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Rentrée scolaire: faut-il changer de rythmes, et comment?


Programme source :   Être et savoir

Produit par :   France Culture, Louise TOURRET

Animé par :   Louise TOURRET

Intervenant(s) :  HACHET Benoit & MAZZA Stéphanie

 

Réflexions sur nos temporalités alors que les familles et les enseignants se resynchronisent et qu'une Convention citoyenne s'empare de la question des "temps de l'enfant".

C’est la rentrée et l’heure de resynchroniser nos montres, pour certains avec le travail (si ce n’est déjà fait) et avec l’école, pour les élèves, leurs parents, les professeurs et une grande partie de la société ! Pas besoin d’être Albert Einstein pour prendre la mesure de la relativité du temps – la réflexion n’en est pas moins vertigineuse et métaphysique. L’expérience très concrète de l’élasticité du temps, si long et si court, se renouvelle à chaque période de vacances, mais aussi pendant les heures de cours ("arrête de regarder l’heure !") et parfois celle d’une émission – un phénomène étrange.

Le temps se module avec les technologies, depuis le cadran solaire jusqu’à l’intelligence artificielle et ses résultats instantanés mais approximatifs et impersonnels qui miment la réflexion dont on se risque de se priver. L’actuelle ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, rappelait ce 26 août que le ministère allait « proposer aux professeurs une intelligence artificielle pour les accompagner dans leur métier » - une promesse de gain de temps ? Toujours est-il que le temps des enfants n’est pas celui des adultes, et que la société peine à s’adapter aux plus jeunes. Le temps nécessaire aux apprentissages, au sommeil, aux loisirs et à l’ennui n’est pas respecté. Ce « vieux » problème revient cycliquement sur le devant de la scène. Ainsi, le président Emmanuel Macron a annoncé en mai une Convention citoyenne sur les temps de l'enfant dont l’organisation a été confiée au Conseil économique, social et environnemental. Des citoyennes et citoyens sont actuellement au travail, nous allons voir comment, avant de plonger dans la complexité, toujours passionnante, de la question des temporalités.

Louise Tourret s'entretient avec ses invités : Stéphanie Mazza, professeure des universités à l’université Lyon 1, chercheuse au Centre de recherche en neuroscience de Lyon (CRNL), elle enseigne la psychologie cognitive et la neuropsychologie à l’INSPE de Lyon, est vice-présidente de l'institut nationale du sommeil et de la vigilance, et membre du Conseil scientifique de l'éducation nationale, Kenza Occansey, Président du Comité de gouvernance de la Convention citoyenne du CESE (Conseil économique social et environnemental) sur les temps de l’enfant et Vice-Président du CESE chargé de la Participation citoyenne, Benoit Hachet, sociologue, professeur agrégé à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), coordonnateur pédagogique du Master sociologie de l’EHESS, membre de l’équipe « Démographie, Famille » de l’Enquête Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) au sein de l’INED (Institut national d'études démographiques), auteur de Sociologie des temporalités (Armand Colin, 2025), et Une semaine sur deux. Comment les parents séparés se réinventent (Les Arènes, 2021), et Thérèse, citoyenne participant à la commission du CESE sur les temps de l'enfant.

Pour Kensa Occancey le temps des enfants concerne tout le monde : "En plus des enfants il y a tous les enseignants, mais aussi les professionnels de l'éducation populaire, de la culture, du sport, des loisirs, c'est la société toute entière qui s'organise, au moins en partie, en fonction des temps de l'enfant, et qui influe sur eux. Si on parle des vacances, par exemple, c'est aussi tout un secteur économique qui est concerné. Il y a toujours eu des liens entre le rythme des enfants et le reste de la société."

Nous n'avons pas de région cérébrale qui nous permet de compter le temps qui passe, explique Stéphanie Mazza. "On a tous fait cette expérience : un cours passionnant va nous donner la sensation qu'il passe en un claquement de doigts, quand un cours plus difficile nous donnera la sensation que le temps se dilate. Il faut savoir que la perception que l'on a du temps est extrêmement complexe."

L'école, c'est 32% du temps des enfants, mais Benoit Hachet rappelle que "c'est une charge mentale qui dure des années pour les parents si on regarde le temps d'une façon plus large, à savoir autrement que comme des aplats d'activités les unes à côtés des autres."



URL :  https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/rentree-scolaire-faut-il-changer-de-rythmes-et-comment-2254885


mot(s) clé(s) :  recherche en éducation, temps et rythmes éducatifs