Veille et analyses de l'ifé

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Pays : France       Langue(s) : français 

Apprentissage et enseignement de l'écrit dans les sociétés multilingues : de la nécessité d'outils, de la remédiation transculturelle. L'exemple du plateau Dogon au Mali


Auteur(s) :  MENIGOZ Alain

Date de soutenance :  2003

Thèse délivrée par :  Université de Franche-Comté

Section(s) CNU :  section 07 : Sciences du langage

Discipline(s) :  Sciences du langage, didactique et sémiotique

Sous la direction de :  Marc SOUCHON

  La crise de l'enseignement des pays subsahariens peut être due à des causes structurelles. Pourtant c'est surtout l'accès à la langue d'enseignement, à l'écrit et aux savoirs que celui-ci subordonne, qui semble poser problème. Il apparaît nécessaire de redéfinir quels sont le sens et la place de l'école et de l'écrit dans des sociétés sans littératie. Deux principes devraient être à la base de toute didactique et principalement celle de l'écrit : d'une part, dans les pays africains, la Parole a une valeur quasi absolue en lien avec toutes les activités quotidiennes. Parler, c'est tisser le monde. D'autre part, toute culture orale est une culture mixte, fondée sur le langage et l'image. Il s'agit donc de jouer sur un continuum " iconicité-oralité-écrit " pour donner sens à la fois à l'écrit et à l'école. Les graphismes, puisqu'ils sont les manifestations de la Parole, de même que la valeur accordée à toute l'orature, aux contes par exemple, peuvent constituer un appui pour accéder à des compétences linguistiques, en L1 et en français, orales et scripturales, pour le moins à des compétences narratives. Si l'on arrive à faire saisir à l'enfant que le graphisme fait signe et sens, qu'il a valeur de symbole et non de substituts des choses, il n'en a que plus de facilités à saisir ce qu'est le signe écrit, dans le cas du français tout comme dans les langues africaines, le signe alphabétique. Au moins intuitivement il fera la distinction entre le signe et le code. Cette valorisation de la L1, du multilinguisme, de l'orature et de toutes les dimensions graphiques de la culture de l'enfant, doit constituer la base d'une entrée effective dans l'écrit et ainsi combler le hiatus entre ce que vit l'enfant dans sa société et ce qu'il apprend à l'école.