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Pays : France       Langue(s) : français 

L’activité de prescription en contexte didactique - Analyse psycho-sociale, sémio-discursive et pragmatique des interactions en classe de langue étrangère et seconde


Auteur(s) :  RIVIERE Véronique

Date de soutenance :  2006

Thèse délivrée par :  Université Sorbonne nouvelle-Paris 3

Section(s) CNU :  section 07 : Sciences du langage

Discipline(s) :  Didactique des langues et des cultures

Sous la direction de :  Francine CICUREL

Jury de thèse :  Robert BOUCHARD, Jean-Louis CHISS, Laurent FILLIETTAZ, Marie-Thérèse VASSEUR, Francine CICUREL

  Les consignes existent dans tous les domaines. Lorsqu’on y prend garde, nous constatons qu’elles sont omniprésentes en de nombreux instants de la vie de chacun de nous. Elles donnent un cadre à nos actions et enclenchent de nombreuses procédures de notre vie quotidienne ou professionnelle. Dans le domaine éducatif, tous les acteurs de l’enseignement s’accordent pour dire l’importance des consignes et de leur enjeu dans toute formation. Et quel que soit le contexte éducatif et didactique, il semble que l’enseignant, ou l’institution qu’il représente, ne puisse se dispenser de distribuer des consignes. On entend aussi ça et là des phrases comme « il n’y a pas d’enseignement sans consigne », « nos élèves ne comprennent pas les consignes », etc. La consigne est-elle si fondamentale en contexte éducatif? Pourquoi? Et en premier lieu, qu’est-ce que donner des consignes? Quelles sont les implications de cet acte d’enseignement ? C’est à ces questions que nous souhaitons consacrer ce travail de thèse. La consigne peut se définir a priori comme l’exercice d’une contrainte, plus ou moins directe et plus ou moins forte, sur l’activité de l’apprenant en vue d’améliorer ses compétences langagières. Elle ressortit de la fonction d’animation et d’information de l’enseignant, en tous les cas constitue une de ses prérogatives. Elle est l’écho d’un projet porté par celui-ci et/ou par l’institution éducative et donne en quelque sorte un format à l’action éducative. À ce titre, nous souhaitons comprendre le rôle de la prescription dans l’action plus globale d’enseignement, et en particulier en quoi et comment la prescription contribue à l’action d’enseignement et d’apprentissage. Toutefois, il ne nous semble pas que seule l’activité d’apprentissage soit contrainte par les consignes. Il existe, dans la classe, un ensemble de contraintes de divers ordres, social par exemple. En ce sens, nous avons souhaité adopter une conception large du discours de consigne. C’est la raison pour laquelle le terme de prescription nous a paru plus adéquat, celui de consigne étant généralement réservé à l’activité strictement didactique. L’activité de consigne ou de prescription est transversale aux disciplines et sous disciplines : elle s’exerce dans tous les cours, toutes les classes, toutes les situations de formation. Nous avons choisi de l’étudier dans des classes de langue parce qu’étant nous-même enseignante de français langue étrangère, nous avons été confrontée à la question de la formulation et de l’interprétation des consignes, mais aussi parce que dans la classe de langue, l’enjeu communicatif et discursif est encore plus prégnant que dans d’autres classes. En effet, l’asymétrie des compétences langagières, les difficultés de compréhension y possèdent une résonance et un intérêt plus grand, comme les travaux sur l’intercompréhension du « dire » et sur les interactions exolingues ont permis de le montrer. Cependant, il nous semble qu’avec la consigne, les problèmes d’intercompréhension et d’interprétation se portent sur une dimension supplémentaire, celle du « faire », des tâches et des actions qui traversent la classe et l’activité. Comment s’organise cette compréhension du faire? Comment l’enseignant oriente les apprenants dans l’action didactique, lorsque la compétence linguistique et langagière fait défaut? Quelle est cette relation entre le dire et le faire, entre le discours, l’action et l’interaction? Nous avions déjà amorcé l’étude des consignes au cours du DEA où nous avions cherché à caractériser ce type de discours d’un point de vue formel, sans avoir le souci de la réalité sociale dans laquelle il prenait place. Il s’agit, dans ce travail universitaire de thèse, de chercher à adopter un point de vue plus processuel et plus ouvert sur les interactants et leur activité sociale, à travers un corpus enregistré et transcrit de cours universitaires de français langue étrangère dispensés à des étudiants japonais et de cours de français langue seconde dispensés à des apprenants nouveaux arrivants au collège. Ainsi, nous souhaitons apporter une contribution à : - la réflexion didactique en mesurant et en cernant, non seulement les enjeux organisationnels (de cadrage) de l’activité en classe de la prescription, mais aussi ses enjeux de socialisation langagière pour les apprenants; - la réflexion théorique en ouvrant l’analyse des discours en interaction à l’agir, c’est-à-dire aux multiples dimensions du processus de communication (matérialité sémiotique, objets, espace, temps, caractère incorporé du discours, rapports entre action et discours, et dimension référentielle).

URL :  http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00374551/en/