L’enseignement professionnel en lycée a connu une période prospère, de 1985 à l’an 2000, avec notamment la création du baccalauréat professionnel. Il s’est agi là de la principale réforme menée au sein de l’Éducation nationale au cours des 40 dernières années. Son développement a contribué de façon essentielle à la réalisation de l’objectif « 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat » mis en avant en 1985 par Jean-Pierre Chevènement. Une réussite sociale : les bacheliers professionnels sont majoritairement issus de milieux défavorisés, mais tout autant une réussite économique : plus de 3 500 000 bacheliers professionnels sont aujourd’hui en activité dans notre pays. Cependant, depuis l’an 2000, l’enseignement professionnel en lycée est en difficultés. Celles-ci sont notamment liées à la baisse du niveau des élèves « orientés » en fin de classe de troisième des collèges vers un CAP ou vers un baccalauréat professionnel. De plus, la durée de la préparation du baccalauréat professionnel a, malencontreusement, été réduite, en 2009, de quatre à trois années, aboutissant à réduire la « valeur marchande » de ce diplôme, de sorte que désormais les trois quarts des bacheliers professionnels souhaitent poursuivre leur formation en vue d’obtenir un BTS. Nombreux sont ceux qui – faute de places – ne peuvent donner suite à leur projet. Et le taux d’échec de ceux qui sont admis à le préparer est considérable.

Le Président de la République a annoncé, lors de la campagne présidentielle, qu’il placerait la réforme des lycées professionnels au premier rang des priorités du nouveau quinquennat. L’enseignement professionnel sera donc au cœur des réflexions qui vont s’engager dans le cadre des concertations visant à refonder l’action de l’État.

Dans cette note, Daniel Bloch propose un nouveau schéma d’organisation de l’enseignement professionnel porté par des réformes pouvant s’appliquer tout autant aux parcours lycéens qu’à ceux des apprentis. Ces réformes conduisent à introduire un nouveau CAP, un nouveau baccalauréat professionnel mais aussi un diplôme original, le bachelor professionnel, destiné à se substituer, à terme, au BTS. Avec, pour ces trois diplômes, l’équivalent d’une année de périodes rémunérées de formation en entreprise. Une mise en œuvre appuyée par une loi de programmation budgétaire et conduite selon un « mode projet » adapté aux spécificités de l’enseignement professionnel.

SOMMAIRE

1. Remodeler l’enseignement professionnel.

2. Un nouveau CAP

3. Un nouveau baccalauréat professionnel

4. Relier, sur le court terme, le baccalauréat professionnel au brevet de technicien supérieur (BTS) tout en expérimentant des dispositifs conduisant, en trois ans, les bacheliers professionnels à un grade de bachelor professionnel.

5. Un ministère délégué ou un secrétariat d’État à l’enseignement professionnel et à la planification pédagogique.