La formation initiale des professeur.es des écoles : discours et pratiques sur les stéréotypes et contre-stéréotypes de sexe
Auteur(s) : DEVIF Julie
Date de soutenance : 2021
Thèse délivrée par : Université de Lyon
Section(s) CNU : section 16 : Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale
Sous la direction de : Christine MORIN-MESSABEL & Nikos KALAMPALIKIS
Jury de thèse : Manuel Tostain ; Pascal Pansu ; Marie-Christine Toczek-Capelle
"En se situant au croisement des sphères scientifique, politique et sociale, la formation initiale des professeur.es des écoles (PE) à l’égalité des sexes est un objet de recherche prolifique. Pour notre discipline, cet espace recouvre d’autant plus d’intérêt que la déconstruction des stéréotypes figure désormais comme cheval de bataille (Morin-Messabel et al., 2018). En parallèle, la psychologie sociale accorde une attention particulière aux contre-stéréotypes : construits en miroir des stéréotypes, ils incarneraient leur antidote (Blair et al., 2001). Bien que le contre-stéréotype ne jouisse pas de la renommée du stéréotype dans la pensée sociale, il a su s’immiscer de façon anonyme dans le champ de l’éducation. L’objectif de notre thèse est de saisir la manière dont ces concepts psychosociaux, ainsi que la notion d’égalité, sont représentés dans la formation des futur.es PE, notamment par les formé.es. Dans cette perspective, notre protocole de recherche s’inscrit dans une stratégie de triangulation (Kalampalikis & Apostolidis, 2021). En premier lieu, nous avons mené des entretiens individuels semi-directifs auprès de futur.es PE (n=43), de manière sérielle (i.e. pendant le M1, le M2, et la 1ère année de stage). Puis, nous avons appréhendé les savoirs collectifs des formé.es en conduisant 3 focus groups (i.e. M1, M2, mixte). L’observation des séances de formation à l’égalité des sexes (n=4) constitue notre troisième étape de recherche. Celle-ci nous invitait à interroger les interactions formateur.trice.s-masterant.es, en nous focalisant plus particulièrement sur les connaissances dispensées par les enseignant.es-chercheur.es en charge de ces enseignements. En dernier lieu, l’analyse des textes officiels produits par les politiques éducatives, de 1984 à 2019, sur les questions d’égalité filles-garçons (n=7) nous permettait d’approcher un langage politique. Les résultats obtenus révèlent la prépondérance des notions d’égalité et de stéréotype, les deux fonctionnant ensemble dans les différents discours recueillis. Nous notons des définitions consensuelles à leur égard. Néanmoins, le concept de différence vient flouter les deux termes et fait dissensus. Le contre-stéréotype, quant à lui, n’est que peu nommé en tant que tel, et demeure marginal. C’est la liaison qu’il entretient avec le stéréotype qui lui permet d’être reconnu et conceptualisé. Enfin, lorsque les stéréotypes et contre-stéréotypes sont théorisés, les discours portent l’empreinte d’un vocabulaire psychosocial."
The pre-service school teachers training : discourses and practices on gender stereotypes and counter-stereotypes
At the crossroads of the scientific, political and social fields, the pre-service teacher training in gender equality is a prolific topic of research. This area is even more interesting for our discipline since deconstructing stereotypes is a war horse (Morin-Messabel et al., 2018). At the same time, social psychology pays attention to counter-stereotypes: constructed as a mirror of stereotypes, they are said to act as their cure (Blair et al., 2001). Although counter-stereotype does not hold the same reputation as stereotype in social thinking, it has anonymously penetrated the educational system. The aim of our thesis is to grasp the way in which these psychosocial concepts, as well as the notion of equality, are represented in the pre-service of primary school teacher training, especially by the teachers-to-be. In that respect, our research design is part of a triangulation strategy (Kalampalikis & Apostolidis, 2021). First, we conducted individual semi-directive interviews with pre-service teachers (n=43), in a serial manner (i.e. at each step of master’s degree and the 1st year in working life). Then, we apprehended the collective knowledge of the teachers-to-be by conducting 3 focus groups (i.e. M1, M2, mixed). The observation of gender training courses (n=4) constitutes our third stage of research. This invited us to question the interactions between trainers and students. We focused more particularly on the Lecturers’ knowledge. Finally, the analysis of official texts produced by educational policies, from 1984 to 2019, on gender equality issues (n=7) allowed us to approach a political language. The results obtained reveal the preponderance of the notions of equality and stereotype, both working together in the different discourses collected. In addition, we note consensual definitions. Nevertheless, the concept of difference blurs the two terms and causes dissensus. The counter-stereotype, for its part, is hardly named as such, and remains marginal. Its connexion with the notion of stereotype allows it to be recognized and conceptualized. At the end, when stereotypes and counter-stereotypes are theorized, the discourses bear the imprint of a psychosocial vocabulary.
URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03403720/document
mot(s) clé(s) : formation des enseignants, genre, psychologie de l'éducation