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Pays : France  Langue(s) : français 

Vulnérabilité du sujet à tous les âges de la vie - Quel impact pour une inclusion éducative, sociale et professionnelle ? Quel accompagnement scolaire et socioéducatif ? Quels besoins en éducation et formation pour une citoyenneté active ?


Date :  du 28-01-2026 au 29-01-2026

Appel à communications ouvert jusqu'au :  15-06-2025

Lieu :  Angers

Modalité :  présentiel

Organisation :  Université catholique de l'Ouest (UCO)

Ce colloque s’inscrit dans le cadre du projet ECISC (Éducation à la Citoyenneté face aux Inégalités Sociales et Culturelles) porté par l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) et se propose d’explorer la vulnérabilité dans toute sa diversité et sa complexité, en adoptant une perspective transversale qui couvre tous les âges de la vie et divers contextes socio-culturels.



Programme : 

La notion de vulnérabilité renvoie aujourd’hui à une multiplicité de fragilités pouvant toucher les individus dans leur intégrité physique, psychique, sociale ou économique, et les exposant à des risques accrus d’exclusion, de marginalisation, de pauvreté ou de précarité. Ces fragilités résultent souvent de circonstances aggravantes affectant leurs capacités à répondre aux exigences de leur environnement (Dubasque, 2019). Cette notion, bien qu’elle soit devenue courante, est le fruit d’une évolution historique témoignant de changements dans les perceptions sociales et juridiques de la fragilité humaine.

Historiquement, la vulnérabilité a d’abord été associée à des catégories spécifiques de personnes considérées comme « infirmes et incurables ». Cette vision restreinte s’est progressivement élargie pour intégrer des groupes variés : personnes en situation de handicap (physique ou mental), jeunes désocialisés, immigrés victimes de discriminations, personnes âgées considérées comme un poids pour la société, délinquants, personnes dépendantes, ou encore membres du « sous-prolétariat » (Brodiez-Dolino, 2016). Ces groupes ont en commun d’être considérés comme incapables de répondre par eux-mêmes à leurs besoins essentiels et de nécessiter l’interventions de tiers capables de les aider dans la voie qui mène vers une plus grande autonomie en vue de rétablir leur dignité perdue.

Ainsi, à partir des années 2000, la notion de vulnérabilité s’est progressivement affirmée comme un concept fédérateur, permettant d’englober des réalités multiples. Les crises contemporaines ont largement contribué à cette redéfinition, qu’il s’agisse de conflits armés, de catastrophes naturelles, de pandémies, ou encore des conséquences du chômage de masse. Ces crises témoignent du caractère contextuel et transitoire de la vulnérabilité, susceptible d’affecter, au moins provisoirement, n’importe quelle personne. Cette perspective s’inscrit dans une vision dynamique et systémique. Elle montre que l’individu vulnérable n’est pas seulement un sujet passif mais qu’il peut, grâce à un soutien approprié, retrouver une part d’autonomie (Delor & Hubert, 2000).

Le Code pénal français illustre cette évolution en définissant six états de faiblesse – âge, maladie, infirmité, déficience physique ou psychique, grossesse, et situation économique – comme autant d’indicateurs juridiques de vulnérabilité. Cette reconnaissance ne se déclenche qu’à partir d’un certain degré de fragilité, jugé suffisant pour justifier une intervention légale ou sociale (Brodiez-Dolino, 2016). Elle met cependant en lumière une tension entre la singularité des trajectoires individuelles et l’application de catégories universelles pour définir la vulnérabilité.

Cette notion complexe a également bénéficié d’enrichissements philosophiques et sociologiques. Brodiez-Dolino (2016) s’appuie sur les travaux de Jean-Louis Genard pour évoquer un modèle binaire mettant en évidence un paradoxe fondamental : bien que fragiles, les êtres humains sont dotés de capacités minimales leur permettant de surmonter ces fragilités. Selon cette perspective, la vulnérabilité serait une condition universelle : chacun a à faire face à sa propre vulnérabilité, à différents degrés et à différentes périodes de sa vie. Ce modèle met aussi l’accent sur la capacité humaine à se remettre des accidents de la vie et à construire les réponses adaptées à différentes situations de fragilité.

Cette vision dynamique de la vulnérabilité a des implications importantes pour la recherche mais également pour les politiques publiques. Elle invite à dépasser des approches qui ne seraient que curatives afin d’adopter des stratégies préventives et inclusives, permettant de renforcer les capacités des individus et des groupes à faire face aux défis. Ainsi, l’accès à l’éducation, à la santé et à un environnement socio-économique stable sont autant de leviers pour réduire les inégalités qui aggravent la vulnérabilité (Goudeau, 2020).

Mais la notion de vulnérabilité pose aussi des défis éthiques et politiques majeurs, notamment en éducation et en formation. Nous vivons dans un monde caractérisé par des crises sociales, économiques, et sanitaires (Mutabazi, 2020), par la complexification apportée par les outils numériques et technoscientifiques favorisant à la fois la communication et les inégalités sociales (Granjon, 2009), sans oublier les conditions d’habitabilité de la Terre qui ne cessent de vulnérabiliser les plus fragiles (Steffen et al., 2004 ; Hétier, 2021 ; Wallenhorst, 2021). En tenant compte de ces différents paramètres, comment pouvons-nous déterminer les seuils à partir desquels une intervention et un accompagnement, notamment sur le plan éducatif, sont nécessaires ? Quel est l’impact de différents dispositifs mis en place pour pallier les inégalités et toutes formes d’injustices sociales à l’égard des personnes vulnérables ? En quoi l’accompagnement proposé dans différentes structures éducatives et sociales dès l’enfance et jusqu’à la vieillesse contribue-t-il à l’inclusion scolaire, sociale et professionnelle des personnes en situation de vulnérabilité ?

Contexte

Ce colloque international aura lieu les 28 et 29 janvier 2026 dans les locaux de l’Université catholique de l’Ouest à Angers.

Il s’inscrit dans le cadre du projet ECISC (Éducation à la Citoyenneté face aux Inégalités Sociales et Culturelles) porté par l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) et se propose d’explorer la vulnérabilité dans toute sa diversité et sa complexité, en adoptant une perspective transversale qui couvre tous les âges de la vie et divers contextes socio-culturels.

Son objectif principal est de mettre en lumière les multiples dimensions de la vulnérabilité ainsi que de favoriser un échange d’idées sur les stratégies les plus efficaces permettant d’y répondre.

À travers une approche interdisciplinaire, il s’agira de mieux comprendre comment les structures scolaires et académiques (de l’école maternelle à l’enseignement supérieur) ainsi que les divers établissements socio-éducatifs (lieux d’accueil de la petite enfance, protection judiciaire de la jeunesse, centres sociaux, accueils de loisir, maisons des jeunes et de la culture, maisons des habitants, lieux de prise en charge des personnes âgées, etc.) tentent, chacun à sa manière, de répondre à la problématique de la vulnérabilité du sujet à tous les âges de la vie et dans des contextes variés.

Appel à contribution détaillé en ligne : https://recherche.uco.fr/fr/actualite/vulnerabilite-du-sujet-tous-les-ages-la-vie



URL :  https://recherche.uco.fr/.../vulnerabilite-du-sujet-tous-les-ages-la-vie


mot(s) clé(s) :  inclusion