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     Langue(s) : français 

La formation des professeurs à l’enseignement des sciences : Recommandations de l’Académie des sciences


Editeur(s) :  Académie des sciences

Date :  11/2007

  Désireuse de voir saisie l’occasion exceptionnelle d’amélioration de la formation des professeurs enseignant les sciences et les technologies à l’école, au collège et au lycée, offerte par l’intégration des IUFM dans les universités en 2007, l’Académie des sciences communique un ensemble de réflexions et recommandations, à court ou moyen terme, destinées aux pouvoirs publics, aux universités et aux professeurs. Ces recommandations résultent d’une longue réflexion conclue par un colloque en octobre 2007, et associant la plupart des acteurs.
1. L’enseignement scientifique n’atteindra jamais l’indispensable qualité requise si une conception neuve et urgente de la formation continuée des professeurs (école, collège, lycée), n’est pas mise en place pour améliorer et actualiser leur qualité professionnelle au fil de la carrière. L’Etat employeur, mais aussi les universités et la communauté scientifique ont un rôle majeur à jouer, pour développer à court terme une offre de qualité,aujourd’hui trop absente et y consacrer les ressources nécessaires. De nombreuses propositions, détaillées, sont faites ici et peuvent être efficaces rapidement. A moyen terme, l’obligation professionnelle de formation continuée devra être mise en place, en s’appuyant sur des réussites prouvées et une refonte du système actuel.
2. Le développement de licences pluridisciplinaires, en direction de futurs professeurs des écoles mais offrant des débouchés plus larges, est recommandé, avec une harmonisation nationale des dénominations. Elles devront inclure un contenu scientifique significatif, faire comprendre la démarche scientifique et donner une place importante à la maîtrise de la langue française, tous objectifs que l’université est bien placée pour assurer.
3. La révision de la place des concours dans la formation est souhaitée à moyen terme, tant pour les professeurs des écoles que pour ceux des lycées et collèges. Il sera néanmoins urgent de tracer la voie que souhaiteront retenir les pouvoirs publics.
4. La formation scientifique, en IUFM, des professeurs des écoles, actuellement très insuffisante, peut s’améliorer par un ensemble de mesures simples, incluant un mémoire professionnel. L’IUFM doit veiller en son sein à l’unité de l’ensemble « sciences et technologies », conformément au socle commun. Les professeurs des écoles, moyennant des compléments pendant leurs premières années d’exercice, devraient accéder à un master professionnel de haut niveau.
5. La formation des professeurs de lycées et collèges doit comprendre une connaissance personnelle et pratique de l’activité scientifique ou technique, grâce à un stage long. Elle doit conserver la maîtrise indiscutable d’un champ scientifique, à associer désormais à une capacité réelle d’ouverture interdisciplinaire. Des évolutions significatives du CAPES actuel sont proposées et détaillées. Un diplôme de master doit normalement être obtenu en sortie d’IUFM. Un cadre minimal national commun de dénominations de master est
souhaité.
6. Les futurs professeurs des voies technologiques du lycée doivent être mis en contact substantiel (stage) avec les activités de production, lieu principal d’accueil de beaucoup de leurs futurs élèves. Les universités gagneront à associer leurs écoles d’ingénieurs au fonctionnement des IUFM, pour contribuer notamment à la formation de ces professeurs. IUFM et écoles gagneront l’un et l’autre à ce dialogue.
7. La licence « académique » ne peut être la seule voie reconnue pour accéder à l’IUFM en préparation aux CAPET. La validation des acquis de l’expérience (VAE), aux mains des universités, doit permettre un accès à d’autre profils de compétence.
8. Les enseignements de sciences et de technologies doivent désormais être étroitement couplés au collège, ce qui suppose une révision en profondeur de la formation initiale des professeurs de technologie de collège, lesquels forment aujourd’hui un corps à part.
9. L’agrégation doit être maintenue, même si elle apparaît comme une singularité française, au vu de la qualité que ses titulaires apportent dans l’enseignement secondaire. Le rôle de ceux-ci doit y être repensé, par exemple en tant que personnes-ressources facilitant les liaisons entre enseignement supérieur et lycée, tant dans l’actualisation des connaissances que dans l’orientation active des lycéens. Elle doit être complétée par une année pleine de contact avec la recherche.
10. Au sein des personnels des IUFM, il est fortement souhaitable d’assurer la présence d’associés, qui peuvent y apporter des éléments indispensables de connaissance de la société et de rapprochement avec le monde de l’entreprise. Les formateurs issus des enseignements primaires ou secondaires devraient conserver partie de leur service devant les élèves. L’université devra veiller à la rotation des enseignants-chercheurs, affectés à l’IUFM. Le recrutement devra équilibrer des profils de chercheurs actifs dans les disciplines scientifiques ou technologiques et des profils de didacticiens. Le lien de ces derniers avec les disciplines, à l’image de ce qui se fait en mathématiques et porte fruit
dans les IREM, est essentiel.
11. L’émergence rapide des sciences cognitives au carrefour de la psychologie expérimentale et des neurosciences, comme leur impact potentiel sur l’éducation, conduisent à souhaiter leur développement dans les universités, en lien avec les IUFM.
12. Nombre d’IUFM auront été intégrés dans des universités ne possédant aucune activité dans le domaine des sciences (mathématiques, sciences de la nature). Ceci ne manquera pas de poser problème pour le rattachement des personnels scientifiques affectés à l’IUFM, pour l’évaluation de leur activité et leur engagement dans la recherche. Les conseils d’université et les conventions inter-universitaires devront être précises et vigilantes sur ce point.
(1.52 Mo, 22 pages)

Télécharger le document :  http://www.academie-sciences.fr/.../formation_13_11_07.pdf


mot(s) clé(s) :  formation des enseignants, sciences