Veille et analyses de l'ifé

Entre recherches et pratiques

   Vous êtes ici : Accueil » Actualités des thèses » Rechercher des thèses » Détails de la thèse

     Langue(s) : français 

Parler à l'école maternelle : caractéristiques des productions verbales d'élèves ''petits'' et ''grands'' parleurs et des gestes professionnels langagiers dans trois activités


Auteur(s) :  SANCHEZ-GIL Julie

Date de soutenance :  2024

Thèse délivrée par :  Université de Bordeaux

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Martine JAUBERT

Jury de thèse :  Michel Grandaty ; Christophe Ronveaux ; Anne Clerc-Georgy ; Mylène Eyquem-Lebon ; Martine Jaubert

 

"Le langage oral est omniprésent dans les classes et notamment dans les classes de maternelle. Cependant son enseignement reste complexe et peu mis en œuvre alors même qu’il s’agit d’un des vecteurs de la réussite scolaire. Cette thèse étudie les effets de trois activités langagières mises en œuvre par une enseignante avec des petits groupes d'élèves de grande section constitués au regard de l’hétérogénéité quantitative et qualitative de leurs prises de parole. Elle s’inscrit dans un cadre socioconstructiviste qui considère comme fondamental le rôle des interactions entre l’enfant et son environnement dans l’acquisition du langage. Ainsi, dans le cadre de notre étude, réalisée en contexte scolaire, les interactions verbales entre l’enseignante et les élèves sont déterminantes afin de permettre l’apprentissage de nouvelles pratiques discursives. Nos analyses reposent sur des observables quantitatifs (pourcentage de temps de parole, d’énoncés produits, LME…) et qualitatifs (contenu des prises de parole) qui permettent de dresser des portraits langagiers d’élèves et d’apprécier leurs variations en fonction des modalités de groupement et des activités proposées. Cette étude montre que la variation des modalités de groupement permet d’apprendre aux élèves à se construire en tant qu’interlocuteur dans des contextes différents. Mais cette recherche montre surtout que le choix des activités de langage a bien plus d’effets que les modalités de groupement sur les productions langagières des élèves et plus particulièrement sur celles des élèves « petits » parleurs. En effet, les activités conditionnent les pratiques discursives mobilisées par les élèves : notre étude montre qu’il est important de varier les activités langagières à destination des élèves afin de les inscrire dans des genres de discours différents et de leur apprendre à utiliser des outils linguistiques variés. Cette recherche montre également que la nature des productions verbales des élèves « grands » parleurs est plus hétérogène que celles des élèves « petits » parleurs. En effet, un profil langagier commun aux élèves « grands » parleurs de notre étude se dégage lors des trois activités proposées puisque ces derniers prennent la parole de façon spontanée, enchainent aussi bien à la suite des discours de l’enseignant que de leurs pairs et que le contenu de leurs prises de parole est varié. Le profil langagier des élèves « petits » parleurs est plus hétérogène et dépend davantage des activités proposées, nous relevons néanmoins des points communs : comme le fait qu’ils enchainent majoritairement à la suite des discours de l’enseignante, et souvent à la suite d’un questionnement de sa part, ou le fait que le contenu de leurs prises de parole soit plus stable que celui des « grands » parleurs. Enfin la dernière partie de notre thèse se focalise sur les gestes professionnels langagiers (GPL) mobilisés dans chacune des activités en fonction du fait que les élèves sont de « petits » ou de « grands » parleurs. Cette recherche, effectuée avec des groupes de quatre élèves, montre que le travail avec des effectifs réduits permet un rétrocontrôle de la part de l’enseignante et un ajustement des GPL aux besoins des élèves, ces derniers étant différents dans le groupe des « petits » et des « grands » parleurs ce qui explique pourquoi le nombre de GPL et la nature de ces derniers varient en fonction des groupes. Cependant les représentations de l’enseignante sur les élèves « petits » et « grands » parleurs peuvent parfois avoir des effets sur les GPL mobilisés lors des activités."

Speaking in nursery school : characteristics of verbal productions of talkative or untalkative children and professional language gestures in three activities

"Oral language is omnipresent in the classroom, especially in nursery school. However, its teaching remains complex and little implemented, even though it is one of the vectors of school success. This thesis examines the effects of three language activities implemented by a teacher with small groups of kindergarten pupils, selected on the basis of the quantitative and qualitative heterogeneity of their speech. It is part of a socioconstructivist framework that considers the role of interactions between children and their environment in language acquisition to be fundamental. Thus, in our study, carried out in a school context, verbal interactions between teacher and pupils are crucial to the learning of new discourse practices. Our analyses are based on quantitative observables (percentage of speaking time, utterances produced, LME, etc.) and qualitative observables (content of utterances), which enable us to draw up language portraits of the pupils and assess their variations according to the grouping modalities and activities proposed. This study shows that the variation in grouping modalities helps students learn to construct themselves as interlocutors in different contexts. But above all, this research shows that the choice of language activities has a far greater impact than grouping modalities on students' language productions, and more particularly on those of “little” talkers. Our study shows that it is important to vary the language activities aimed at students, so as to inscribe them in different discourse genres and teach them to use a variety of linguistic tools. This research also shows that the nature of the verbal productions of “high” talkers is more heterogeneous than those of “low” talkers. In fact, a language profile common to the “big talkers” in our study emerges during the three activities proposed, since they speak spontaneously, follow up on the teacher's speeches as well as those of their peers, and the content of their speeches is varied. The language profile of “small” talkers is more heterogeneous and depends more on the activities proposed. Nevertheless, we note some common features, such as the fact that most of them follow on from the teacher's speeches, and often after questioning on her part, or the fact that the content of their speeches is more stable than that of “big” talkers. Finally, the last part of our thesis focuses on the professional language gestures (LPG) mobilized in each of the activities, depending on whether the students are “small” or “big” talkers. This research, carried out with groups of four students, shows that working with a small number of students enables the teacher to feedback and adjust the LPGs to the needs of the students, the latter being different in the “small” and “large” talker groups, which explains why the number of LPGs and the nature of the latter vary according to the group. However, the teacher's representations of “little” and “big” talkers can sometimes have an effect on the LPGs mobilized during the activities."



URL :  https://theses.hal.science/tel-04887651


mot(s) clé(s) :  littératie, compétences et pratiques langagières, petite enfance et pré-primaire (ou école maternelle), pratiques pédagogiques