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« Quitte un peu le quartier ! » : gravir les sommets avec l'éducation populaire : ethno-géographie d'une jeunesse minorisée en montagne


Auteur(s) :  SALLENAVE Léa

Date de soutenance :  2022

Thèse délivrée par :  Université Grenoble Alpes

Section(s) CNU :  section 23 : Géographie physique, humaine, économique et régionale

Sous la direction de :  Anne SGARD & Philippe BOURDEAU

Jury de thèse :  Bernard Debarbieux ; Dominique Chevalier ; Isabel Orellana ; Viviane Cretton

 

"Cette thèse explore l'instrumentation de la nature, ici la nature montagnarde, par l'éducation populaire, courant éducatif et social, mettant au centre de son projet des finalités émancipatrices. Elle prend pour cadre d'étude principal un dispositif municipal grenoblois appelé « Jeunes en montagne ». Destiné prioritairement aux jeunes de quartiers populaires, il vise à les sensibiliser à la montagne faiblement aménagée par le biais d'activités physiques de pleine nature. Milieu à faible distance kilométrique du quartier, il est estimé à grande distance sociale et symbolique. Au cours d'excursions sur l'année, ces jeunes négocient leur place dans un espace où ils ne sont pas attendus. La thèse confronte un questionnement sur l'investissement de la montagne par l'éducation populaire et une analyse en termes de places et de distance à cet espace. Cette recherche croise des méthodes classiques de la recherche qualitative, à savoir des entretiens, des observations de terrain et une analyse de corpus d'images. Cette démarche vise à saisir quelles sont les places légitimes et autorisées, et à saisir les éventuels décalages par rapport aux normes spatiales et culturelles en vigueur en montagne, ainsi que les processus de minorisation. Cette thèse montre que la montagne s'est en grande partie construite sur la relégation symbolique et concrète de groupes sociaux minorisés. Elle souligne que l'éducation populaire aide à franchir des frontières symboliques et participe à légitimer les places en montagne de personnes invisibilisées dans les imaginaires dominants. Elle souligne que, paradoxalement, la construction d'une nature spectaculaire de la haute montagne tend à alimenter un environnementalisme qui masquerait les rapports de domination et donc les possibilités de conflictualiser le lien à la nature. Cette thèse permet de comprendre l'impact des rapports de domination, des processus de minorisation, souvent de basse intensité, peu explicités, dans des contextes perçus en général comme neutres ou a-politiques (activités ludiques de plein air)."

Get out of the hood!' : climbing the peaks with popular education : . Ethno-geography of a minoritized youth in the mountains

"This thesis explores the instrumentation of nature, in this case mountain nature, by popular education, an educational and social current that places emancipatory goals at the centre of its project. It takes as its main framework of study a municipal scheme in Grenoble called "Jeunes en montagne".

Aimed mainly at young people from working-class neighbourhoods, it aims to raise their awareness of the poorly developed mountains through outdoor physical activities. This environment is located at a short distance from the neighbourhood, but is considered to be at a great social and symbolic distance. During excursions throughout the year, these young people negotiate their place in a space where they are not expected. The thesis confronts a questioning on the investment of the mountain by popular education and an analysis in terms of places and distance to this space. This research combines classical methods of qualitative research: interviews, field observations and an analysis of a corpus of images. The aim of this approach is to understand what are the legitimate and authorized places, and to understand the possible gaps in relation to the spatial and cultural norms prevailing in the mountains, as well as the processes of minorization. This thesis shows that the mountains were largely built on the symbolic and concrete relegation of minority social groups. It emphasises that popular education helps to cross symbolic boundaries and contributes to legitimising the places in the mountains of people who are invisible in the dominant imagination. It underlines that, paradoxically, the construction of a spectacular nature of the high mountains tends to contribute to an environmentalism that masks the relationships of domination and therefore the possibilities of conflictualising the link to nature. This thesis makes it possible to understand the impact of relations of domination, of processes of minorisation, often of low intensity, not very explicit, in contexts generally perceived as neutral or a-political (outdoor recreational activities)."



URL :  https://theses.hal.science/tel-03955545v1/document


mot(s) clé(s) :  éducation non formelle, inégalités, origines socioculturelles