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Pays : France       Langue(s) : français 

L’expérience des normes : Formation, éducation et activité humaine


Auteur(s) :  DURRIVE Louis

Date de soutenance :  2006

Thèse délivrée par :  Université de Strasbourg

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l'Education

Sous la direction de :  Emmanuel TRIBY & Yves SCHWARTZ

  Dans la perspective de Canguilhem, l'expérience normative est le propre du vivant humain : " Tout homme veut être sujet de ses normes ". Quoi qu'on imagine en cherchant à imposer des cadres contraignants, l'être humain ne se laisse pas anticiper tel un automate. Il prend position face à la norme proposée, il a un point de vue forcément singulier. L'ergologie désigne ce pouvoir normatif de l'humain par le terme d'activité. Notre thèse explore les conséquences du concept en formation et en éducation. Dès lors que l'on exclut tout effet mécanique des environnements normatifs, comment interpréter les difficultés portant sur les apprentissages de base et sur l'insertion sociale et professionnelle ? Quel est le rapport au savoir de ceux qu'on tient pour " inéducables " ? Comment réconcilier l'effort de connaître avec l'effort de vivre ? Face à la performance des machines, comment décrire la spécificité humaine de la compétence ? L'expérience des normes - " l'activité " - n'est pas immédiatement disponible en un point de vue construit et communicable. C'est un véritable travail, un exercice à la fois de rigueur conceptuelle et d'humilité face à l'inédit de la vie. Ce retour d'activité s'organise sous certaines conditions décrites à partir d'une technique d'entretien fondée sur la double anticipation, saisie par repérage et ancrage. Les contenus recueillis donnent une idée des débats de valeurs qui médiatisent toujours l'activité et les savoirs, précisément parce qu'un être humain n'applique jamais à la manière d'un ordinateur un programme ou un prescrit quelconque. S'entraîner à découvrir sa propre activité est une voie pour faciliter les apprentissages et gagner en autonomie According to Canguilhem, experience of norms is peculiar to the human being: “every man wants to be reason for his norms”. A man's work cannot be fully foreseen as an automaton's task in spite of the organization attempts. The worker actually takes a stand on the proposed norm. He necessarily has a singular viewpoint. In the lexicon of ergology, this ability towards the norms is called “activity”. Our study analyses the consequences of this concept to vocational training and education. Our hypothesis rules out any mechanical effect of a normative environment. In this way of thinking, we can try to explain: a) the difficulties coming to the beginners with the basic skills and social integration; b) the relation to knowledge among the young people seen as “uneducable»; c) the need to retie the effort of knowing and the effort of living; d) the importance of distinguishing the human competences from the machine's performance. Experience of norms or “activity” is not immediately expressed with structured speech. It is a real task to help someone to formulate his viewpoint. It requires both exactness and listening to perceive unforeseeable life. We suggest a method to interview people at work about their personal activity. It features two steps called “location” and “deep rooting in time”. We discover through the interview there are debates on values between activity and knowledge because the man never obeys orders like a computer does. To practise discovering one's own activity is a way not only to make learning easier but also to gain autonomy.