Le soutien de l'État à la vie étudiante
Editeur(s) : Cour des comptes
Date : 02/2022
La crise sanitaire a profondément bouleversé le quotidien des étudiants depuis le premier confinement décidé au mois de mars 2020. Dans un sondage réalisé à l’été 2020 sur les conséquences du premier confinement, l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) a ainsi mesuré que près de 60 % des étudiants ayant une activité rémunérée pour financer leurs études ont dû la réduire, l’interrompre ou en changer. 20 % des boursiers et 50 % des étudiants étrangers ont déclaré avoir connu des difficultés financières aggravées. Loin de se limiter au premier confinement, ces problèmes ont perduré lors de l’année universitaire 2020-2021. Les étudiants ont également connu des difficultés à suivre leurs études en raison de la fermeture des établissements d’enseignement supérieur pendant une large partie de l’année et de la généralisation de l’enseignement à distance.
Dès le début de la crise sanitaire et du confinement, l’État a mis en place un accompagnement des étudiants, qui a pris la forme de diverses mesures d’urgence mises en œuvre dans le cadre de dispositifs préexistants ou de prestations exceptionnelles. Les dépenses correspondantes se sont élevées à environ 215 M€ en 2020. La Cour s’est efforcée d’apprécier la pertinence et la portée de ces mesures, hors du champ pédagogique, ainsi que leurs modalités de mise en œuvre. L’enquête réalisée à ce titre n’a porté que sur les dispositifs mis en place par l’État et non sur ceux déployés par les collectivités territoriales ou par les associations, qui ont été nombreuses à distribuer des aides localement. Dans la mesure où le ministère de l’enseignement supérieur ne disposait pas de données consolidées sur les étudiants en situation de précarité, la Cour s’est appuyée, quand elles existaient, sur les études réalisées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’OVE et Santé publique France. Par ailleurs, afin d’analyser la portée ou la perception des dispositifs d’urgence mis en place, elle a réalisé, à l’été 2021, une consultation qui lui a permis de recueillir les appréciations de 6 000 personnes sous statut étudiant à titre principal et de 2 000 anciens étudiants. Cette approche permet d’apporter un premier éclairage, mais ne peut se substituer à des études plus larges et complètes qui, à ce jour, n’existent pas.
Les dispositifs de soutien ont été nombreux mais leur montée en puissance a été tardive, et ils ont atteint les étudiants de manière inégale (I). La gestion de l’urgence a mis en évidence les défauts structurels du système de soutien à la vie étudiante (II).
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mot(s) clé(s) : situation de crise et pandémie, vie des élèves