Le bien-être à l'école
Programme source : ça manque pas d'R
Produit par : Institut français de l'Éducation, Régis GUYON
Animé par : Régis GUYON
Intervenant(s) : MARTIN Claude
La notion de bien-être est devenue, ces dernières années, centrale dans le débat public. On la retrouve mobilisée dans les orientations politiques, comme dans toute une série de recherches en éduction. Cette profusion peut sembler de bons alois au moment où l’école, comme la société, sont traversés par des doutes et des crises multiples, par des remises en cause de toutes parts. Car, on peut se le dire : les élèves français, globalement, ne vont pas très bien : les enquêtes internationales, en particulier PISA, montrent régulièrement à quel point ils déclarent des niveaux de bien-être à l'école inférieurs à ceux des autres élèves de l'OCDE.
On pourrait se rassurer en se disant que si, aujourd’hui, on mobilise la notion de bien-être pour redéfinir le contrat éducatif – comme celles d’empathie ou de bienveillance – c’est qu’on prend la question au sérieux et que vont émerger des pistes pour améliorer la situation. Mais quelle voie prendre ? Faut-il centrer l’approche sur les seuls individus et leur bien-être ? Ou bien faut-il revoir l’organisation scolaire et chercher à améliorer les conditions de vie au travail des élèves, comme des enseignants ? Car il est difficile à comprendre, et à admettre, que cette injonction au bien-être, qui fleurit d’un peu partout, puisse être la réponse unique à la crise profonde de l’institution scolaire depuis plusieurs décennies.
D’autant plus, et nous y reviendrons avec nos invités, que cette notion de bien-être penne à être définie de façon simple et rigoureuse. On pourrait dire très simplement que le bien-être se définit d’abord par l’absence de problèmes : mais de quels problèmes parle-t-on ? Les médecins regarderont les facteurs de santé ; les économistes les conditions de vie ; les psychologues, le sentiment d'échec ou d’estime de soi. Ou bien de tout cela à la fois ? Au-delà de ces critères objectifs, ne faut-il pas aussi prendre en compte des critères plus subjectifs, permettant d’appréhender un bien-être « ressenti » tout aussi significatif ?
Enfin, ne faut-il pas regarder les choses sous un autre angle, et prêter une attention particulière au mal-être et à celles et ceux qui ne vont pas bien ? Car enfin, en donnant l’impression de taire ce qui va mal, et de faire reposer les difficultés sur les seuls individus, rendons-nous vraiment service aux acteurs et aux actrices de l’école ?
Pour répondre à ces questions, nous avons le plaisir de recevoir Claude MARTIN, sociologue et directeur de recherche émérite au CNRS dont les travaux portent sur l’articulation de la sociologie de la famille et des politiques sociales. Il a en particulier publier en 2017 sur Accompagner les parents dans leur travail éducatif et de soins, et il vient de coordonner avec Kevin DITER l’ouvrage publié en anglais, et bientôt en français chez ISTE et Wiley : Well-being at School : a social Problem. Et Ghislain LEROY, chercheur en sciences de l’éducation, membre du laboratoire CERLIS et professeur à l’Université Paris-Sorbonne-ESPE de Paris, dont les travaux portent sur le statut de l’enfant à l’école maternelle en particulier, mais aussi aux pédagogies alternatives. Et comme chaque mois, on retrouvera la chronique, proposée dans cette émission par Héloïse MARGUERITE, étudiante à l’ENS de Lyon.
URL : https://smartlink.ausha.co/kadekol-la-webradio-de-l-institut-francais-de-l-education/ca-manque-pas-d-r-66-le-bien-etre-a-l-ecole
mot(s) clé(s) : recherche en éducation, santé et bien-être