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Pays : France       Langue(s) : français 

Naissance d'un syndicalisme étudiant. 1946: la charte de Grenoble


Auteur(s) :  MORDER Robi (dir.)

Editeur(s) :  Éditions Syllepse
326 pages, 24 €

Année d'édition :  2006 (paru en avril 2006)

Peu connue du grand public, la charte de Grenoble est une référence majeure pour des millions de jeunes qui sont passés par le syndicalisme étudiant. Quelle est la part du mythe ? Comment a-t-elle été élaborée ? Ce syndicalisme naissant est-il nouveauté ou réinvention ? Autant de questions auxquelles des chercheurs et des acteurs de l'époque essayent de répondre dans cet ouvrage, illustré par des documents d'époque. Après la Libération une génération d'étudiants résistants investit la « vieille maison » d'une mission syndicale. Tout comme 40 ans auparavant la CGT avait adopté la charte d'Amiens, c'est à Grenoble que les délégués des étudiants de France, en avril 1946, votent la Charte de Grenoble, marquant la naissance d'un nouveau syndicalisme étudiant, qui définit l'étudiant comme un jeune travailleur intellectuel, ayant des « droits et devoirs ». C'est au nom de la charte qu'a été obtenue la Sécurité sociale étudiante, revendiqué un « présalaire » étudiant (ou allocation d'études), et qu'en 1956 l'UNEF s'est impliquée au fur et à mesure contre la politique algérienne du gouvernement français. Les étudiants sont à peine 100 000 à la Libération. Il est vrai qu'aujourd'hui le chiffre de deux millions est bien dépassé. Près de quatre fois plus que les agriculteurs, mais le nombre n'explique pas tout. Depuis 1947, ces jeunes ont marqué à plusieurs reprises la vie politique de la France : opposition à la guerre d'Algérie, Mai 68, mouvement contre la réforme Devaquet… Au-delà de ces mobilisations ponctuelles, les étudiants s'organisent en acteur collectif, en « mouvement » dans de nombreuses sphères qui, parfois s'entremêlent : syndicale, associative, politique, confessionnelle, mutualiste, culturelle, sportive. La charte de Grenoble est une page essentielle de l’histoire du syndicalisme étudiant. Le renouveau d’intérêt pour l’histoire de l’après-guerre rejoint ici celui la nouvelle recherche historique sur les mouvements étudiants.