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     Langue(s) : français 

Problématisation des apprentissages dans une perspective émancipatrice de l’éducation au développement durable : étude des liens entre accès à la complexité des situations, construction des données et solutions proposées.


Auteur(s) :  MAHé Pierre

Date de soutenance :  2024

Thèse délivrée par :  Nantes université

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Hanaà CHALAK & Magali HERSANT

Jury de thèse :  Magali Hersant, Hanaà Chalak ; Marco Barroca-Paccard ; Denise Orange Ravachol ; Jean-Marc Lange ; Nicolas Hervé

 

"Une large partie de la communauté scientifique alerte pour dire que les activités humaines sont responsables de changements importants touchant quasiment l’ensemble des équilibres terrestres. Pour répondre à une telle crise, les dirigeants occidentaux ont élaboré, à partir de 1972, un projet politique : le développement durable. Si ce projet est critiquable en bien des points, notamment parce qu’il s’impose au monde et qu’il s’appuie sur l’idée d’une croissance continue, il est, pour le moment, le chemin qui semble émerger, au niveau mondial, pour répondre aux futurs enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Depuis 2004, l’éducation au développement durable a donc été intégrée dans les programmes du système éducatif français. S’il s’agit bien souvent, dans les pratiques ordinaires, d’inculquer des comportements plus durables aux jeunes générations, alors, il semble exister des contradictions entre ce projet politique de nature dogmatique et les missions émancipatrices de l’école. Nous cherchons donc à identifier s’il existe des conditions pour qu’une éducation au développement durable s’inscrive dans une perspective non conformiste, c’est-à-dire émancipatrice pour les élèves. Cela pose plusieurs questions. Si l’éducation au développement durable doit s’accorder avec les missions émancipatrices de l’école, il paraît nécessaire de penser collectivement les défis futurs à l’école. Quelle est alors la place du collectif et comment s’articule-t-il avec les processus de singularisation de l’individu ? Si les problèmes de développement durable sont des problèmes complexes, comment l’accès à la complexité des situations peut-il s’apprendre à l’école ? Comment l’usage de sa propre raison, qui pourrait permettre un travail critique sur les systèmes de valeurs, se construit-il dans un monde où la connaissance scientifique est remise en cause et noyée dans des quantités importantes d’opinions ? Comment faire émerger, chez les élèves, des propositions de solutions plus durables en évitant une éducation conformiste ? À partir des travaux déjà menés, nous avons conçu une séquence d’enseignement forcée pour tenter de répondre à ces questions. Séquence qui a pour objectif d’apprendre aux élèves à se construire, collectivement, leur propre pensée, afin qu’ils proposent des solutions plus durables et amorcent des changements de comportement pour l’avenir. Nous avons fait le choix de travailler sur le problème de la production mondiale des vêtements parce que l’industrie textile est le troisième secteur le plus consommateur d’eau dans le monde et parce que le secteur émet 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit 10 % des émissions mondiales. Dans cette recherche, nous analysons donc l'activité intellectuelle des élèves de cycle 3 pour observer les effets des choix didactiques de la séquence sur la construction de la complexité de la situation et sur les solutions proposées par les élèves."

Problematization of learning in an emancipatory perspective of education for sustainable development : study of the links between access to the complexity of situations, construction of data and proposed solutions.

"A large part of the scientific community is warning that human activities are responsible for major changes affecting virtually all of the Earth's equilibria. To respond to this crisis, Western leaders have been developing a political project since 1972: sustainable development. While this project is open to criticism in many respects, not least because it is being imposed on the world and is based on the idea of continuous growth, it is, for the time being, the path that seems to be emerging at global level to meet future environmental, social and economic challenges. Since 2004, education for sustainable development has been integrated into the curricula of the French education system. While it is often a question of inculcating more sustainable behaviour in the younger generations, there seems to be a contradiction between this dogmatic political project and the emancipatory missions of schools. We are therefore seeking to identify whether the conditions exist for education for sustainable development to be part of a non-conformist perspective, i.e. one that emancipates pupils. This raises a number of questions. If education for sustainable development is to be consistent with the emancipatory missions of the school, it seems necessary to think collectively about the future challenges facing the school. What then is the place of the collective and how does it relate to the processes of individualisation of the individual? If education for sustainable development is to be consistent with the emancipatory missions of schools, it would seem necessary to think collectively about the challenges of the future at school. If the problems of sustainable development are complex, how can access to the complexity of situations be learned at school? How is the use of one's own reason, which could enable critical work on value systems, constructed in a world where scientific knowledge is called into question and drowned in large quantities of opinions? How can we encourage pupils to come up with more sustainable solutions, while avoiding a conformist education? Based on work already carried out, we have designed a forced teaching sequence to try and answer these questions. The aim is to teach students to collectively construct their own thinking, so that they can propose more sustainable solutions and initiate changes in behaviour for the future. We chose to work on the problem of global clothing production because the textile industry is the third biggest water-consuming sector in the world, and because the sector emits 1.2 billion tonnes of greenhouse gases every year, i.e. 10% of global emissions. In this research, we are therefore analysing the intellectual activity of cycle 3 pupils to observe the effects of the didactic choices made in the sequence on the construction of the complexity of the situation and on the solutions proposed by the pupils"



URL :  https://theses.hal.science/tel-05024994


mot(s) clé(s) :  éducation au développement durable, au changement climatique et à la transition écologique, enseignement primaire (ou école élémentaire)