Les notes de cours des enseignants : un objet écrit non identifié ?
Date : du 01-12-2021 au 01-12-2021
Lieu : INSPE de Paris – site Molitor
Modalité : présentiel
Organisation : INSPÉ de l'Académie de Paris
Journée d’études organisée par Muriel Jorge et Pierre-Yves Testenoire avec le soutien de l’INSPE de Paris, du laboratoire Histoire des théories linguistiques et de Conscila.
Programme :
L’intérêt porté depuis plusieurs années aux gestes professionnels des enseignants a fait émerger la question de leurs pratiques d’écriture. Les écrits sans visée réflexive ni formative produits par les professeurs dans l’exercice de leur métier sont largement occultés par l’importance accordée à l’oralité du temps d’enseignement et, de ce fait, relativement peu étudiés. L’objectif de cette journée d’études est de contribuer à cerner cet objet écrit, quotidien dans la pratique mais peu visible, en confrontant trois points de vue : linguistique, didactique et anthropologique.
Les notes de cours, des « avant-dire » ?
Un premier point de vue abordera les notes de cours dans une perspective linguistique et génétique. Il s’agira de s’interroger sur la textualité de ces écrits et sur la relation qu’ils entretiennent avec des cours professés oralement. Quel statut donner à ces écrits, intermédiaires entre deux moments qui sont deux situations d’énonciation, celui de l’enseignant face à lui-même et celui du face à face pédagogique ? Comment décrire les différentes temporalités qu’articule l’écriture de ces notes : avant le cours mais aussi pendant et après pour un éventuel réemploi ? Peut-on les ranger véritablement dans la catégorie des « avant-dire » (Philippe 2014) comme y invite l’approche génétique ? Sont-ils uniquement préparatoires à l’enseignement oral ? Si non, quelles sont leurs autres fonctions ?
Les notes de cours, traces et media de la transposition didactique ?
La question des fonctions de ce type d’écrits se pose aussi d’un point de vue didactique. En effet, la relation entre savoirs savants et savoirs enseignés, autrement dit la transposition didactique (Verret 1975; Chevallard et Johsua 1991), passe par la « mise en texte » du savoir pour qu’il devienne enseignable, phénomène visible dans les manuels scolaires en particulier. Cependant, les notes de cours, propres à chaque enseignant, ne sont-elles que le reflet d’injonctions quant aux savoirs à enseigner ? L’appropriation et l’organisation du savoir qui s’y matérialisent relèvent-elles exclusivement du processus de transposition didactique ? Quels liens les notes de cours entretiennent-elles avec les notions de « programmation » et de « planification » (De Kesel et al. (éds.) 2013) ?
Les notes de cours, une écriture professionnelle parmi d’autres ?
Le regard anthropologique et sociologique constituera le troisième point de vue de la journée. Depuis une vingtaine d’années, les travaux sur la « part langagière du travail » (Borzeix et Fraenkel (éds.) 2001) ont montré l’importance décisive des conditions matérielles de l’énonciation dans les pratiques langagières professionnelles. Ancrée dans des situations historiquement construites, l’écriture, comme la parole, est indissociable tant des attentes sociales et institutionnelles auxquelles elle doit répondre que des technologies disponibles. Quelle est la part des prescriptions dans l’écriture de ces notes ? Dans quelle mesure sont-ils standardisés (Barrère 2011) ? Quelles conséquences les évolutions de la profession ont-elles sur les pratiques d’écriture des enseignants ? Les spécificités de l’activité enseignante traduisent-elles un rapport à l’écriture particulier (Barré-de Miniac 2015), différent des autres professions ?
Programme
9h00-9h30 Accueil – Introduction de la journée
9h30-10h15 Nicolas Sembel (INSPE d’Aix-Marseille / ADEF – EA 4671) Les écrits pour les cours des enseignant·es : une activité d’intellectuel·les professionnel·les prise entre deux dynamiques, le « moribond » contre le vivant
Pause-café
10h30-11h15 Martine Jaubert (université de Bordeaux / Lab-E3D) Les écrits professionnels, des outils pour les enseignants, un observatoire de questions vives pour les didactiques
11h15-12h00 Caroline Scheepers (pôle académique de Bruxelles) Les notes de cours des enseignants du supérieur : quels écrits, quelles procédures ?
Pause déjeuner
14h00-14h45 Muriel Jorge (INSPE de Paris, Sorbonne Université / HTL – UMR 7597) Entre écriture et enseignement, le temps des notes de cours
14h45-15h30 Luc Trouche (école normale supérieure de Lyon, institut français de l’éducation / S2HEP) Comprendre le travail des professeurs à travers leurs interactions avec les ressources de leur enseignement, questions de méthode
Pause-café
16h00-16h45 Malory Leclère (université Sorbonne Nouvelle / Diltec – EA 2288) Supports pédagogiques pour la classe et notes de cours : entre complémentarité et concurrence
16h45-17h00 Conclusion
URL : https://www.inspe-paris.fr/.../je10-les-notes-de-cours-des-enseignants-un-objet-ecrit-non-identifie
mot(s) clé(s) : enseignant, ressources pour enseigner ou apprendre