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L'apprentissage par modélisation, simulation et prototypage avec une imprimante 3D, dans l'enseignement Technique et professionnel au Gabon


Auteur(s) :  INDJENDJE MUKEBA NGUIA Joseph

Date de soutenance :  2022

Thèse délivrée par :  Université de Cergy-Pontoise

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Alain JAILLET

Jury de thèse :  Pascale Brandt-Pomares ; Marie Anasthasie Obono Mba ; Georice Berthin Madebe ; Line Numa-Bocage

 

"Lors du deuxième Congrès international de l’enseignement technique et professionnel à Séoul en Corée du Sud (1999, pp.16-30), les experts avaient formulé des recommandations, qui ont été actualisées dans les « Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel » de l’UNESCO (2001, p.6). Les participants avaient pris des recommandations visant « … à développer et à améliorer l’enseignement technique et professionnel à travers des mesures, législatives ou autres… ». Cette résolution nous a conduit à penser cette thèse, en tenant compte de l’avènement de la mondialisation et la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’enseignement technique et professionnel étant un maillon fondamental du processus éducatif dans tous les pays, nous avons dans le cadre de ce travail, prospecté sur l’enseignement technique et professionnel au Gabon, dans le but de réfléchir aux conditions objectives de sa réforme. Ainsi, les écrits de Bekale Nze, J. S. & Ginestié, J. (2011, p.33), dans « La construction de l’identité professionnelle d’un enseignant de l’enseignement technique au Gabon » affirme l’intérêt qu’il y a pour l’enseignement technique de s’adapter aux évolutions des métiers et des emplois en mettant un accent particulier sur la formation des formateurs. Parce que ceux-ci doivent former pour le marché du travail des professionnels d’aujourd’hui, pour des emplois de demain et du futur. Malheureusement, le Gabon, depuis la réforme lancée en 1998 n’a pas pu s’adapter aux réalités technologiques internationales. Ginestié, J. (2007, p.8), dans « Adéquation emploi, qualification, formation, éducation une approche du développement durable », suggère dans l’état actuel de cet ordre d’enseignement au Gabon, qu’il est nécessaire de faire des investissements, certes couteux en équipements, car leurs utilisations ne seraient viables que pour les petits effectifs. Bosqué, C. (2015, p.169), dans « Enquête au coeur des FabLabs, hackerspaces, makerspaces. Le dessin comme outil d’observation », a constaté la croissance du « mouvement maker » et ceci grâce à l’accessibilité du grand public aux machines de fabrication numérique, de même que l’éclosion de plusieurs formes d’organisations «Tiers-lieux», «FabLab», entre autres, qui favorisent « l’apprentissage par la pratique, la décentralisation et le partage de compétences ; l’autoproduction, l’accomplissement personnel par la fabrication et l’émancipation par les techniques numériques », surtout les pratiques de réalisation qui se rapprochent du design, de l’industrie et du prototypage. De ce qui précède, nous pensons que les modèles d’organisation dans les FabLab et autres tiers-lieux peuvent faire l’objet d’une redéfinition, afin d’intégrer très tôt l’enseignement technique et professionnel au Gabon. Parce qu’aujourd’hui, ce concept a déjà touché le milieu industriel et s’est installé dans les entreprises sous d’autres cieux. Il s’agit d’éviter à la longue ce que Burret, A. (2013, p.90), dans « Démocratiser les tiers-lieux », désigne comme « une nouvelle forme d’exclusion appelée fracture digitale », car la particularité de ces lieux hors cadre de formation, ne sont fréquentés que par « des protagonistes - professionnels ou amateurs - qui constituent des collectifs de travail d’un nouveau genre, fortement marqués par la culture numérique ». Comme le montre Jamgotchian, S. (2014, pp.71-93), dans « A propos des tiers-lieux : Travailler au sein de nouveaux espaces d’activités industrieuses », et ainsi que le confirme Akila & Gagnebien (2015, pp.101-114), dans « Les fablabs, étude de cas, le faclab de Cergy-Pontoise à Gennevilliers est-il un lieu d'expérimentation sociale en faveur des jeunes ? », les innovations sociales méritent d’être testées afin d’en évaluer l’impact, parce qu’elles émanent souvent de l’initiative des usagers (acteurs) et non des institutions. Aussi, ces types d’innovations « ont pour objectif de proposer de nouvelles formes d’apprentissages et de partage de connaissances, si possible de manières originales ». Bouvier-Patron, P. (2015, pp.165-188), dans « FabLab et extension de la forme réseau : vers une nouvelle Dynamique industrielle ? », et surtout Buclet, N. (2015, pp.47-57), mettent en avant l’organisation sociale et le fonctionnement de ces tiers-lieux. Il est aussi fait un rapport à l’amortissement de l’investissement initial de ces lieux qui peuvent aider à faciliter la baisse de coûts des différentes étapes de « conception, prototypage, test de série préindustrielle ». Notre intérêt dans l’apprentissage par modélisation, simulation et prototypage se trouve conforté par la communication de Trivery C. & al. (2015, pp.1-6), dans « Analyse d’un dispositif de type FabLab dans un contexte industriel ». Les auteurs postulent qu’en mettant les acteurs ensemble et en leur offrant un environnement de travail dédié, ils peuvent laisser exprimer leur imagination et déployer l’expression de leurs pensées, parce que nombre d’innovations ou de prototypes ont vu le jour dans ces tiers-lieux. Alors comment ce concept qui a émergé dans les « tiers-lieux » peut-il intégrer l’enseignement technique et professionnel gabonais ? Denis, C. (2013), sur la page web d’Educavox, dans « Comment un FabLab peut favoriser un renouveau pédagogique ? », a exploré « …l’un des usages des FabLabs est la création d’une approche pédagogique expérimentale. Souvent l’apprentissage s’inscrit dans une perspective déductive dans laquelle la leçon précède l’exercice. Le FabLab peut permettre d’entrer dans un autre cycle pédagogique ou l’expérience tactile engage d’abord un processus d’action, de motivation et d’idéation. L’intégration de séquences pédagogiques dans un FabLab peut contribuer à accélérer l’apprentissage par la conjugaison de plusieurs phénomènes… ». Dans le cadre de cette thèse, nous envisageons intégrer une approche FabLab dans les séquences pédagogiques en laissant les apprenants donner libre cours à leur imagination pendant les phases de modélisation et simulation des objets techniques étudiés, jusqu’à la phase de prototypage. Comme l’a écrit Legendre, R. (2006), dans « Dictionnaire actuel de l'éducation », plusieurs modèles pédagogiques ont enthousiasmé le monde. Malheureusement au Gabon, ceux-ci n’ont jamais pu être généralisés, les uns ayant succédés aux autres. Certaines causes apparaissent dans un rapport de l’UNESCO « IBE Working Papers on Curriculum Issues Nº 7 », intitulé : « l’approche par compétences en Afrique francophone : quelques tendances » (2008, pp.1-31). Ce document démontre le manque d’adhésion des acteurs locaux aux solutions importées du nord, malgré le soutien des bailleurs de fonds internationaux. Enfin, nous comptons dans le cadre de cette thèse, observer les différentes approches pédagogiques qui peuvent être adoptées par les enseignants, notamment celles mises en oeuvre dans un apprentissage de type modélisation, simulation et prototypage avec une imprimante 3D, visant à atteindre l’objectif de fabrication, lequel est fondé « …sur une conception interactionniste et constructiviste de l’enseignement apprentissage et visant à mettre en relation les apprentissages acquis à l’école avec la réalité sociale… », comme l’a écrit Meziane O. A. A. (2014, p.143), dans « De la pédagogie par objectifs à l’approche par compétences : migration de la notion de compétence »."

Learning by modeling, simulation and prototyping with a 3D printer, in Technical and vocational education in Gabon

"At the Second International Congress of Technical and Vocational Education in Seoul, South Korea (1999, pp.16-30), the experts formulated recommendations, which have been updated in the “Revised Recommendation Concerning Technical and Vocational Education” of UNESCO (2001, p.6). The participants made recommendations aimed at “…developing and improving technical and vocational education through measures, legislative or otherwise…”. This resolution led us to think about this thesis, taking into account the advent of globalization and the revolution in information and communication technologies (ICT). Technical and vocational education being a fundamental link in the educational process in all countries, we have, within the framework of this work, explored technical and vocational education in Gabon, with the aim of reflecting on the objective conditions of its reform. Thus, the writings of Bekale Nze, J. S. & Ginestié, J. (2011, p.33), in "The construction of the professional identity of a teacher of technical education in Gabon" affirms the interest that there is for technical education to adapt to changes in professions and jobs by placing particular emphasis on the training of trainers. Because they must train today's professionals for the job market, for the jobs of tomorrow and the future. Unfortunately, Gabon, since the reform launched in 1998, has not been able to adapt to international technological realities. Ginestié, J. (2007, p.8), in "Adequation employment, qualification, training, education an approach to sustainable development", suggests in the current state of this level of education in Gabon, that it is necessary to investments, certainly expensive in equipment, because their uses would only be viable for small numbers. Bosqué, C. (2015, p.169), in “Investigation at the heart of FabLabs, hackerspaces, makerspaces. Drawing as a tool of observation”, noted the growth of the “maker movement” and this thanks to the accessibility of the general public to digital manufacturing machines, as well as the emergence of several forms of “Third-place” organizations “, “FabLab”, among others, which promote “learning by doing, decentralization and sharing of skills; self-production, personal fulfillment through manufacturing and emancipation through digital techniques”, especially production practices that are close to design, industry and prototyping. From the above, we believe that the organizational models in FabLabs and other third places can be redefined, in order to integrate technical and vocational education very early on in Gabon. Because today, this concept has already affected the industrial environment and has taken hold in companies in other places. It is a question of avoiding in the long run what Burret, A. (2013, p.90), in “Democratizing third places”, designates as “a new form of exclusion called digital divide”, because the particularity of these places outside the training framework are only frequented by "protagonists - professionals or amateurs - who constitute a new kind of work collective, strongly marked by digital culture". As shown by Jamgotchian, S. (2014, pp.71-93), in “About third places: Working within new spaces of industrial activities”, and as confirmed by Akila & Gagnebien (2015, pp.101-114) , in “Les fablabs, case study, is the Cergy-Pontoise faclab in Gennevilliers a place of social experimentation for young people? », social innovations deserve to be tested in order to assess their impact, because they often emanate from the initiative of users (actors) and not from institutions. Also, these types of innovations “aim to offer new forms of learning and knowledge sharing, if possible in original ways”. Bouvier-Patron, P. (2015, pp.165-188), in “FabLab and extension of the network form: towards a new industrial dynamic? », and especially Buclet N. (2015, pp.47-57), highlight the social organization and functioning of these third places. There is also a report on the amortization of the initial investment of these places, which can help to reduce the costs of the various stages of "design, prototyping, pre-industrial series testing". Our interest in learning by modeling, simulation and prototyping is reinforced by the communication of Trivery, C. & al. (2015, pp.1-6), in “Analysis of a FabLab type device in an industrial context”. The authors postulate that by bringing the actors together and offering them a dedicated work environment, they can let their imaginations express themselves and unfold the expression of their thoughts, because many innovations or prototypes have emerged in these third places. So how can this concept that emerged in “third places” integrate Gabonese technical and vocational education? Denis, C. (2013), on the Educavox web page, in “How can a FabLab promote educational renewal? “, explored “…one of the uses of FabLabs is the creation of an experimental pedagogical approach. Often learning takes place in a deductive perspective in which the lesson precedes the exercise. The FabLab can make it possible to enter another educational cycle where the tactile experience first engages a process of action, motivation and ideation. The integration of educational sequences in a FabLab can contribute to accelerating learning through the combination of several phenomena…”. As part of this thesis, we plan to integrate a FabLab approach into the teaching sequences by letting learners give free rein to their imagination during the modeling and simulation phases of the technical objects studied, until the prototyping phase. As Legendre, R. (2006) wrote in “Dictionnaire Actuelle de l'Éducation”, several pedagogical models have thrilled the world. Unfortunately in Gabon, these have never been generalized, some having succeeded the others. Some causes appear in a UNESCO report “IBE Working Papers on Curriculum Issues Nº 7”, entitled: “the skills-based approach in French-speaking Africa: some trends” (2008, pp.1-31). This document demonstrates the lack of adherence of local actors to solutions imported from the north, despite the support of international donors. Finally, we intend in the context of this thesis, to observe the different pedagogical approaches that can be adopted by teachers, in particular those implemented in a learning type of modeling, simulation and prototyping with a 3D printer, aiming to achieve the objective of manufacturing, which is based “…on an interactionist and constructivist conception of teaching-learning and aimed at relating the learning acquired at school with social reality…”, as Meziane, O. A. A. wrote (2014, p.143), in "From pedagogy by objectives to the approach by competences: migration of the notion of competence"."



URL :  https://hal.science/tel-03844144v2


mot(s) clé(s) :  compétences, enseignement et formation professionnels, technologie éducative