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Pays : France  Langue(s) : français 

REPORT FIN OCTOBRE 2021 - Prendre part à l’art et à la culture. Pratiques, théories et politiques de la médiation culturelle aujourd’hui


Date :  du 22-10-2020 au 24-10-2020

Lieu :  Aix-Marseille Université – Espace « Turbulence », Campus Saint-Charles, 3, place Victor Hugo, 13003 Marseille ; Tiers QG de Manifesta 13 – 57 place Bernard Dubois, 13001 Marseille

Organisation :  Aix-Marseille Université (AMU)

Le colloque international « Prendre part à l’art et à la culture. Pratiques, théories et politiques de la médiation culturelle aujourd’hui » s’intéresse à la question de la « participation » dans le champ culturel, aux facteurs de son évolution (notamment depuis les années 1970) et à la façon dont elle interroge le rôle de la médiation culturelle. Le présent colloque a pour objectif de poser l’ensemble de ces problématiques au prisme de la posture du·de la médiateur·rice, posture que l’on pourrait qualifier de paradoxale, au-delà même de la précarité de son statut dans le champ culturel. Dépositaire du lien entre des publics et une proposition artistique ou culturelle, sa parole n’est jamais tout à fait assimilée ni à celle des publics, ni à celle de l’artiste, ni même à celle de la structure qui l’emploie.



Programme : 

Présentation

Alors que sa professionnalisation a été amorcée il y a désormais 40 ans, et tandis qu’elle s’est généralisée en tant que fonction dans le champ de la culture, la médiation culturelle ne bénéficie toujours pas d’une définition univoque (Bordeaux et Caillet, 2013). Les médiateurs·rices culturel·les assurent ainsi une activité polymorphe et complexe mais attendue, « conjointement demandée par les institutions, par le ministère de tutelle et par les publics » (Aubouin et Kletz, 2018 : 12), souffrant pourtant, aujourd’hui encore, d’un manque de reconnaissance. Si l’on peut certainement s’entendre sur la vocation de la médiation culturelle à « faire lien » entre un ou des publics et une proposition artistique, les médiateurs·rices assurent en réalité des fonctions très diverses (de l’accueil à la communication, des visites guidées aux relations presse) selon les structures qui les emploient et leur politique de gestion des ressources humaines (Aubouin, Kletz et Lenay, 2010).

Une évolution actuellement à l’œuvre vient encore interroger ces fondations précaires. La « participation » semble en effet propulsée, ces dernières années, au cœur des préoccupations. On souhaite la voir à l’œuvre partout : à l’école et dans les universités, dans les urnes, et bien sûr aussi au musée, au cirque, au théâtre, parfois même au concert. Une des questions qu’entendra soulever ce colloque est la double interrogation des conséquences de ce développement sur le rôle des médiateurs·rices culturel·les, mais aussi celle, moins évidente, du rôle des médiateurs·rices dans ce développement. Cette question s’articulera cependant nécessairement à celle de la définition de la notion de « participation ».

Le problème de la participation du « citoyen ordinaire » à la vie artistique et culturelle n’est pas nouveau. Une des étapes les plus marquantes de son cheminement est sans doute, en France, le projet de la Nouvelle Muséologie qui se donne pour objectif d’ouvrir et de désacraliser le musée, afin qu’il devienne un outil au service d’une société plus égalitaire (voir Desvallées, 1992). Parmi les muséologues à l’œuvre dans ce mouvement, Georges-Henri Rivière et Hugues de Varine concrétisent leurs ambitions sous la forme des écomusées, dès les années 1970. Ces lieux abolissent la distinction jusque-là caractéristique de l’institution muséale, entre un espace de conception des savoirs et des discours sur les œuvres d’un côté (par des conservateurs·rices), et un espace de réception de ces savoirs (par des publics) de l’autre. Il n’y a donc plus de « publics » mais des « habitant·es » ou des « populations », invité·es à participer à l’élaboration d’un musée racontant leur(s) histoire(s) et montrant les objets qu’ils·elles ont eux·elles-mêmes sélectionnés (voir Delarge, 2018). À la même époque, la performance comme les arts de la rue connaissent un développement sans précédent, inspiré par une tradition artistique contestataire allant du dadaïsme au situationnisme et de l’agit-prop aux happenings (voir Chaudoir 2000, 2008 ; Coëllier, 2016 ; Goldberg, [1979]2011 ;Gonon, 2007 ; Harvie, 2013). Ils se mettent en œuvre selon un objectif clair : libérer et se réapproprier ces formes artistiques perçues comme enfermées dans les théâtres et usurpées par une élite. En les transportant et en les élaborant dans l’espace public, toutes et tous sont invités à y prendre part – et le rôle des médiateurs·rices culturel·les se déplace.

[...] Le présent colloque a pour objectif de poser l’ensemble de ces problématiques au prisme de la posture du·de la médiateur·rice, posture que l’on pourrait qualifier de paradoxale, au-delà même de la précarité de son statut dans le champ culturel. Dépositaire du lien entre des publics et une proposition artistique ou culturelle, sa parole n’est jamais tout à fait assimilée ni à celle des publics, ni à celle de l’artiste, ni même à celle de la structure qui l’emploie. Il·elle doit alors lutter sans cesse pour échapper au rôle dans lequel cette posture particulière menace de l’enfermer, celle de garant·e d’un ordre des choses qu’il·elle cherche précisément à abolir, participant à construire, depuis l’intérieur des murs de l’institution, une figure de l’extériorité, celle de publics jugés inadaptés à l’espace de la culture.

Les interventions du colloque s’articuleront ainsi selon trois axes principaux :

  • 1. Généalogie des pratiques de médiation participatives : Quand les institutions culturelles deviennent (théoriquement) des espaces publics
  • 2. Médiation et droits culturels : Quelle influence de la question des droits culturels sur la conception, l’interprétation et la réception du patrimoine culturel et artistique collectif ?
  • 3. Enseigner la médiation culturelle aujourd’hui : Quelle place pour la discussion des enjeux actuels de la médiation dans la formation des médiateurs·rices ?


Modalités de soumission

Les présentations pourront prendre plusieurs formes :

  • Une présentation « classique » de 20 minutes
  • Une présentation courte de 10 minutes
  • Un atelier (format interactif avec le public. Présentation d’expériences, de pratiques – le nombre d’ateliers programmables est très limité)

Quelle que soit la forme choisie, les propositions de communication seront rédigées en français ou en anglais, en format Word ou PDF, et pourront adopter des démarches disciplinaires variées. D’une longueur maximale de 3000 signes (espaces compris), elles présenteront clairement la forme choisie parmi les trois proposées (présentation classique, intervention courte, workshop). Pour les présentations classiques et les interventions courtes, seront précisées la démarche adoptée et les méthodes employées, ainsi que l’axe dans lequel la communication s’inscrit. Les propositions seront anonymisées (pour être évaluées en aveugle) et comporteront un titre, une bibliographie et cinq mots-clés.

Un second document sera joint à l’envoi par mail, et comportera les informations suivantes : Titre de la proposition, nom, prénom, affiliation(s) et une notice bio-bibliographique de(s) (l’)auteur·e(s) (max. 150 mots).

Les propositions devront parvenir au plus tard le 20 mars 2020 à l’adresse suivante : mediation.prendrepart@gmail.com

Date-limite de soumission: 20 mars 2020
Notification de décision: 20 avril 2020



URL :  https://www.icom-musees.fr/.../prendre-part-lart-et-la-culture-pratiques-theories-et-politiques-de-la-mediation


mot(s) clé(s) :  développement professionnel en éducation et formation, éducation culturelle, artistique et musicale