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Pays : France  Langue(s) : français 

SOFPHIED 2019 - Philosophie de l'éducation - L'éducation (re)saisie par les sciences : l'applicationnisme et ses enjeux


Date :  du 13-06-2019 au 14-06-2019

Lieu :  Tours

Organisation :  Société francophone de philosophie de l'éducation (SOFPHIED)

« L’école doit avancer à la lumière des connaissances scientifiques ». Cette déclaration du ministre de l’Éducation nationale figurait à la une du mensuel Sciences et avenir de juin 2018. Dans la même période, un hebdomadaire, Le Point, sous la photographie du ministre, titrait : « Neurosciences : ces découvertes qui donnent la clé de la réussite ».
L’amplification médiatique que connaît actuellement cette construction politique se réclamant du « vrai » scientifique pour fonder les politiques scolaires, avec toutes les controverses que cela suscite, ne saurait masquer la force et l’ancienneté du projet d’une éducation entièrement et nécessairement basée sur un certain usage des sciences, d’une éducation conçue comme application de ce que les sciences permettraient de comprendre et de programmer dans les processus d’apprentissage. Souvent la Science ou les sciences apparaissent comme des disciplines neutres, devant être appliquées sans débat.
Ces perspectives, loin d’être une nouvelle donne permise par le développement des neurosciences, ont l’âge des sciences elles-mêmes, si ce n’est celui de la philosophie. Le syntagme « sciences de l’apprendre », apparu récemment, est l’habit le plus récent d’une vieille ambition qui n’a cessé d’obséder l’histoire de la pédagogie.

Répertorier ces figures et les analyser, en discuter les fonctions et les enjeux, constitue l’un des principaux objectifs du colloque de juin 2019 proposé par la SOFPHIED. S’attacher à clarifier les problématiques communes dont elles dépendent, mettre à jour autant que faire se peut leur sol commun, leur episteme – perspective sans doute plus ambitieuse – est un second objectif indissociable du précédent. Il serait également possible d’entrer dans le sujet en sens contraire et d’interroger le projet pédagogique lui-même : en quoi et pourquoi en appelle-t-il aux sciences ? Cet appel est-il légitime et dans quelle mesure ?



Programme : 

Pour y parvenir, il faut sans doute commencer par situer la diversité des enjeux sur les différents plans où ils se situent, sans ignorer les croisements de ces champs. C’est pourquoi les communications proposées sont invitées à s’inscrire sous l’une des rubriques suivantes, conçues moins comme des « thèmes » que comme des pistes exploratoires :
1. Le lien qui noue la tâche éducative au projet de connaissance de la « vérité » naît avec la philosophie elle-même, dans son origine platonicienne. Quels en sont les enjeux philosophiques ? Dans quelle mesure ce lien traverse-t-il l’histoire de la philosophie de
l’éducation ?
2. Les figures de l’applicationnisme se déclinent dans différents champs. Comment se construisent-elles et fonctionnent-elles dans le champ médical, dans le champ psychopédagogique, dans le champ sociologique? Comment se déploient-elles dans l’histoire de la pédagogie? Comment penser l’institutionnalisation des sciences de
l’éducation et la place de la philosophie dans ce contexte ?
3. La pédagogie est tantôt définie comme une théorie-pratique qui cherche son autonomie par rapport aux sciences, particulièrement les sciences de l’éducation, tantôt comme une technologie voire une science appliquée, une pédagogie scientifique dont la psychologie, les neurosciences, la sociologie, la médecine ou la biologie sont censées délivrer les fondements. Quels types de sciences ont voix au chapitre en matière d’éducation ? La place croissante de certaines sciences se fait-elle au détriment d’autres? Qu’en est-il historiquement? En quoi l’éducation a-t-elle plus d’affinités avec certaines sciences particulières que d’autres ?
4. Qu’en est-il de la place des sciences dans les utopies pédagogiques et les réalisations éducatives, aussi bien celles du XIX° (Le Fouriérisme, le Saint-simonisme, l’Icarisme...), que leurs expressions contemporaines ? Se pose dès lors la question d’une instance critique
interrogeant les finalités sociales et politiques de l’acte éducatif.
5. En traduisant le terme de « sciences » par l’un de ses équivalents grecs, θεωρία (theoria), on peut également interroger le rapport qui s’établit entre des discours savants et des discours d’ordre pratique. Comment penser les relations entre ces sphères ? N’y a-t-il de vérité des phénomènes éducatifs que dans un discours scientifique à prétention théorique, ou généralisante ? Ce qui pose la question du statut de la praxis pédagogique.

Les propositions de communication sont à adresser avant le 1er février 2019 conjointement à : Alain KERLAN, alain.kerlan@orange.fr & Samuel RENIER, samuel.renier@univ-tours.fr sous la forme d’un résumé d’environ 300 à 500 mots, comprenant des indications bibliographiques et des mots clés, et précisant le ou les axes de travail dans lequel ils s’inscrivent.




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