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Pays : France       Langue(s) : français 

Episodes et sociabilités autodidactiques. Pour une description compréhensive des relations sociales du sujet en situation d'autoformation


Auteur(s) :  CYROT Pascal

Date de soutenance :  2009

Thèse délivrée par :  Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Philippe CARRE

Jury de thèse :  BÉZILLE-LESQUOY Hélène, SUE Roger, PINEAU Gaston, VULBEAU Alain

  « Economie de la connaissance, société cognitive et formation tout au long de la vie sont des réalités contemporaines qui favorisent un nouveau rapport au savoir que P. Carré nomme "apprenance" (2005). Alors, parce que l’autodidaxie est peut-être le modèle originel de cette apprenance, il semble intéressant d’approcher les mécanismes de cet art d’apprendre par soi-même. En outre, la dimension sociale de l’autodidaxie étant sous-travaillée, il convient, comme le fait remarquer J. Eneau (2005), de "déplacer l’étude de l’autoformation au niveau des relations qui animent le processus lui-même". Il nous a importé, par conséquent, d’approcher l’autodidaxie sous l’angle mésosociologique c'est-à-dire de centrer notre lecture sur les relations sociales qui soutiennent l’apprentissage par soi-même. Dans ce but, nous avons retenu onze sujets (d’hier ou d’aujourd’hui) ayant vécu un épisode autodidactique. Pour chacun d’entre eux, nous avons collecté matériaux biographiques et données relationnelles (biographies ou entretiens successifs). L’écriture de ces cas et le décodage des données relationnelles en graphes représentant leurs réseaux égocentrés (Gribaudi, 1998) ont servi de base exploratoire pour repérer la logique sociale qui porte l’autodidaxie. Outre le fait qu’il est fondamental d’étudier la sociabilité autodidactique au risque, dans le cas contraire, d’oublier une dimension importante de la formation par soi-même, les principaux enseignements de cette étude sont les suivants : tout d’abord, les sociabilités autodidactiques qui transparaissent tout au long de l’épisode d’auto-apprentissage affirment la présence de trois temps sociaux complémentaires (déclenchement, apprentissage, conclusion). Ensuite, nous constatons que "l’autre" a des formes variées (impactant/impacté, anonyme/discret/tuteur/guide spirituel/mentor) et des rôles multiples sur les trois temps sociaux évoqués précédemment. Enfin, nous constatons la mobilisation de divers univers sociaux (famille, amis, connaissances, collègues de travail) ainsi qu’un enchaînement de ces univers allant généralement du proche (sphère familiale/amis) au lointain (sphère professionnelle/connaissances). »

      Abstract
      « Nowadays, knowledge economy, knowledge society and lifelong learning favour a new relationship with knowledge that P. Carré named apprenance in 2005. Hence the relevance of a study of the mechanism of the art of learning by oneself, which may be at the root of this new relationship. Moreover, since too few studies about the social aspect of self-teaching have been produced, we deemed it appropriate to focus on the mesociological aspect of self-teaching by paying particular attention to the social relationships which sustain the process itself, as suggested by J. Eneau (2005). Consequently, we found it quite important to focus on those social relationships. To do so, we selected eleven subjects (either from the past or today) having experienced self-teaching. For each of them we collected information about their lives and social relationships from biographies or successive interviews, before drawing graphs of their personal networks (Gribaudi, 1998) which, along with written accounts of these cases, were the starting point of our study, which aims at defining the social principles behind self-teaching. Not only have we realised how fundamental it is to study self-teaching sociability for fear of missing an important aspect of self-training, but we have also learnt that, first and foremost the sociabilities present throughout a self-teaching episode bring three complementary social steps to the fore – the triggering, the learning and the conclusion. Moreover, we can see that the “other” assumes various forms and functions; he / she can either trigger the self-teaching process, or undergo its impact; he / she can also be either anonymous or unobtrusive, or even a supervisor, a spiritual guide or a mentor. Furthermore, he / she plays various parts in each of the aforementioned three social steps. Finally, we can notice the interference of various social spheres (family, friends, acquaintances, colleagues) in the process, as well as a snowball effect dragging in the closer first (family and friends) to finish with the remoter (colleagues and acquaintances). »

      URL :  http://bdr.u-paris10.fr/theses/internet/2009PA100067.pdf