L'EPS, de ses buts à ses terrains
février 2025
portrait

Auteur(s) : Claire Ravez
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Résumé :
Entre lutte contre la sédentarité et héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024, l’éducation physique et sportive (EPS) se trouve aujourd’hui en France investie de nombreuses attentes sociales et politiques. Les phases successives de déploiement des dispositifs complémentaires de l’EPS « 30 minutes d’activité physique quotidienne » (APQ) à l’école élémentaire et les « deux heures d’activité physique en plus par semaine au collège » (2HSC) ont suscité de nombreuses interrogations au sein de la communauté éducative quant à la nature et à la place d’un enseignement dédié à l’apprentissage d’une culture motrice.
L’Édurevue[1] n° 150, intitulé « L’EPS, de ses buts à ses terrains », vise donc à éclairer la façon dont les différentes visées prescrites à cet enseignement se déploient, non sans tensions, en fonction des contextes professionnels.
Cette synthèse revient tout d’abord sur les liens entre EPS et pratiques sportives culturellement ancrées dans le milieu fédéral : si la sportivisation de l’éducation physique a marqué une étape importante de son histoire, les écarts entre les apprentissages visés dans ces sphères mènent à des confrontations de logiques en situation de travail partenarial, tout comme à ouvrir un horizon professionnel à de plus de plus de jeunes. L’Édurevue aborde ensuite le retour des préoccupations sanitaires liées à cet enseignement et ses déclinaisons contemporaines dans le cadre scolaire : l’EPS y est située au regard des interventions promues dans le cadre d’une politique publique de santé plus large, qui inscrit désormais les apprentissages à effectuer par les élèves dans un projet de mode de vie actif tout au long de la vie. Le positionnement singulier de la discipline EPS au sein du système scolaire est en partie le fruit de ces logiques sanitaires et sportives, et de dynamiques internes aux métiers de l’enseignement : les composantes motrices, méthodologiques et sociales des apprentissages qui caractérisent l’EPS agencent de manière spécifique attentes, ressources et culture professionnelles, en particulier dans le second degré.
Ainsi, ce numéro d’Édurevue questionne ainsi les finalités et les rôles d’une discipline scolaire « à part entière et entièrement à part » (Hébrard, 1986), révélatrice et creuset des mutations du système scolaire.
[1] Dans la continuité du Dossier de veille de l’Ifé, l’Édurevue propose une synthèse problématisée de travaux de recherche portant sur une thématique éducative. Il mobilise un choix de références issues de différentes disciplines dans une visée de médiation scientifique.
Abstract :
Between the fight against sedentary lifestyles and the legacy of the 2024 Paris Olympic and Paralympic Games, physical and sports education (PSE) in France today is the focus of many social and political expectations. The successive phases of deployment of the ‘30 minutes of daily physical activity’ (APQ) in elementary schools and the ‘two extra hours of physical activity per week in secondary schools’ (2HSC) have raised many questions within the educational community about the nature and place of a school subject dedicated to learning a motor culture.
The aim of Edurevue[1] No 150, entitled ‘L'EPS, de ses buts à ses terrains’, is therefore to shed light on the way in which the different aims prescribed for this school subject are deployed, not without tensions, depending on the professional context.
First of all, this research summary looks at the links between PSE and sporting practices that are culturally rooted in the federal environment: while the sportivisation of physical education marked an important stage in its history, the differences between the learning aims in these spheres lead to confrontations of logics in partnership work situations, as well as opening up professional horizons to more and more young people.
The Edurevue then looks at the return of health concerns linked to this teaching and its contemporary variations in the school setting: PE is situated in relation to the interventions promoted as part of a wider public health policy, which now includes the learning to be done by pupils in a lifelong active lifestyle project. The unique position of PSE within the school system is partly the result of these health and sports considerations, and partly the result of internal dynamics in the teaching profession: the motor, methodological and social components of learning that characterise PSE combine expectations, resources and professional culture in a specific way, particularly in secondary education.
In this way, this issue of Edurevue examines the aims and roles of a school subject that is ‘in its own right and entirely apart’ (Hébrard, 1986), revealing and shaping the changes in the school system.
[1] Following on from Ifé's Dossier de veille, Édurevue offers a problematised summary of research work on an educational theme. It draws on a selection of references from different disciplines and is aimed at scientific mediation.