques qui sont en effet massives en phase d’insertion professionnelle et en début de carrière, (Dupray et Vignale 2019, Checcaglini et Caro 2021, Caro et alii 2021).

Enfin, l’affirmation croissante de la territorialisation de l’intervention publique interagit-elle sur les trajectoires à travers de nouvelles coopérations d’acteurs ou actrices et des formes d’innovations territoriales ? La différenciation territoriale change-t-elle l’accompagnement des individus vers l’emploi ou la formation ?

Ainsi, les contributions attendues pour ces journées pourront s’articuler autour de trois axes :

1.  Le territoire marque les trajectoires individuelles

La reproduction sociale s’inscrit dans l’espace et le territoire (Grelet 2004 et 2006). Ce dernier est différencié entre autres par ses ressources, sa structure socio-productive (Carroué 2013), son système éducatif, son marché du travail,  etc.  Cette différenciation fait partie  des  facteurs qui structurent les parcours de formation (di Paola et Moullet, 2018) et d’insertion professionnelle des jeunes (Antunez, Baccaïni, Guérois & Ysebaert 2017, Dupray, 2022), elle génère aussi des inégalités en début de carrière (Caro et alii, 2021, Caro et Roux, 2004). Des travaux s’interrogeant sur des disparités d’orientation, de poursuite d’études ou d’insertion pourraient contribuer à cet axe. La géolocalisation de nombreuses données permet de contextualiser de plus en plus les phénomènes observés. Le corpus des bases nationales rend possible une comparabilité des territoires et pourra nourrir des contributions quantitatives, mais des approches qualitatives longitudinales seront aussi bienvenues.

2.  La mobilité dans les parcours d’emploi et de formation

La mobilité, suivant en cela la théorie du marché concurrentiel, est pensée par certain·es auteur·es comme le moyen de concilier les  décalages  spatiaux  entre  une  offre  de  travail  disponible et des emplois à pourvoir (Eymeoud et Wasmer, 2016). Toute mobilité pour formation, remédiation, insertion et emploi questionne aussi l’évolution des inégalités en matière d’accessibilité (Caro, Checcaglini et Le Petit 2021). Le concept de justice spatiale pourrait être convoqué pour  étayer  l’analyse  de  ces  inégalités  face  à  l’offre  de  formation,  de  remédiation et d’emploi (Gervais-Lambony 2009). Pour alimenter cet axe, des contributions sont attendues autour de la  «  mobilité différenciée »  selon  des  types  de  territoires (urbains,  périurbains  et ruraux), dans le prolongement des travaux de Arrighi (2004), Grelet (2006), Couppié (2013) ou Dupray et Vignale (2022). De nouvelles mobilités pourront sans doute également être interrogées à l’aune du développement du télétravail mais aussi de nouveaux modes d’organisation territoriale comme les tiers lieux : sont-ils de nouveaux espaces à considérer pour favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle ?

3.  Des politiques publiques territorialisées

Les politiques publiques de formation, d’emploi, d’insertion et de remédiation, et leur mise en œuvre variable dans l’espace et le temps contribuent à la différenciation des espaces et   des territoires, révélatrice d’inégalités dans les parcours (Verdier, 2018). Les conséquences de l’évolution de l’offre de formations secondaires  et supérieures  sur  les  territoires pourront être évoquées. Avec l’affirmation d’actions publiques territorialisées, qu’il s’agisse par exemple des territoires prioritaires de l’Education Nationale, des Cités éducatives, de la coloration des diplômes, des Campus des métiers et des qualifications (CMQ) ou des dispositifs relevant du Plan d’investissement compétences (PIC), le périmètre géographique de leur organisation et les espaces pertinents de coordination interrogent le contexte institutionnel. L’efficacité des politiques publiques passe-t-elle par une prise en compte accrue  des  conditions territoriales dans leur mise en œuvre ? Des présentations de résultats de politiques territorialisées pourraient s’interroger dans cet axe sur leur reproductibilité ou au contraire sur leur particularisme. Quelles sont les possibilités de  généralisation à  partir des  données des territoires au regard de la montée en puissance des observatoires locaux, de branches, de l’emploi, de l’insertion, de la vie étudiante ?

 

Au-delà de ces trois axes, les JDL restent ouvertes aux réflexions méthodologiques pour saisir des  parcours dans le cadre de la relation emploi formation. Les communications basées sur des comparaisons internationales seront également appréciées.

Les propositions de communication sont à adresser à jdl2023@unicaen.fr avant le 16 décembre 2022 sous forme d’un texte de 5000 signes maximum. La proposition devra mentionner l’axe choisi parmi ceux proposés, la problématique, la méthodologie, les données ou matériaux exploités, les résultats attendus et quelques références bibliographiques. Le texte sera précédé du titre de la communication, du nom du ou des auteur·es ainsi que leurs coordonnées (prénom, nom, appartenance institutionnelle, e-mail, adresse postale, téléphone).

PROGRAMME

Ouverture par 2 conférencières invitées

Raymonde SECHET, Professeure de Géographie, Université Rennes 2

Yaelle AMSELLEM-MAINGUY, sociologue, chargée de recherche à l’INJEP

Puis les journées s’organiseront autour de 3 axes et leurs sous-axes.

Axe 1 : Le territoire marque les trajectoires individuelles

Orientations sous influences territoriales
Effets d’attachement à un territoire
Trajectoires des résidents des QPV


Axe 2 : La mobilité dans les parcours d’emploi et de formation

La mobilité pour étudier
Les disparités territoriales de l’emploi


Axe 3 : Des politiques publiques territorialisées

Des PIC et des PRIC pour accompagner les parcours
Des acteurs mobilisés pour construire des diplômes

Le programme détaillé est téléchargeable sur le site du colloque.



URL :  https://jdl2023.sciencesconf.org/.../


mot(s) clé(s) :  approches territoriales, relation formation - emploi