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Pays : France  Langue(s) : anglais, français 

Journée d'étude RT4 AFS - Engagements étudiants contemporains


Date :  du 20-10-2022 au 21-10-2022

Appel à communications ouvert jusqu'au :  15-04-2022

Lieu :  Université Paris Nanterre

Modalité :  en présentiel et/ou distanciel

Organisation :  Association française de sociologie (AFS)


Programme : 

Depuis les années 1960 [Bourdieu et Passeron, 1964] et plus particulièrement depuis les années 1990 en France [Fave-Bonnet et Clerc, 2001], de nombreuses études sont conduites sur les étudiant-e-s et leurs engagements qu’ils soient politiques, syndicaux ou associatifs, dans et en dehors des organisations [Côme et Morder, 2009].

La multiplication des recherches et des approches sur les trente dernières années fait de l’analyse des engagements étudiants un objet sinon classique, du moins largement partagé par l’ensemble des sciences humaines et sociales. Pour autant, ce foisonnement de travaux se heurte à des frontières géographiques et disciplinaires. La multiplication des recherches et des approches sur les trente dernières années fait de l’analyse des engagements étudiants un objet sinon classique, du moins largement partagé par l’ensemble des sciences humaines et sociales. Pour autant, ce foisonnement de travaux se heurte à des frontières géographiques et disciplinaires.

En s’inscrivant dans des thématiques plus larges (sociologie de la jeunesse, de l’éducation, des organisations, analyse des politiques publiques, etc.), cet objet d’études se trouve confronté à la problématique de sa définition. Le terme d’engagement, d’abord, recouvre tout à la fois des collectifs (formels ou informels) aussi différents et variés que le sont les mouvements sociaux et les pratiques bénévoles [Becquet, 2014], mais également le rapport qu’entretiennent les étudiant-e-s à leurs filières et établissements [Thoury, 2017; Stuppia et Haute, 2021]. Ils et elles ne constituent d’ailleurs pas un groupe figé synonyme de jeunes adultes inscrits dans un cursus d’enseignement supérieur, tou-te-s n’étant pas “étudiants au même degré” [Grignon et Gruel, 1999: 11] et ne disposant pas des mêmes ressources favorisant (ou non) la participation à la vie démocratique de l’université [Le Mazier, 2014; Legois, Marchal et Morder (coord.), 2020], notamment pour les plus précaires. Cela a sans doute été renforcé par l’actuelle pandémie de la COVID-19.

La dimension spatiale apparaît aussi primordiale: si les dénonciations de la globalisation néolibérale des savoirs sont récurrentes depuis le tournant des années 2000 [collectif ACIDES, 2015], d’importantes disparités persistent entre les universités du nord et du sud de la planète [Bessant, Mejia-Mesinas et Pickard (dir.), 2021a] mais également à l’intérieur du même hémisphère, en raison notamment des niveaux de privatisation, des coûts (frais d’inscription) et de la compétitivité de chaque système d’enseignement [Bessant, Meja-Mesinas et Pickard (dir.) 2021b]. Notons enfin que le terme “étudiant” désigne, selon les pays, également les lycéens dans la multiplicité de leurs pratiques contestataires ou davantage institutionnelles.

L’objectif de ces journées d’études est donc d’explorer les multiples définitions que peuvent revêtir les engagements étudiants à partir de deux séries de questions :

Axe 1 – Sociologie des engagements étudiants contemporains

Dans un paysage en renouvellement constant, les formes prises par les engagements étudiants semblent se diversifier ces dernières années. D’abord, au niveau des modes d’actions : adhésion à un collectif (syndicat, association, groupe affinitaire…), investissement dans les instances représentatives, protestations au sens – désormais – classique du terme, avec ou sans Assemblées Générales (AG), piquets de grève (blocages) et coordinations [Legois, Monchablon et Morder, 2007], mais aussi des formes inédites ou presque. Nous pensons par exemple à l’ouverture d’épiceries solidaires, à la mise en place de cours de soutien aux étudiant-e-s migrantes, aux campagnes environnementales vouées à sensibiliser les usagers des campus lancées en parallèle aux Fridays For Future ou encore au fort activisme digital qui caractérise la culture étudiante depuis la création des premiers réseaux sociaux jusqu’aux discours de haine les plus récents [Ridley 2021]. En sus des modalités d’action, les enjeux paraissent changer eux aussi : droits humains, luttes LGBTQIA+, féministes, antiracistes, écologiques, mais également réactionnaires [Douglass, 2021].Il s’agit donc, dans cet axe, d’interroger à nouveaux frais les répertoires d’actions déployés par les étudiant-e-s partout dans le monde, d’hier à aujourd’hui [Morder, 2003], sans idéaliser le passé ni nier les transformations du profil social des jeunes scolarisés depuis plusieurs décennies [Erlich, 1998 ; Gallant et Garneau, 2016]. Nous nous intéresserons particulièrement aux effets de contextes dans lesquels prennent corps ces engagements et mobilisations, que ce soit dans le cadre de la fermeture des campus pour des raisons sanitaires pendant la crise de la COVID-19, mais également dans d’autres configurations tels que des conflits armés, des changements de régime, etc. Dans ce premier axe, nous souhaitons également interroger la distance et le regard scientifique sur les engagements étudiants. Il semble difficile d’avoir une représentation totalement détachée de prénotions lorsqu’on côtoie au quotidien les publics et les institutions dont on dépend (selon des statuts) pour vivre [do Mar Pereira, 2017]. Des propositions réflexives portant sur cet aspect seront les bienvenues.

Axe 2 – Politiques publiques et retour institutionnel sur les engagements étudiants

Dans ce second axe, nous souhaitons accueillir des enquêtes qui cherchent à inverser la focale, c’est-à-dire à interroger les engagements étudiants non pas à partir du public scolarisé lui-même et de ses pratiques, mais à partir des acteurs et des institutions qui cherchent à encourager, encadrer, voire contraindre ses engagements. Pour reprendre la formule de Stéphanie Garneau, il s’agit de questionner qui sont celles et ceux qui “encourag[ent] la jeunesse à des pratiques politiques conformes aux canaux posés comme légitimes par ceux qui ont le pouvoir” [Gallant et Garneau, 2016 : 232]. Parmi les politiques de soutien à l’engagement des jeunes, nous pouvons citer les exemples de l’intégration du community service ou de la valorisation des engagements bénévoles dans les cursus du secondaire [Loup, 2000] et du supérieur [Butin et Seider, 2012 ; Testi, 2021]. Ces politiques ne se limitent évidemment pas à l’espace scolaire ou universitaire : les collectivités locales et l’État déconcentré peuvent être également particulièrement actifs dans ce domaine, de même que les associations nationales et locales de l’éducation populaire. Par conséquent, nous recevrons avec intérêt des communications qui présentent différentes pratiques de recours à la participation formelle et non formelle des étudiant-e-s [Walther et al. 2019], à leur mise en œuvre, à leurs avantages et limites. Nous prendrons également en compte les analyses qui portent sur les profils des étudiant-e-s optant pour ces types d’engagement. Enfin, nous nous intéresserons aux travaux qui explorent le rôle joué par d’autres types d’acteurs dans le soutien aux engagements des étudiant-e-s en matière de logement, de santé, de droits sociaux ou d’autres types de revendications.

Informations pratiques et modalités de soumission des propositions

Les JE d’études se tiendront à l’Université Paris Nanterre en octobre 2022, au format hybride. Nous encourageons particulièrement les contributions de jeunes chercheur-se-s quelle qu’elle soit leur discipline.

Toute personne intéressée est invitée à soumettre une proposition de communication (3000 signes espace compris, hors bibliographie) en français ou en anglais, comprenant : un titre, une problématique, une présentation des données et des résultats ainsi qu’un court paragraphe bio-bibliographique. Les auteur-e-s sont invité-e-s à préciser leur fonction ainsi que leur affiliation institutionnelle. Les propositions seront rédigées sous forme d’un document Word au format .docx.

Elles sont a envoyer avant le 1er avril 2022 à l’adresse suivante :

je-engagementsetudiants@germe-inform.fr

Notification d’acceptation aux auteur-e-s : 1er juin 2022



URL :  https://rt4.hypotheses.org/.../723


mot(s) clé(s) :  enseignement supérieur, vie des élèves