Les effets de l'environnement familial sur le potentiel intellectuel et créatif
Auteur(s) : DECHAUME Merav
Date de soutenance : 2024
Thèse délivrée par : Université Paris Cité
Section(s) CNU : section 16 : Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale
Sous la direction de : Sylvie TORDJMAN & Todd LUBART
Jury de thèse : Mojca Juriševič ; Samira Bourgeois-Bougrine ; Michel Botbol ; Sylvie Tordjman ; Todd Lubart
"La thèse plaide en faveur d'une approche holistique et multidimensionnelle, reliant les perspectives théoriques à des actions concrètes pour soutenir le bien-être des enfants à haut potentiel et celui de leurs familles. La relation entre l'intelligence et la créativité est expliquée en termes d'interaction entre la pensée convergente et la pensée divergente, soulignant l'importance de décomposer les processus cognitifs communs en sous-dimensions observables. Les interactions socio-environnementales et leur impact sur les individus et leur environnement familial sont également explorés d'un point de vue sous-dimensionnel. En examinant des aspects tels que les mécanismes cognitifs, les styles parentaux, les interactions sociétales et familiales, et la capacité d'adaptation au sein des unités familiales, la thèse vise à fournir une compréhension nuancée des défis et des opportunités associés à l'éducation des enfants à haut potentiel. La façon dont les parents naviguent à travers les caractéristiques, les besoins éducatifs et le bien-être émotionnel des enfants à haut potentiel, impliquant l'interaction entre les variables personnelles et les contextes non cognitifs, est présentée à la fois théoriquement et empiriquement. La thèse met l'accent sur les sous-dimensions et les structures multidimensionnelles en tant que mécanismes importants nécessaires à l'exploration de phénomènes complexes tels que l'impact des facteurs familiaux sur les enfants à haut potentiel. Partant du dilemme actuel concernant la nature des relations entre l'intelligence et la créativité, dans la première contribution, la pensée exploratoire divergente et la pensée intégrative convergente, les deux sous-dimensions du processus créatif, sont exprimées comme deux modes généraux de pensée identifiés à la fois dans l'intelligence et dans la créativité. Alors que la pensée convergente vise à obtenir des réponses optimales et unifiées, la pensée divergente explore l'éventail des différentes idées, à partir d'un point de départ particulier. L'hypothèse est que la relation entre l'intelligence et la créativité peut être expliquée en termes d'interaction entre ces deux processus de pensée. Une double méthodologie comprenant l'analyse traditionnelle, bien que contestée, de l'hypothèse du seuil de Torrance et l'analyse des conditions nécessaires (NCA), plus récente, a été utilisée pour explorer les relations entre les sous-dimensions de l'intelligence, telles que mesurées par l'échelle d'intelligence de Wechsler pour les enfants (WISC) et les sous-dimensions de la créativité, telles que mesurées par la batterie d'évaluation du potentiel créatif (EPoC). Pour rappel, l'hypothèse de Torrance suggère une relation positive entre la créativité et l'intelligence jusqu'à un certain seuil, au-delà duquel la relation diminue. En revanche, l'approche NCA vise à identifier les conditions nécessaires pour qu'un résultat particulier se produise. Bien que cette condition puisse ne pas suffire à elle seule à garantir le(s) résultat(s), son absence ne peut être compensée par d'autres conditions ou facteurs. Globalement, l'intelligence est considérée comme nécessaire mais pas toujours suffisante pour la créativité. La question posée est la suivante : dans quelle mesure l'intelligence est-elle nécessaire pour obtenir une production créative ? Cette contribution a consisté à analyser les données recueillies auprès de 854 enfants issus d'une population clinique présentant un large éventail de potentiel intellectuel, dont 238 enfants à haut potentiel intellectuel (QI total > 130). Les résultats concernant les relations entre l'intelligence et la créativité ont montré que la pensée exploratoire divergente n'est pas limitée par les niveaux d'intelligence (QI total), mais qu'elle est potentiellement influencée par la vitesse de traitement. "
The impact of family environment on intellectual and creative potential
"The dissertation argues for a holistic, multidimensional approach, connecting theoretical perspectives to concrete actions to support the well-being of high-potential children and their families. The relationship between intelligence and creativity is explained in terms of the interaction between convergent and divergent thinking, emphasizing the importance of breaking down common cognitive processes into observable sub-dimensions. The socio-environmental interactions and their impact on individuals and their family environment are also explored from a sub dimensional perspective. Through examining aspects such as cognitive mechanisms, parenting styles, societal and familial interplay, and adaptability within familial units, the dissertation aims to provide a nuanced understanding of the challenges and opportunities associated with raising high-potential children. The way parents navigate through the characteristics, educational needs, and emotional well-being of children with high-potential involving the interaction between personal circumstances and non-cognitive contexts, is presented both theoretically and empirically. The dissertation emphasizes both sub-dimensions and multi-dimensional structures as important mechanisms needed for the exploration of complex phenomenon such as the impact of family factors on children with high potential. Beginning with the ongoing dilemma concerning the nature of the relationships between intelligence and creativity, in the first contribution, divergent exploratory and convergent integrative thinking, the two sub dimensions of the creative process, are expressed as two general modes of thinking identified in both intelligence and creativity. Whereas, convergent thinking aims for optimal, unified responses, divergent thinking explores the range of various ideas, given a particular starting point. It was hypothesized that the relationship between intelligence and creativity can be explained in terms of the interplay between these two thinking processes. A dual methodology comprising the traditional, though disputed, analysis of Torrance¿s Threshold Hypothesis and the more recent, Necessary Condition Analysis (NCA) were used to explore the relationships between the sub dimensions of intelligence, as measured by the Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC) and the sub dimensions of creativity, as measured by the Evaluation of Creative Potential battery (EPoC). As a reminder, Torrance¿s hypothesis suggests a positive relationship between creativity and intelligence up to a certain threshold, beyond which the relationship diminishes. In contrast, the NCA approach aims to identify necessary conditions that are required for a particular outcome to occur. Although this condition may not be sufficient on its own to guarantee the outcome(s), its absence cannot be compensated for by other conditions or factors. Overall, intelligence is deemed as necessary but not always sufficient for creativity. The question raised was: to what extent is intelligence necessary to obtain a creative production? This contribution involved analyses on data collected from 854 children from a clinical population with a wide range of intellectual potential, including 238 children with high intellectual potential (Total IQ > 130). Findings concerning the relationships between intelligence and creativity demonstrated that divergent exploratory thinking is not constrained by intelligence levels (Total IQ), but is potentially influenced by processing speed. Convergent integrative thinking was also linked to a sufficient level of TIQ, processing speed, verbal comprehension and fluid reasoning sub dimensions. "
URL : https://theses.fr/api/v1/document/2024UNIP7095
mot(s) clé(s) : apprentissage et développement cognitif, parents et familles