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Pays : France  Langue(s) : français 

Les acteurs collectifs dans la fabrique d’éducation : rôles, interprétations, résistances 2020 > 2021


Date :  du 07-10-2021 au 07-10-2021

Lieu :  à distance

Modalité :  intégralement à distance

Organisation :  Association transdisciplinaire pour les recherches historiques en éducation (ATRHE)

La journée d’étude Les acteurs collectifs dans la fabrique d’éducation : rôles, interprétations, résistances (initialement prévue le 28 mai 2020) se tiendra le jeudi 7 octobre 2021, à distance.



Programme : 

Cette journée d’étude s’inscrit dans la continuité du séminaire mis en place par l’ATRHE depuis 2017, qui invite des chercheurs de sciences sociales à échanger sur les enjeux épistémologiques et méthodologiques de leurs recherches à caractère historique, récentes ou en cours. Il a été décidé, pour l’année 2019-2020, de « délocaliser » cette initiative en Bretagne à l’Université Rennes 2 en concentrant les interventions en une journée de présentation et de débats.

La thématique commune aux interventions sera celle des acteurs collectifs, qu’ils constituent un groupe professionnel structuré ou non, comme producteurs des politiques éducatives à l’époque contemporaine. On s’interrogera sur leur marge de liberté, leur capacité d’initiative et de contournement. L’éducation sera ici envisagée à la fois dans sa dimension scolaire instituée dans plusieurs pays (États-Unis et France notamment) mais également dans sa dimension extra-scolaire, au sein de l’intimité des familles, des groupes et collectifs.

Org. : Patricia Legris (Tempora) et Dominique Lebret (ESPE Paris – ATRHE)

Matinée

9h : Ouverture du lien visio pour la journée

9h15 : Introduction de la journée par Renaud d’Enfert (UJVP), président de l’ATRHE, et Patricia LEGRIS (Rennes-2, TEMPORA)

9h30 : Caroline MULLER (MCF Histoire, Rennes-2), « Faire des hommes moraux. Confesseurs et directeurs de conscience dans l'éducation des garçons au XIXe siècle »

Si l'éducation des filles de la bourgeoisie est désormais bien connue (Rogers, 2007), celles des garçons reste moins explorée, en particulier sous l'angle de l'articulation entre fabrique des masculinités, autorités religieuses et acteurs éducatifs. Les archives du for privé (correspondances, journaux personnels) permettent d'observer comment dialoguent les familles et le clergé au sujet de l'éducation des garçons : choix de leur précepteur, choix d'une institution, inquiétudes scolaires et projets de carrière.

10h : Solène TOUCHE (Master d’histoire Université Rennes-2, professeure certifiée), « Les institutrices des écoles maternelles au tournant des XIXe et XXe siècles, relais des politiques de la petite enfance »

L’école maternelle, qui naît en France d’un ensemble de textes publiés en 1881 et 1882, se dote dès sa création d’un personnel spécifique exclusivement féminin. L’autorité scolaire voit dans ces femmes un levier pour promouvoir l’école laïque de la petite enfance et entend construire la figure idéale de l’institutrice de maternelle. Cependant, ce corps professionnel se structure au tournant des XIXe et XXe siècle et construit son identité professionnelle autour d’une pédagogie qui lui est spécifique.


10h30 : Xavier RIONDET (PR Sciences de l’éducation, Rennes-2), « Changer la pédagogie du second degré par en bas. Retour sur les classes nouvelles (1945-1952) »

Dans l’histoire des réformes scolaires en France, le Plan Langevin-Wallon apparaît comme « l’aboutissement de deux courants de pensée de l’entre-deux-guerres : l’école unique pour les structures, l’école nouvelle pour la pédagogie » (Prost, 1968, pp.420-421). Si le Plan remis en 1947 ne fut pas appliqué, il incarne à cette époque la montée en puissance dans l’appareil scolaire français des acteurs défendant l’École Unique et ceux engagés dans les mouvements de l’Éducation Nouvelle. La trace de ces réseaux ne s’est pas cantonnée au Plan de réforme évoqué. Créées en parallèle de la Commissions Langevin-Wallon, les classes nouvelles de la Libération (1945-1952) occupent également une place originale dans l’histoire de l’éducation française. Symbolisant aux yeux de beaucoup de militants pédagogiques la rencontre entre l’Éducation Nationale et l’Éducation Nouvelle, ces classes expérimentales ouvrent à partir de 1945. Pendant plusieurs années, le déploiement de ces classes sur le territoire français contribue à faire évoluer la manière de concevoir l’enseignement et la pédagogie dans le second degré. Cette communication se propose de revenir sur le contexte de ces classes d’expérimentations et leur déploiement, et d’observer en quoi l’évolution des pratiques y est envisagée d’une manière singulière, par des moyens originaux : stages, revues pédagogiques, coordination, travail d’enquêtes, etc.

11h : Pause

11h15 : Discussion de la matinée : Jean Le Bihan

11h40 : Débats et discussion avec les participant.e.s

12h / 13h45 : Pause déjeuner

Reprise 13h45

13h45 : Sonia BIROCHEAU (MCf civilisation américaine, UPEC), « Agir pour le progrès social en milieu scolaire : les directeurs de Chicago face à la redéfinition des mission sociales des écoles publiques (années 1890-1920) »

Au tournant du XXe siècle, aux États-Unis, dans un contexte de forte immigration et de croissance urbaine et industrielle, les missions sociales attribuées aux écoles publiques évoluent. Outre la dispense d’une forme d’instruction en journée durant l’année scolaire, les établissements se transforment en centres sociaux et lieux de loisirs le soir et en centres de vacances l’été, et proposent divers programmes d’aide sociale aux enfants les plus démunis. Les travaux retraçant l’évolution des missions sociales des écoles publiques états-uniennes ont souvent fait état du rôle majeur joué par différents réformateurs et groupes de citoyens engagés. À partir du cas de Chicago, la présente communication montrera que les directeurs d’école élémentaire sont également à l’origine de nombreuses initiatives et occupent une place centrale dans une variété de programmes mis en place dans les premières décennies du XXe siècle.

14h15 : Edenz MAURICE (agrégé et docteur en histoire, chercheur associé au CHSP-IEP de Paris), « Les hussards créoles de la République. Enseignantes et enseignants en Guyane dans les années 1930 ».

L’ordre socio-racial qu’implique l’entreprise coloniale s’est souvent traduit dans l’ensemble impérial français par la juxtaposition aux colonies de deux systèmes scolaires publics, l’un destiné avant tout à la formation des natifs métropolitains, l’autre aux populations autochtones. Dans ce second cas, les travaux les plus récents s’accordent à mettre en lumière la faiblesse des effectifs scolarisés, au sein desquels les filles se révèlent les plus mal loties, ainsi que les contenus rudimentaires et utilitaires des enseignements afin d’inculquer « la grammaire de la distinction coloniale ». Cette communication entend montrer combien les enseignantes et les enseignants créoles en Guyane prennent dans les années 1930 leur distance avec cette injonction. Ces acteurs éducatifs ne craignent pas en effet de pousser leur public très loin dans les performances scolaires et dans les désirs d’ascension sociale.

14h45 : Xavier Sido (MCF en sciences de l'éducation, Université de Lille, CIREL-Théodile), « Interpréter les programmes de mathématique modernes, au prisme de l’apprentissage professionnel et du profil des élèves, en échec, un défi pour les enseignants de la filière professionnelle scolarisée (1972-1981) ».
Consécutivement à la réforme des mathématiques modernes, au début des années 1970, les enseignants de mathématiques de la filière professionnelle scolarisée sont contraints à mettre en œuvre de nouveaux programmes faisant la part belle à l’abstraction et la théorie. Les recommandations lapidaires qui accompagnent ces textes les amènent à interpréter ces prescriptions en vue de leur opérationnalisation au prisme d’un double enjeu propre à cette filière : l’articulation à la formation professionnelle et le public perçu comme en échec, principalement en mathématique.

15h15 : Pause

15h30 : Discussion (Marie Vergnon, MCF Sciences de l’éducation Université de Caen, à confirmer)

15h50-16h15 : Discussion et échanges avec la salle

16h15-16h30 : Conclusions et pistes à venir par Rebecca Rogers (PR Sciences de l’éducation, Université Paris-Descartes)
Fin de la journée : 16h30



URL :  https://sites-recherche.univ-rennes2.fr/.../


mot(s) clé(s) :  enseignant, histoire de l'éducation