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Pays : France       Langue(s) : français 

Les effets de la massification de la filière STAPS sur le recrutement des étudiants, sur leur réussite universitaire et sur leur devenir professionnel : suivi sociologique de quatre cohortes d'étudiants de 1986 à 2000


Auteur(s) :  GIRET Emilie

Date de soutenance :  2004

Thèse délivrée par :  Université Paris-Sud

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Christian POCIELLO

  Intégrée au sein de l'université française durant ces trente dernières années, la filière STAPS a subi une explosion démographique au milieu des années 90 due à l'effet combiné de la massification de l'enseignement et de la suppression de son concours d'entrée. A l'aide d'un suivi de quatre cohortes d'étudiants du STAPS d'Orsay, réalisé grâce aux données de la scolarité de l'Université Paris XI et d'un questionnaire, nous avons tenté de répondre à la problématique suivante : quels sont les effets de l'explosion démographique quantitative de la filière, sur l'évolution qualitative des étudiants, caractéristiques sociales, scolaires, sportives, sur leur réussite universitaire et sur leur insertion professionnelle? Pour notre suivi de cohorte, nous avons choisi deux promotions dont les étudiants avaient été sélectionnés à l'entrée et deux promotions d'étudiants non sélectionnés. Les résultats montrent qu'avec la massification, la filière STAPS s'est démocratisée au niveau du recrutement des étudiants, de l'accès aux études : l'origine sociale et scolaire des étudiants a baissé. En revanche, l'examen de la réussite universitaire indique le contraire : l'écart entre la répartition sociale, scolaire et sexuelle des entrants et des diplômés augmente et s'accroît au fur et à mesure que le niveau de diplôme monte. En ce qui concerne l'insertion professionnelle, la filière STAPS est passée d'une filière professionnalisante polarisée sur le professorat d'EPS à une filière universitaire classique, diplômante où les débouchésv professionnels sont variés. Si nous regardons la réussite au CAPEPS l'évolution est la même que pour la réussite universitaire mais le phénomène est amplifié : pour nos deux promotions non sélectionnées, aucun titulaire de bacs techniques ou professionnels n'a réussi le concours du CAPEPS, quand bien même ils représentaient plus de 40% des entrants. Avec la massification, la réussite au CAPEPS semble être devenue l'apanage d'une "élite sociale". Le CAPEPS mis de côté, si nous nous en tenons aux indicateurs classiques (taux de chômage, temps pour trouver l'emploi, satisfaction de l'emploi...) l'insertion professionnelle des sortants (diplômés ou non) de la filière STAPS, semble plutôt bonne. Mais en approfondissant, nous nous apercevons que les étudiants sont sur-diplômés par rapport aux emplois qu'ils occupent et que leur niveau d'étude n'influence pas leur type de contrat de travail. En revanche, si au niveau des représentations sociales, la filière STAPS reste associée au professorat d'EPS, des étudiants STAPS sont appréciés sur le marché de l'emploi sportif et nous pouvons penser que, dans un avenir proche, un feed-back positif viendra du secteur privé qui confirmera la légitimité et la lisibilité d'une filière qui n'est déjà plus uniquement professionnalisante.