L'écart de composition sociale se creuse entre les collèges publics et privés. C'est le constat d'une note de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sur l'évolution de la mixité sociale des collèges datée de mai 2024.
D'après la note, "la ségrégation sociale entre établissements désigne le constat selon lequel les établissements scolaires accueillent des populations très différentes selon le milieu social. Elle est régulièrement mise en avant comme un facteur renforçant les inégalités scolaires."
Un écart plus important entre collèges publics et privés
La ségrégation dans les collèges publics continue de baisser au niveau national (surtout depuis 2018). À l'inverse, les écarts de composition sociale sont croissants entre secteurs public et privé.
En septembre 2023, l'étude montre que les enfants de milieu défavorisé représentent :
- 40,1% des élèves dans le secteur public ;
- contre 16,6% des effectifs dans le secteur privé.
Le secteur privé scolarise de plus en plus d’élèves de milieu très favorisé :
- 42,3% des élèves du secteur privé sous contrat en sont issus ;
- contre 20,5% des élèves du secteur public.
Selon la note : "un niveau élevé de ségrégation sociale indique que les collèges tendent à s’éloigner fortement de la composition sociale moyenne du territoire, et sont donc très différents les uns des autres".
Des différences entre départements
Les différences entre départements varient notamment selon le niveau de ségrégation entre communes et quartiers, le poids du secteur privé et les inégalités économiques.
Depuis 2014, la ségrégation a sensiblement diminué dans une vingtaine de départements, essentiellement dans le Nord et l’Ouest. À l'inverse, elle a augmenté dans une vingtaine de départements, plutôt situés dans la moitié sud (hausse marquée des écarts entre public et privé).
Dans les départements les plus urbains, la ségrégation sociale est plus forte. Dans l'Hexagone, elle atteint son niveau le plus élevé dans les Hauts-de-Seine, à Paris et dans les Bouches-du-Rhône, ce qui est en partie dû à la ségrégation résidentielle et à une importante concurrence entre établissements.