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Pays : France       Langue(s) : français 

L'école à Djibouti: Entre imposition historique et déterminisme social : processus, stratégies et enjeux


Auteur(s) :  SOLOMON TSEHAYE Rachel

Date de soutenance :  2009

Thèse délivrée par :  Université de Strasbourg

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sociologie de l'éducation

Sous la direction de :  Henri VIEILLE-GROSJEAN

  À Djibouti, quatre types d’écoles se côtoient, issues de zones d’influence différente (occidentale et orientale). L'objectif de cette recherche fut de comprendre les stratégies, processus et enjeux impliqués dans l’école publique d’origine française et dans les madrasas, d’origine arabe. L’école étatique découlant historiquement de la colonisation, les madrasas peuvent représenter un retour aux sources, ce mode de scolarisation s’adaptant davantage au milieu socioculturel. La présente étude a vérifié l’hypothèse selon laquelle le choix de scolarisation à l’école publique ou à la madrasa relevait davantage d’une décision politique et d’un choix de société et beaucoup moins d’une attente d’une spécificité pédagogique et didactique. Pour confronter cette hypothèse à la réalité, cinq cent questionnaires ont été distribués aux élèves de huit écoles et soixante entretiens ont été menés avec les différents acteurs de l’éducation. L’analyse des données a révélé que ces choix de scolarisation dans des systèmes insufflés par des volontés extérieures, ne sont pas remis en question ; ils sont limités par le nombre de places et le facteur économique. La madrasa, dont le projet philosophique et linguistique est rarement défendu, constitue un choix de seconde classe en palliant les formes d’assignation scolaire (comportementale, économique, culturelle) de l’école publique. Or, quels projets d’avenir peuvent se former sur les sentiments d’exclusion, d’échec et d’injustice ? Le manque d’éducation associé au désert sanitaire et à la crise exponentielle de la misère font le lit de l’extrémisme et de la violence, qui peuvent alors devenir l’ultime recours pour obtenir justice.

The present thesis focuses on strategies, processes and issues of the schooling choice between public schools (from occidental origin) and islamic schools (from oriental origin) in Djibouti. Since madrasas suit better with the socio-cultural background of Djiboutian people, the hypothesis is that they represent a “return to roots”, whose schooling choice is determined by a political decision more than a pedagogical choice. However, the data analysis (of questionnaires and in-depth interviews) reveals that the choice of placing children in state schools is based on a consensus. Parents seldom defend or give value to the philosophical and linguistic project of madrasas. Thus, madrasa is becoming a “school refuge” for outcast children dismissed from public schools. Since state schools afford access to further education and employment, the ones who are neither sent to the schools nor successful are banished from academic realm but also excluded from the economical, social and national landscape. Therefore, public schools appear to be a source of exclusion on number of levels that marginalize the worst-off in a place (at the core of inequalities), where the thirst for revenge can flourish. The lack of education combined with the sanitary desert and the exponential crisis of misery are a breeding ground for extremism and violence that can become, as a consequence, the ultimate tool in the quest for justice.


URL :  http://scd-theses.u-strasbg.fr/1601/


mot(s) clé(s) :  sociologie de l'éducation