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     Langue(s) : français 

Le collège : Bilan des résultats de l’École – 2010


Auteur(s) :  Bruno Racine, et al.

Editeur(s) :  Haut conseil de l'éducation (HCE)

Date :  10/2010

  Le Haut conseil de l’éducation (H.C.E.) dresse un état des lieux du collège unique et propose d’en revoir l’architecture. Selon le H.C.E., le retour à un système de filières n’étant ni le plus performant ni le plus favorable à l’égalité des chances, il suggère de passer « du collège unique » à « l’école du socle commun », qui couvrirait toute la période de scolarité obligatoire, de la maternelle à la fin du collège. Le H.C.E. recommande en outre d’octroyer aux principaux de collège plus d’autonomie dans la direction de leur établissement, et de mettre l’accent sur la capacité des enseignants à mettre en œuvre des pratiques pédagogiques permettant la réussite de tous les élèves. Les recommandations du HCE :
  • Un objectif clair qui s’impose à tous a été fixé à notre système éducatif par la loi du 23 avril 2005 : garantir à tous les élèves la maîtrise du « socle commun de connaissances et de compétences » à la fin de la scolarité obligatoire. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de passer du « collège unique » à l’« École du socle commun » ; dans cette perspective, le Haut Conseil de l’Éducation préconise : a) que l’institution et ses représentants à tous les niveaux, notamment les corps d’inspection, tiennent un discours cohérent et mobilisateur sur le socle commun afin de créer autour de celui-ci une vraie dynamique et d’en garantir la mise en oeuvre coordonnée et efficace ; b) que les exigences du socle soient enfin prises en compte dans les programmes de toutes les disciplines ; c) que soit introduit pour tous les élèves, de la sixième à la troisième, à parité d’estime avec les disciplines traditionnelles, un enseignement de culture manuelle et technologique permettant de valoriser des aptitudes différentes ; d) que soit renforcée la continuité entre l’école primaire et le collège – maillons constitutifs et solidaires de l’« École du socle commun » – en fusionnant les programmes actuels de la loi organique relative aux lois de finance (LOLF) « Enseignement scolaire public du premier degré » et « Enseignement scolaire public du second degré » en un programme unique « Enseignement scolaire public du socle commun », pour éviter que la répartition des moyens ne privilégie systématiquement le lycée au détriment du collège et pour faciliter le travail du Parlement dans son examen de la mise en oeuvre du socle commun.
  • La réussite de l’« École du socle commun » dépendra pour une large part de la formation que recevront les enseignants et de leur capacité à mettre en oeuvre des pratiques pédagogiques permettant de faire réussir tous les élèves. À cet effet, le Haut Conseil de l’Éducation demande : a) que les universités, en liaison avec les rectorats, offrent systématiquement aux étudiants qui se destinent aux métiers de l’enseignement des stages dès la première année de master, afin que les futurs candidats aux concours de recrutement soient très tôt confrontés à la réalité et aux exigences du métier d'enseignant ; b) que la formation initiale et le concours de recrutement des futurs enseignants permettent de s’assurer de leur capacité et de leur goût à exercer le métier d’enseignant en collège ; il faudrait pour cela distinguer des dominantes ou des mentions (maternelle, élémentaire, collège, lycée général et technologique, lycée professionnel), ce qui pourrait conduire certains professeurs de collège à enseigner plusieurs disciplines ; c) que les enseignants soient formés à l’enseignement en classe hétérogène afin d’assurer, dans la classe, la réussite de chaque élève, le redoublement devant avoir un caractère exceptionnel ; d) que la Direction générale de l’enseignement scolaire dote rapidement les enseignants des outils leur permettant de faire acquérir et d’évaluer régulièrement et précisément chacune des compétences du socle commun ; e) que le service des enseignants ne soit plus uniquement défini par un nombre d’heures hebdomadaires d’enseignement devant les élèves, mais redéfini de manière à prendre en compte la diversité de leurs missions (cours, travail d’équipe, aide au travail, tutorat...), ce qui pourrait conduire à un allongement de leur présence dans l’établissement ; f) que les ateliers artistiques, culturels ou sportifs proposés aux élèves concourent de manière explicite et méthodique à l’acquisition des compétences du socle commun.
  • Octroyer aux établissements plus de responsabilités dans leur organisation pédagogique a une influence positive sur leurs résultats. Pour donner aux principaux de collèges plus d’autonomie dans la direction de leur établissement, le Haut Conseil de l’Éducation propose : a) que, pour chaque collège, un budget rassemblant l’ensemble des charges de fonctionnement soit établi et communiqué à ses responsables ; b) que tous les collèges puissent disposer d’une certaine latitude dans la répartition des moyens qui leur sont attribués, cette marge de manoeuvre devant représenter au moins 10 % de leur dotation ; c) que la mesure permettant aux principaux de collèges d’émettre un avis sur l’affectation d’un enseignant dans leur établissement, récemment accordée aux établissements les plus difficiles, fasse l’objet d’une expérimentation beaucoup plus large ; d) que soit mise en oeuvre une nouvelle organisation du collège devant permettre aux élèves de bénéficier d’une prise en charge éducative continue depuis leur arrivée au collège le matin jusqu’à leur départ en fin d'après-midi, ce qui suppose des conditions matérielles d’accueil adéquates et une présence plus forte d’adultes pour encadrer les élèves.

(54 pages, 577 Ko)

Télécharger le document :  http://www.hce.education.fr/.../60.pdf


mot(s) clé(s) :  enseignement secondaire, évaluation