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Pays : France       Langue(s) : français 

Les Enseignantes en Bretagne aux XVIIème et XVIIIème siècles : religion, éducation et société


Auteur(s) :  DANIELLOU Emmanuelle

Date de soutenance :  2005

Thèse délivrée par :  Université de Strasbourg

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l'Education

Sous la direction de :  Dominique DINET

  Malgré une faible alphabétisation des femmes en Bretagne sous l'Ancien Régime, l'éducation des filles est loin d'avoir été totalement abandonnée et elle s'inscrit pleinement dans le projet de la Réforme catholique. L'essor monastique du XVIIème siècle profita largement aux établissements scolaires. Les Ursulines, qui se sont rapidement implantées dans la province, s'imposent par leur vocation comme le modèle des enseignantes religieuses. Au service des plus pauvres dans leurs classes externes, elles offrent aussi des pensionnats pour les jeunes filles. Rares sont les congrégations ou ordres religieux n'ayant jamais proposé de pensionnats ou de classes gratuites pour les plus défavorisés. Aux côtés de ce puissant modèle religieux, émerge peu à peu au cours du siècle des Lumières un réseau de femmes laïques engagées dans l'instruction de la jeunesse. Parallèlement, les nouvelles communautés religieuses non soumises à la clôture se multiplient également au XVIIIème siècle, favorisant la diffusion d'un enseignement dans les campagnes. La fonction enseignante sous l'Ancien Régime se dégage comme une oeuvre apostolique plus générale que la seule formation aux rudiments représentés par la lecture, l'écriture et le calcul. De plus, nous ne découvrons pas un système scolaire élitiste, mais proposant au contraire une grande diversité des lieux d'enseignement destinés à tous les milieux sociaux. La conception de l'éducation des filles constitue certainement l'obstacle majeur à une scolarisation plus répandue et à une alphabétisation systématique des jeunes filles sous l'Ancien Régime : les structures existent mais les mentalités freinent l'action des enseignantes. En effet, la scolarisation des filles s'inscrit prioritairement dans le cadre d'une formation religieuse à laquelle il n'est accordé que bien trop peu de temps pour acquérir une instruction même élémentaire.