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Pays : Belgique  Langue(s) : anglais, français, langue des signes 

Conférence ALTER 2022. Repenser l’institution et la désinstitutionnalisation à partir du handicap


Date :  du 07-07-2022 au 08-07-2022

Appel à communications ouvert jusqu'au :  06-12-2021

Lieu :  Université Saint-Louis - Bruxelles

Modalité :  présentiel

Organisation :  European society for disability research (ALTER)

Les 7 et 8 juillet 2022, l’Université Saint-Louis - Bruxelles aura l’honneur et le bonheur d’accueillir en ses murs la Conférence ALTER 2022, dont la thématique invite à « Repenser l'institution et la désinstitutionalisation à partir du handicap ». Elle a vocation à déboucher sur la publication d’une sélection de contributions, notamment dans un ouvrage collectif (avec comité de relecture).

Cette Conférence s’ancre dans le projet ARC AutonomiCap, qui, comme son acronyme le suggère, se situe à la croisée de l’autonomie et du handicap, et est portée par un Comité organisateur composé de membres de l’équipe AutonomiCap et de la Faculté TIMH.



Programme : 

APPEL A COMMUNICATIONS

Cet appel à communications s’adresse à tou.te.s les chercheur.e.s - « juniors » ou « seniors » - en sciences humaines et sociales qui travaillent dans le champ du handicap ou sur des questions connexes telles que la santé mentale ou la perte d’autonomie. Sans être limitatives, les disciplines particulièrement visées sont la sociologie, l’anthropologie, l'histoire, la philosophie, la psychologie, le droit et la science politique.

1. Contextualisation. La question de l'institution et de la désinstitutionalisation dans le champ du handicap fait l'objet de nombreux débats, mobilisant à la fois des académiques, des praticiens, des acteurs de terrain, et des personnes directement concernées. Ces débats ont été exacerbés dans le cadre de la crise Covid : les services résidentiels comme les services d'aide à domicile ont subi de graves perturbations, conduisant les uns et les autres à se repositionner sur la question de la désinstitutionalisation.

Néanmoins, un indispensable travail de clarification reste à entreprendre sur ce que recouvrent exactement la notion d’institution et son envers, la désinstitutionalisation, ainsi que sur les contours de concepts voisins – comme, par exemple, la recherche d’égalité, d’autonomie, d’inclusion et d'émancipation, ou encore les notions de care et de vulnérabilité.

Car que vise exactement la désinstitutionalisation promue dans le giron de l’article 19 de la Convention onusienne relative aux droits des personnes handicapées ? Désinstitutionaliser est-ce « détotaliser » les institutions ? Ou les « déségréguer », voire les supprimer ?


2. Polysémie du concept d'institution. Tout dépend, sans doute, de ce qu'on entend par «institution ». L’institution ne se limite pas nécessairement à des lieux d’accueil, des murs et bâtiments éventuellement ségrégatifs. Généralement pensée à partir de son potentiel de contrainte, l'institution peut épouser des formes diverses voire persister dans les tentatives mêmes de désinstitutionalisation.

A la croisée de la sociologie et de la philosophie, on pourrait considérer qu’est une forme d’institution toute norme qui encadre la vie en société. La valeur que nous donnons à l’autonomie et au choix individuel, le langage que nous utilisons pour nous disputer sur la question du bien-fondé des institutions (au sens matériel) sont des institutions au sens moral et grammatical du terme, c’est-à-dire des valeurs et des significations communes qui nous tiennent autant qu’on y tient.

L’institution peut encore s’entendre au sens politique, comme désignant un ensemble d’appareils et de procédures destinés à assurer la régulation des rapports sociaux, voire au sens juridique pour nommer les organes habilités à trancher les conflits sur la base des règles de droit en vigueur.

En ayant à l’esprit la plurivocité de la notion d’institution, la diversité de ses incarnations et le contexte global dans lequel se font les prises de position, on peut percevoir les tensions et zones d’ombre qui émaillent lesscènes où se joue la question de la désinstitutionalisation : logement, enseignement, travail, internement, prison, parlement, juridictions, etc.

En invitant à repenser l’institution et les nouvelles modalités de l’institutionnalisation à partir du handicap, cette conférence vise donc à déplier la notion d’institution sous toutes ses facettes et sur diverses scènes, au départ de disciplines et parfois de positions distinctes en fonction du pays ou de l'incapacité considérée. Elle propose aussi de questionner l’histoire, les enjeux et les expériences de la désinstitutionalisation dans ses différentes formes, de tracer les contours possibles d’une société inclusive respectueuse de la liberté de choix des personnes en situation de handicap.


3. Périmètre. Le sujet proposé a vocation à être traité tant d’un point de vue conceptuel et général, qu’au départ d’une approche pragmatique ou casuistique comportant une dimension empirique. Les communications peuvent adopter une approche macroscopique ou microscopique, une perspective comparée ou située localement ; elles peuvent être ancrées dans des « scènes » thématiques et/ou connectées à un droit fondamental considéré et/ou envisagées au départ d’une catégorie de personnes en particulier. Peuvent tout aussi bien être travaillés, en lien avec la question de l’institution et de la désinstitutionalisation : les recouvrements entre âge, handicap et trouble mental, la notion de discrimination intersectionnelle, etc. L’analyse peut également se concentrer sur les déclinaisons de la notion d’institution, le cas échéant, en la corrélant à d’autres concepts, ou travailler son envers, la désinstitutionalisation, seule ou combinée avec des dispositifs connexes. Enfin, le sujet peut être abordé à partir de la crise de la Covid, porter plus largement sur la période contemporaine ou être appréhendé au départ d’une approche historique.


4. Quelques axes - non exhaustifs - constitueront autant de fils rouges possibles de la conférence :

  • Institution(nalisation) : concepts, histoire et expériences
  • Désinstitutionalisation : enjeux, dynamiques et nuances
  • Quels coûts politiques, financiers, moraux à l’institutionnalisation et à la désinstitutionalisation ?
  • Institution et désinstitutionalisation au prisme du care
  • Tout autre axe, approche ou question, à préciser, en lien avec les thématiques de la conférence

PROGRAMME

La Conférence ALTER 2022, c'est notamment :  

  • une centaine de communications sélectionnées par un comité scientifique parmi environ 200 propositions, traversant de nombreuses thématiques, du travail au logement en passant par l’éducation et les problématiques de santé mentale, et explorant les dimensions du handicap et de la (dés)institution(alisation), des vécus individuels et collectifs des parties prenantes à l’histoire et aux conceptions actuelles de l’institution. 
  • un événement international rassemblant des chercheur.e.s et des expert.e.s de différents horizons et disciplines, avec une interprétation en français, anglais et langue des signes assurée pour certaines sessions ; 
  • 25 sessions de travail, 4 communications de conférenciers invités de renom et un prix du.de la jeune auteur.e
  • une école doctorale destinée aux chercheur.e.s "juniors" qui travaillent sur ces questions; 
  • un événement ouvert et inclusif, grâce, entre autres, à  l’interprétation en Signes Internationaux de certaines sessions, à l’accessibilité des locaux de l'événement, à une politique inclusive en termes de restauration ; 
  • une vitrine pour les acteur.rice.s des champs concernés par les questions du handicap et de l'institution/désinstitutionalisation grâce à une exposition de posters et leur implication dans des communications scientifiques ; 
  • un événement culturel avec projection-débat, performance artistique et exposition  
  • un événement festif avec des moments conviviaux ; 
  • des développements et des surprises progressivement annoncés au cours des prochains mois qui nous séparent encore de l'événement ! 

Keynote speakers (confirmé.e.s)

Olivier Giraud (CNRS, Lise-Cnam, France) ;

Rosemary Kayess (Comité des droits des personnes handicapées - Nations Unies, University of New South Wales, Australie) ;

Eva Feder Kittay (Stony Brook University, Etats-Unis) ;

Paul Lemmens (KU Leuven, Cour européenne des droits de l'homme, Belgique).



URL :  https://alterconf2022.sciencesconf.org/...

• résumés :  https://alterconf2022.sciencesconf.org/.../15

 

Le livret des résumés est téléchargeable sur le site de la conférence (pdf, 157 pages).




mot(s) clé(s) :  besoins éducatifs particuliers, inclusion