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     Langue(s) : français 

La fabrique de l'éducation populaire et de l'animation


Auteur(s) :  Laurent Besse, Emmanuel de Lescure, Emmanuel Porte

Date :  05/2021

 

L’éducation populaire des vingt dernières années n’a pas encore suscité de travaux empiriques à la mesure de l’intérêt public que les signes de son renouveau ont généré. L’essor de l’éducation populaire politique par exemple reste encore peu étudié. Quant aux profondes transformations que l’animation, versant institutionnalisé de l’éducation populaire, a connues au cours de la même période, avec une emprise croissante des contextes locaux ou l’essor du volontariat, elles demeurent inégalement répertoriées. C’est à ce chantier que le collectif « la Fabrique de l’éducation populaire et de l’animation » entend contribuer en réunissant des chercheurs de disciplines variées (sociologie, sciences de l’éducation, science politique, histoire) appartenant à différentes générations, dont de jeunes docteur·e·s.

Les résultats présentés ici reposent sur des monographies croisées qui, des Hauts-de-France à l’Isère en passant par la banlieue parisienne, Lyon et des territoires ruraux, abordent une éducation populaire complexe à travers le monde méconnu des universités populaires, les actions périscolaires autour de la lecture, les techniques participatives, les étudiants en animation à l’université ou encore les rapports entre municipalité et structures locales d’animation.

Ces contributions entrecroisent quatre axes qui peuvent servir de guides à une lecture du paysage de l’éducation populaire aujourd’hui. D’abord la manière dont les publics sont constitués et désignés par les responsables des actions d’éducation populaire. Puis la question des pratiques pédagogiques d’un secteur qui entretient une relation critique, mais consubstantielle, avec un appareil scolaire dont l’importance, numérique du moins, n’a cessé de croître. Ensuite, les reconfigurations de l’engagement, dans un secteur où le monde associatif et le bénévolat restent des références, mais où les frontières entre travail des bénévoles et travail des salariés apparaissent de plus en plus floues. Enfin, la reconfiguration des relations avec les pouvoirs publics, où le niveau communal apparaît de plus en plus prégnant, même s’il faut nuancer ce point.

INTRODUCTION. APPRÉHENDER LES MONDES DE L’ÉDUCATION POPULAIRE
Orientations communes
Vous avez dit « éducation populaire » ?
Entre réalisme et nominalisme
Une sociologie des mondes associatifs
Entre travail et engagement
Une éducation populaire « instrumentalisée » ?
Une approche en pointillés
Quatre axes de recherche
Six terrains


1. APPRÉHENDER L’ÉDUCATION POPULAIRE À L’ÉCHELLE D’UN QUARTIER. L’EXEMPLE DU MONT-MESLY À CRETEIL
L’ambition de capter un public varié
Au-delà de l’affirmation de l’émancipation des publics
L’éducation populaire : un marché du travail (associatif) ordinaire ?
Structurer et réguler l’offre locale d’activité : des associations aux prises avec les enjeux
municipaux


2. LES VOLONTAIRES « AMBASSADEURS DU LIVRE » DANS LES ÉCOLES DE LYON : UNE « RESSOURCE » PARTAGÉE ENTRE LES POLITIQUES DE LA VILLE, DE L’ÉDUCATION ET DE LA JEUNESSE
Une mission riche et exigeante pour des volontaires en insertion professionnelle
Les multiples objectifs d’une mission élaborée conjointement par l’AFEV et la Ville de Lyon 
Le service civique comme dispositif de préinsertion professionnelle : des profils de volontaires à l’image des salarié·e·s des secteurs éducatifs, culturels et périscolaires
Collaborations et tensions entre des institutions aux approches professionnelles
et culturelles variées 
Un statut de volontaire pas complètement compris au sein des équipes enseignantes
Les volontaires comme « ressources » en tension entre équipes scolaires et périscolaires 
Le programme ADL comme dispositif consensuel et observatoire des concurrences institutionnelles
entre les acteurs de l'école
Un dispositif d’éducation populaire ?
La difficile transmission des pratiques d’éducation populaire dans les formations
La tentation de l’Éducation nationale de scolariser le dispositif
Privilégier l’accompagnement individuel ou le développement des partenariats ? L’injonction paradoxale
faite aux salarié·e·s de l’AFEV.

Conclusion : une confusion sur les publics bénéficiaires du dispositif

3. (SE) FORMER À L’ANIMATION À L’UNIVERSITÉ : LA TRAJECTOIRE DES ÉTUDIANTS
ET ÉTUDIANTES DE L’IUT CARRIÈRES SOCIALES DE TOURS 1970-2020
Qui se destine à l’animation ? Qui est destiné·e à l’animation ?
Une sélectivité forte à l’entrée en formation d’animateurs
Les « sélections »
La recherche de l’impossible expérience
Animateur et/ou travailleur social ?
Une féminisation retardée : un choix volontariste
Qui sont les étudiant·e·s en animation ?
Des enfants du bas des classes moyennes 
Des enfants du secteur public ?
Une France rurale de l’Ouest et du Centre
Des bacheliers provenant de différentes filières
Des performances académiques moyennes
Quel destin professionnel pour les étudiants de DUT animation ?
Les enquêtes d’insertion
Le destin professionnel plus de dix ans après la sortie de formation
L’adéquation entre formation et emploi 
L’animation, métier de « jeunes »
Celles et ceux qui font carrière dans le socioculturel
Conclusion


4. PERMANENCES ET MUTATIONS DE L’ÉDUCATION POPULAIRE À L’ÉPREUVE
DE SON INSTITUTIONNALISATION (LIBÉRATION-ANNÉES 1960) 
Le « peuple » saisi par l’État
Le peuple introuvable
Entre public et clientèle
Agrément et construction sociale de l’éducation populaire
En amont de la professionnalisation : l’exigence de l’encadrement
La stratégie politique de l’« avant-garde éclairée »
Un besoin et une demande croissante d’encadrement
Cadre associatif : l’amorce de la professionnalisation du militantisme
Vers un « diplôme d’État » de l’éducation populaire
Structurer une activité et formaliser une offre au local
Entre ancrage local et ambition nationale 
Pouvoirs locaux et arène partisane


5. L’ÉDUCATION POPULAIRE EN PRATIQUES
Susciter l’acteur, construire le « biotope » collectif 
« Pour tous et par tous » : les prétentions universalistes de l’« éduc’ pop’ »
L’import-export des technologies participatives
Conclusion


6. LES UNIVERSITÉS POPULAIRES : PREMIERS ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION
La participation au travail des universités populaires : entre engagement bénévole et  professionnalisation
Un large recours à la rémunération des intervenant·e·s
Des salarié·e·s en quête d’emploi
Des intervenant·e·s avant tout professionnel·le·s
Une seconde carrière pour les bénévoles : « se faire plaisir et être utile »
Toutes et tous militant·e·s ?
Un rapport à la connaissance par le bas ancré dans les territoires
Publics et acteurs des universités populaires
L’éducation populaire comme horizon indéfini
L’université populaire : réalité associative locale et actrice de l’éducation populaire
Accès à la connaissance et promotion de la culture


CONCLUSION. L’ÉDUCATION POPULAIRE, DES MONDES EN MOUVEMENT



Télécharger le document :  https://injep.fr/.../rapport-2021-08-Fabrique-de-leduca-pop.pdf


mot(s) clé(s) :  éducation non formelle