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     Langue(s) : français 

Après l'Empire, une école à (re)construire pour les nationalités : les écoles arméniennes en Turquie et en Arménie soviétique (1919 - 1939)


Auteur(s) :  GRAVILOF Elodie

Date de soutenance :  2024

Thèse délivrée par :  Éditions de l'EHESS

Section(s) CNU :  section 22 : Histoire, civilisations, art (mondes modernes et contemporains)

Sous la direction de :  Claire MOURADIAN

Jury de thèse :  Claire Mouradian ; Emmanuel Saint-Fuscien ; Thomas Chopard ; Stéphane de Tapia ; Nazan Maksudyan ; Christine Mussard ; Alexandre Toumarkine

 

"À la croisée des études arméniennes, turques et soviétiques, cette thèse souhaite faire des Arméniens un laboratoire pour une histoire croisée des mondes scolaires en Turquie et en Arménie soviétique dans l’entre-deux-guerres. D’une institution chargée de former les élites, les mondes scolaires se voient octroyées des fonctions nouvelles à mesure qu’émergent les mouvements nationaux : former les masses à l’idée de nation. La déflagration de violence dans la région, les guerres, mais aussi le génocide des Arméniens, des Grecs pontiques et des Assyriens dans l’Empire ottoman sont venus faire éclater des mondes scolaires arméniens pourtant jusqu’alors connus pour disposer d’un maillage scolaire efficace et particulièrement fin. Les nouveaux États issus des Empires ont tenté de mettre en œuvre divers projets scolaires qui doivent participer à la construction d’une nouvelle société et de ses représentations, nationalistes d’une part, internationaliste de l’autre. Dans un premier temps, les écoles arméniennes disposent d’une plus grande marge de manœuvre à cause à l’affaiblissement des acteurs traditionnels dans la région du fait de la guerre et de l’instabilité politique. À mesure que ces nouveaux États s’avancent vers une reconnaissance internationale, ils s’approprient et (re)construisent des mondes scolaires à leur image. Après une frénésie de réformes dans les années 1920, les années 1930 figurent un moment de consolidation de ces réformes, et la Turquie et l’Arménie soviétique disposent de systèmes fonctionnels à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, ces réformes ont suscité différentes réactions de la part des Arméniens qui, s’ils n’ont d’autre choix que de s’adapter aux changements, parfois brutaux, parviennent néanmoins à conserver certaines spécificités, qui varient de part et d’autre de la rivière Araxe, frontière entre la Turquie et l’Union soviétique. Dans une perspective heuristique et grâce à une approche transdisciplinaire, cette thèse vise à répondre aux questions posées par l’existence même des mondes scolaires arméniens en sortie d’empires dans les nouveaux États en ce qui concerne les politiques des minorités et des nationalités en comparaison, mais aussi relative aux questions d’identité, de citoyenneté, et de transmission."

(Re)building Education after the Empire : a Study of Armenian Schools in Turkey and Soviet Armenia (1919-1939)

"At the intersection of Armenian, Turkish, and Soviet studies, this dissertation aims to use Armenians as a case study for a comparative history of educational systems in Turkey and Soviet Armenia during the interwar period.Originally tasked with training the elites, educational systems were assigned new roles as national movements emerged: to educate the masses in the idea of the nation. The explosion of violence in the region—wars, as well as the Armenian Genocide in the Ottoman Empire—shattered Armenian educational systems, which had previously been known for their efficiency.The new states that arose from the former empires attempted to implement various educational projects aimed at constructing a new society. Initially, Armenian schools enjoyed greater leeway due to the weakening of traditional actors in the region as a result of war and political instability. However, as these new states sought international recognition, they gradually took over and (re)constructed educational systems in their own image. After a flurry of reforms in the 1920s, the 1930s became a period of consolidation, and by the eve of World War II, both Turkey and Soviet Armenia had functional educational systems in place.Nevertheless, these reforms provoked various reactions from Armenians, who, although left with no choice but to adapt to the sometimes brutal changes, managed to preserve certain specificities, which differed on either side of the Arax River, the border between Turkey and the Soviet Union.Through a heuristic perspective and using a transdisciplinary approach, this dissertation seeks to address the questions raised by the very existence of Armenian educational systems after the collapse of the empires and within the new states, comparing minority and nationality policies, as well as examining issues of identity, citizenship, and the transmission of cultural heritage across generations."



URL :  https://theses.fr/2024EHES0173


mot(s) clé(s) :  comparaison internationale, histoire de l'éducation, politiques éducatives