La violence à l'école : étude d'une représentation sociale comme facteur de stress des enseignants
Auteur(s) : PATY Benjamin
Date de soutenance : 2004
Thèse délivrée par : Université de Reims-Champagne-Ardenne
Section(s) CNU : section 16 : Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale
Discipline(s) : Psychologie sociale
Sous la direction de : Dominique LASSARRE
Un phénomène comme celui de la violence scolaire, par les nombreuses tentatives d'explications qu'il génère et par la médiatisation à laquelle il donne lieu, représente un enjeu pour les groupes sociaux concernés. Il en influence également les pratiques et les perceptions. Depuis plus de 30 ans, les enseignants constituent une population décrite comme concernée par le stress professionnel. Pourtant aucune modélisation du stress des enseignants n'intégrait jusqu'alors la question de la violence scolaire. En mettant en relation trois champs de recherche - violence, stress et représentations sociales -, nous avons conduit trois recherches empiriques destinées à faire avancer les connaissances sur les conséquences de la violence à l'école sur les enseignants, acteurs sociaux concernés quotidiennement par ce problème : une analyse de contenu des articles de presse et des résumés de recherches scientifiques relatifs à la violence en milieu scolaire, une enquête auprès de 122 enseignants à l'aide de deux questionnaires (une adaptation française du questionnaire de représentation de l'agression (Expagg) et l'inventaire de burnout de Maslash (MBI)) puis, une autre enquête auprès d'un échantillon plus conséquent de 386 enseignants stagiaires à l'aide d'une batterie plus complète de questionnaires relatifs au stress et aux représentations de l'agression analysée par une méthode d'analyse en piste causales. Les principaux résultats montrent à la fois de fortes similitudes entre le discours naïf relatif à la violence scolaire et le discours scientifique relatif à l'agression, preuve d'une construction sociale de la réalité. Ils montrent également une influence directe de la représentation sociale de la violence sur la santé des enseignants. Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour des modélisations du stress des populations confrontées à des problèmes de violence au travail. The school violence phenomenon, by the several attempts of explanations it generates and by its mediatization, represents a stake for the social groups concerned. It also influences the practices and perceptions. For more than 30 years, the teachers have constituted a population described as concerned by occupational stress. However no modeling of teacher stress integrated the question of school violence. By connecting three fields of research - aggression, stress and social representations -, we conducted three empirical researches intended to advance knowledge on the consequences of violence at the school on the teachers, social actors concerned daily by this problem: a content analysis of press articles and scientific research summaries, a questionnaire survey on 122 teachers (with a French adaptation of the questionnaire of representation of the aggression (Expagg) and the Maslash Burnout Inventory (MBI)) then, another survey on a more consequent sample of 386 training teachers using a more complete set of questionnaires relating to the stress and the representations of the aggression analyzed by paths analysis. The results show strong similarities between the lay speech relating to school violence and the scientific speech relating to the aggression, proof of the social construction of reality. They also show a direct influence of the social representation of violence on teachers health. These results open new prospects for modeling stress in the populations confronted with problems of violence at work.
mot(s) clé(s) : représentations