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Pays : France       Langue(s) : français 

Education, intégration des enfants rwandais traumatisés par la guerre


Auteur(s) :  NIYODUSENGA Jean-Marie V.

Date de soutenance :  2006

Thèse délivrée par :  Université Toulouse - Jean Jaurès

Section(s) CNU :  NSP

Discipline(s) :  Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Michel LECOINTE & Raymond FOURASTE

  Dans la société rwandaise, l'enfant est un trésor qu'il faut protéger. Cependant, ceux qui ont survécu au génocide et massacres de 1994 présentent un trouble post-traumatique qui les empêche de suivre une éducation scolaire normale. La situation actuelle au Rwanda renvoie aux névroses de guerre que Louis Crocp appelle troubles post-traumatiques. Le DSM-III décrit le post-traumatique par : la reviviscence de l'événement traumatique, la réduction du contact avec le monde extérieur et des symptômes neurovégétatifs, dysphoriques ou cognitifs variés. L'enquête auprès des parents, des " éducateurs " et des enfants confirme que le post-traumatique est en rapport étroit avec la guerre de 1994, et a montré l'ampleur des dégâts psychiques surtout chez les enfants et les jeunes de 8-20 ans.
Dans cette situation, l'éducation est une stratégie principale, pour intégrer les victimes de ces drames. Cette éducation a pour objectif de donner aux enfants des moyens de réorganiser leurs défenses, de réhabiliter leur narcissisme pour dépasser le traumatisme et construire leur identité meurtrie par le génocide.
Pour cette éducation, face à la souffrance psychologique des enfants, nous avons fait appel au conte comme médiateur thérapeutique et éducatif. Le conte a eu des effets positifs sur les enfants qui sont dans les CENA à Kigali. Ces effets se sont traduits par l'envie des enfants de raconter leur vécu à partir des contes traditionnels rwandais et des histoires qu'ils inventaient, début d'un travail de deuil pour certains et moyen de résilience pour d'autres. Ils ont pu faire un pas vers une intégration psychosociale.
La conclusion sur la discussion et l'analyse des résultats de la grille de probation sur l'estime de soi, montre que l'effet du conte a été probant pour sortir l'enfant de la souffrance, en faisant évoluer son estime de soi. Il est donc utile d'amener les enfants à poursuivre un travail avec le conte pour pouvoir se distancier du génocide, se projeter dans l'avenir.

In Rwandan society, the child is a treasure to be protected. But those who survived the genocide and massacres of 1994 present post traumatic troubles which are stopping them from following a normal school education. The current situation in Ruanda brings to mind the neuroses occasioned by war, which Louis Crocp calls post traumatic stress syndrome. The DSM-III defines post traumatic stress syndrome as the reliving of the traumatic event, reduction of contact with the exterior world, and a variety of neurovegetative, dysphoric and cognitive symptoms.
The survey carried out amongst the parents, the teachers and children confirms that the post traumatic stress syndrome is closely linked to the war in 1994, and shows the degree of psychological damage caused by the war especially in the children and the young people of 8-20 years. In this situation, education is one of the principal tools for reintegrating the victims of these dramas.
The aim of education is to help children to reorganise their defences, and to rebuild their self esteem in order to get over the traumatism and reconstruct an identity bruised by the genocide. Faced with the psychological suffering of the children, we turned to the use of storytelling as the educational and therapeutic medium. Storytelling has had positive effects on the children who are in the CENA in Kigali.
The effects have shown themselves by the willingness of the children to recount their past through traditional Rwandan stories and stories which they made up ; for some this is the beginning of mourning and for others a way of increasing their resilience. It has enabled them to make a step towards psychosocial integration.
Analysis of the grid for self esteem show convincingly that story telling has helped to reduce the children's suffering by increasing their self esteem ; so it is worthwhile getting children to work at storytelling so that they can distance themselves from the genocide and project themselves into the future.