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Pays : France  Langue(s) : français 

ADCUEFE 2023. Pratiques et usages du numérique en FLE - Xe colloque international du Réseau des centres universitaires de FLE


Date :  du 22-06-2023 au 23-06-2023

Appel à communications ouvert jusqu'au :  22-01-2023

Lieu :  CIEF, Université Lumière Lyon 2

Modalité :  présentiel

Organisation :  Association des Directeurs des Centres Universitaires d'Études Françaises pour Étrangers (Campus FLE - ADCUEFE)


Programme : 

Le « numérique » et sa révolution sociétale sont entrés dans les salles de classe en général, dans les classes de FLE en particulier. Certain.e.s sont encore réticent.e.s à la présence d’écrans (smartphones, tablettes, ordinateurs, TBI…) dans l’espace de la classe. Pour autant, l’enseignement-apprentissage des langues étrangères bénéficie depuis des décennies de ce que l’on peut aujourd’hui appeler une techno-pédagogie pour l’apprentissage des langues. Les laboratoires de phonétique ont évolué de l’analogique vers le numérique, mais surtout une nouvelle génération de salles ou de laboratoires multimédias émergent (voir par exemple le projet Erasmus Plus Novigado). L’enseignant.e de FLE et les apprenant.e.s à qui il.elle s’adresse s’inscrivent dans une réalité pédagogique s’appuyant de plus en plus sur des pratiques et des usages du numérique en classe. Si l’on n’a pas attendu la dernière crise sanitaire pour organiser des formations efficaces en comodalité et/ou en hybridation, la prise de conscience collective de l’intérêt des dispositifs pédagogiques numériques s’est indubitablement étendue aujourd’hui, incitant chercheurs et praticiens à questionner et documenter les réalités de terrain pour interroger à nouveaux frais le concept de « normalisation » par lequel Bax (2003) faisait référence au stade où la technologie devient invisible et intégrée dans la pratique quotidienne. Il convient alors de prendre le temps de réfléchir aux objectifs à atteindre et à la manière de les atteindre, dans le but de s’inscrire dans une continuité des pédagogies technologisées et de leurs enjeux inférants, notamment en termes d’humanités et de littératies numériques.

Conférenciers invités

  • Elke NISSEN, Professeure, Université Grenoble-Alpes
  • André Tricot, Professeur, Université Paul Valéry, Montpellier 3
  • Jean-François Grassin, MCF, Université Lumière Lyon 2

Ce colloque propose 4 axes d’étude :

- Axe 1 « Humanités numériques, éducation et innovation » 

Dans cet axe, la technologie est pensée comme un fait social total. Les réflexions pourront porter sur les littératies numériques et les cultures médiatiques, en envisageant par exemple comment la promotion d'une littératie numérique questionne la forme scolaire. S’intéresser aux pratiques de littératie numérique « ordinaires », c’est se poser la question de la continuité des usages scolaires et non-scolaires, interroger la manière dont les usages peuvent s’arrimer à l'expérience sociale quotidienne des apprenants et, didactiquement, à la manière d’articuler au mieux apprentissages formels et informels (Sefton-Green & Erstad, 2017). Par ailleurs, les travaux qui tentent d’appréhender la spécificité de la littératie numérique dans le domaine de l’enseignement-apprentissage des langues et les apports de cette notion à la didactique des langues (Bigot et al., 2021 ; Caws et al., 2021 ; Foucher & Yun, 2016) méritent d’être étendus. On s’intéressera également à l’évolution des écosystèmes d’apprentissage et d’enseignement ainsi que des Environnements numériques Personnels d’Apprentissage, qui pose à nouveaux frais la question de l'autonomie des apprenants (Felder, 2019).

Dans un cadre plus strictement institutionnel, les dispositifs co-modaux, l’apprentissage collaboratif en ligne, ou encore les formations hybrides posent la question de la co-présence aux autres, comment elle se trouve complexifiée et comment cela nous invite à penser différemment le fait d'être et d'apprendre ensemble (Appel et al., 2022 ; Grassin et al., à paraitre ; Guichon & Roussel, 2021) ; comment la plasticité des lieux d’apprentissage implique des réagencements interactionnels pour produire de l’espace commun.

Il s’agira également d’interroger les rapports au numérique au sein de la communauté éducative, analysables en termes de fractures ou d’oppositions de valeurs d’usages pédagogiques ou encore en termes d’impensé. La technologie et les outils qu’elle transporte est parfois envisagée comme neutre alors même que ses usages véhiculent des idéologies particulières (Soubrié, 2020 ; Schneider & Grassin, 2022).

 

- Axe 2 « Pratiques et usages du numérique » 

Dans cet axe, les contributions proposeront des réflexions articulées entre les usages (des (site, applications web, réseaux sociaux et autres outils d’information et de communication…) et les pratiques prédagogiques présents ou absents en classe de langue

Il s’agira d’interroger les nouvelles attentes à l’égard des usages pédagogiques du numérique en enquêtant du point de vue des pratiques elles-mêmes. On s’intéressera à la façon dont certains outils sont venus / viennent s'ajouter aux autres matériels didactiques et pédagogiques à la disposition des enseignants, agrandissant leur « panoplie » (Moeglin, 2005) de ressources et leur répertoire d’usages pour soutenir les apprentissages. Quelles évolutions et quelles perspectives se dessinent actuellement ?

Le numérique est par ailleurs lieu d'échange et de socialisation. On s’intéressera aux aspects sociaux de l’apprentissage et on pourra examiner comment le numérique, comme milieu ou comme dispositif, positionne l’apprenant comme acteur social. Les réflexions pourront porter sur la construction ou l’intégration de communautés d’apprentissage, l’importance de la coopération et des dynamiques de classe, les apprentissages collaboratifs en ligne, les échanges virtuels, les apprenants en tant que co-créateurs de contenus (par exemple à travers des dispositifs participatifs en réseau ou de storytelling).

La question des espaces d’apprentissage est également un sujet que nous souhaitons voir développer dans ces réflexions. Tout d’abord, les technologies dans la classe amènent à s’intéresser aux salles de classe en termes d’espaces et d’agencements matériels flexibles et à la façon dont ces agencements permettent une mobilisation différenciée de ressources disponibles pour l’enseignement/apprentissage, à la création d'espaces d'apprentissage qualifiés de "flexibles" en tant qu'adaptables à différents objectifs pédagogiques (Oblinger, 2006 ; Lim et al., 2012). Enfin, la réflexion pourra porter sur la manière dont les technologies facilitent et induisent des apprentissages en mobilité (Kukulska-Hulme, 2012), en s’appuyant sur l’idée que l'appartenance à un réseau mondial renforce les connexions locales (de Souza e Silva, 2013). De même, il peut être intéressant d’étudier les espaces de formation créés par les dispositifs hybrides (Nissen, 2019).

 

- Axe 3 « Didactisation et design pédagogique »

Dans cet axe seront regroupées les communications traitant de la construction et la conception des séquences pédagogiques et de leurs spécificités induites par la médiation numérique. La didactisation des enseignements et des compétences travaillés invite à réfléchir en amont à une possible scénarisation instrumentée des enseignements (voir par exemple les plateformes LearnSpirit, Scénari…) mais aussi à un enrichissement des interfaces, par exemple en développant une dimension ludique (gamification) des cours (Berkling et al., 2022 ; Schmoll, 2021). Comment, par exemple, le design pédagogique instrumenté pourrait permettre une meilleure adaptation de la progression des apprenants, ou encore une meilleure différenciation (Pouzergues & Cappellini, 2022), par exemple, en validant les différentes étapes d’une progression, non pas de manière globale mais par compétences. De même, on questionnera l’apport et l’intégration des évaluations et tests en ligne au design des formations institutionnelles (Cervini et al., 2021).

 

- Axe 4 « Formations initiale et continue »

Enfin, il est nécessaire de s’interroger sur la formation des enseignant.e.s. Comment, après la période de crise sanitaire, les environnements numériques mis en place et leurs usages ont induits des changements dans les imaginaires d’enseignement et d’apprentissage des langues et comment ces changements se traduisent dans les formations et les représentations du métier d’enseignant de langue (voir par exemple Soubrié, 2021). Qu’en est-il des représentations des enseignant.e.s à l'égard de leurs compétences et de celles de leurs étudiant.e.s, et donc aux questions liées à la professionnalité ? Les travaux sur la réflexivité à partir de portfolio numérique ou de biographies langagières seront les bienvenus (Combe, 2020).

Format des soumissions

Nous acceptons trois formes de présentations : les communications orales, les symposia, les ateliers et les posters.
Toutes les propositions devront être anonymisées, c'est-à-dire que rien dans votre texte ni dans votre bibliographie ne doit permettre de vous identifier (les relectures seront anonymes, en double aveugle). AUCUN fichier joint ne doit être ajouté à votre dépôt.
Chaque participant peut déposer deux soumissions au maximum (que ce soit en auteur principal et en co-auteur).
Dates importantes :

07 décembre : date limite pour déposer une proposition

30 mars : notifications des résultats aux auteur.trice.s

21-23 juin : tenue du colloque



URL :  https://campusfle2023.sciencesconf.org/.../


mot(s) clé(s) :  langues vivantes, pédagogie du supérieur, technologie éducative