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     Langue(s) : français 

Perspectives des politiques de l'éducation : France


Editeur(s) :  Organisation de Coopération et de Développement Économiques - OCDE (OCDE)

Date :  06/2020

 

"Points Clés 

Élèves/Étudiants : En 2018, les élèves de 15 ans obtiennent au PISA1 un score moyen légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE dans les trois domaines principaux de l’étude. Cependant, les élèves français de milieux socioéconomiques défavorisés sont cinq fois plus nombreux que ceux de milieux favorisés à ne pas atteindre le niveau minimal de lecture. Ils sont également surreprésentés dans les filières d'Enseignement et Formation Professionnelle (EFP) du secondaire, filières pour lesquelles des efforts sont en cours pour une meilleure valorisation. Ainsi, 87 % des jeunes qui y entrent ont des parents qui n’ont pas fait d’études supérieures, contre seulement 51 % pour les filières générales. Les inégalités observées dans les performances des élèves en France apparaissent dès le plus jeune âge pour ensuite s’accentuer dans la progression des compétences tout au long de la vie. L’orientation des élèves entre les établissements du secondaire et ceux du supérieur est, comme dans de nombreux pays européens, parfois encore déficiente conduisant à des taux d’échec importants dans certaines filières. Enfin, l’insertion professionnelle des jeunes est fortement liée au niveau de diplôme obtenu, et cette tendance est plus marquée que dans la plupart des pays de l’OCDE.

Établissements : La plupart des établissements bénéficient d’un climat propice à l’apprentissage, mais la France fait toutefois partie des pays où le climat d’indiscipline dans les classes est le plus élevé. Les chefs d’établissement ont des responsabilités limitées sur le recrutement des enseignants et le volet pédagogique de leur établissement. C’est encore plus marqué au niveau élémentaire où les directeurs d’école sont des enseignants qui, tout en conservant leur statut, sont chargés de fonctions administratives et pédagogiques (le plus fréquemment à temps partiel). Le métier d’enseignant souffre, comme dans de nombreux pays, d'un manque d'attractivité, notamment dans les matières scientifiques ou dans certaines académies. De multiples dispositifs sont utilisés pour évaluer les établissements français. Ils ne font pas partie d’un cadre d’évaluation général utilisé pour améliorer les pratiques pédagogiques. La culture de l’évaluation est plus récente en France, contrairement aux pratiques de contrôle et de certification.

Système : La France a un système éducatif centralisé dans lequel l’État définit les orientations pédagogiques et les programmes d'enseignement, assure le recrutement, la formation et la gestion des personnels de direction des établissements, des enseignants de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat. Un autre ministère que celui de l’éducation est responsable des établissements qui accueillent les moins de 3 ans. Cela empêche d'élaborer des stratégies cohérentes pour l'ensemble des services d’éducation et accueil des jeunes enfants (EAJE). Le financement des établissements provient majoritairement de fonds publics et est relativement transparent et cohérent. Cependant, malgré des initiatives récentes, la France présente toujours un écart manifeste dans la répartition des dépenses d’éducation par élève entre l’élémentaire et le secondaire (à l’avantage du secondaire) et aussi entre les institutions du supérieur. Les dépenses annuelles par élève/étudiant dans le supérieur sont plus élevées en France que la moyenne de l’OCDE, mais les universités manquent encore de moyens comparées aux autres formations du supérieur.

Enjeux et objectifs clés : Le système français a pour défi d’offrir les mêmes chances de réussir à tous les élèves. Cet objectif fonde les réformes en cours depuis l’obligation d’instruction à 3 ans jusqu’à l’obligation de formation jusqu’à 18 ans. Il est pour cela recommandé de soutenir davantage les élèves et les établissements défavorisés, en allouant des ressources supplémentaires là où elles sont les plus nécessaires et dès le plus jeune âge. Rendre le métier d’enseignant plus attractif en renforçant la dimension professionnalisante de la formation initiale des enseignants, et en proposant un accès facilité à une formation continue et tout au long de la carrière répondant davantage à leurs besoins spécifiques et proposée à proximité de leur environnement de travail est un autre enjeu. Renforcer le rôle et les capacités du chef d’établissement dans l’identification des demandes de formation à l’initiative des enseignants et leur prise en compte dans le cadre du projet d’établissement est également d’une grande importance. De même, le suivi des carrières et l’évaluation des enseignants est essentiel. Il conviendrait aussi de continuer à rehausser la qualité des filières professionnelles et de les valoriser davantage. Améliorer les mécanismes d’orientation et faciliter la transition entre éducation et marché du travail sont des défis importants. Quant aux établissements, avoir les possibilités d’améliorer les performances scolaires des élèves dans un cadre d’évaluation cohérent et s’assurer que l’allocation des ressources permette de répondre aux besoins de certaines zones défavorisées sont les défis principaux. La loi pour une école de la confiance (2019) qui vise à l'élévation du niveau général et à la justice sociale et les mesures qui en découlent sont en mesure de répondre à ces enjeux (voir coup de projecteur 4)."



Télécharger le document :  http://www.oecd.org.acces.bibliotheque-diderot.fr/.../profil-par-pays-France-2020.pdf


mot(s) clé(s) :  données statistiques, politiques éducatives