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Pays : France       Langue(s) : français 

Métier d'élève et sens du travail scolaire


Auteur(s) :  PERRENOUD Philippe

Editeur(s) :  ESF Éditeur
208 pages, 21 €

Année d'édition :  2004 (paru en avril 2004)

Aujourd'hui, les élèves sont devenus des '' apprenants ''. Cette centration sur les apprentissages et donc sur la didactique qui les organise pourrait, si l'on n'y prend garde, être l'étape ultime de la dénégation du sujet : si l'apprenant n'apprend pas, s'il ne veut ou ne peut apprendre, quelle identité lui reste-t-il ? Identifier l'élève à l'apprenant, c'est empêcher de penser la distance entre le rôle que les adultes lui attribuent et ce qu'il en fait, c'est oublier que le métier d'élève est assigné aux enfants et aux adolescents comme un métier statutaire, à la manière dont un adulte est mobilisé par l'État dans un jury ou une armée. Juridiquement, le travail scolaire est plus proche des travaux forcés que de la profession librement choisie. Une fraction des élèves font de nécessité vertu et trouvent leur compte dans la scolarisation - d'autres résistent ouvertement et déclenchent les foudres de ceux qui leur '' veulent du bien '' - d'autres encore feignent l'adhésion et jouent avec les règles. Idéalement, le métier d'élève les invite à travailler pour apprendre. En réalité, on demande aussi aux enfants et adolescents de travailler pour être occupés, pour rendre des textes, des exercices, des problèmes vérifiables, pour être évalués, pour contribuer au bon fonctionnement didactique, pour rassurer leurs maîtres et leurs parents. On les invite à suivre des routines et des règles qui visent parfois à optimiser les apprentissages et le développement intellectuel, mais parfois, plus prosaïquement, à assurer le silence, l'ordre et la discipline, à faciliter la coexistence pacifique dans un espace clos, à garantir le respect des programmes, le bon usage des moyens, l'autorité du maître. Une sociologie du métier d'élève est à la fois une sociologie du travail scolaire, de l'organisation éducative et du curriculum réel. Elle s'intéresse aux tâches et aux contraintes qu'on assigne effectivement aux élèves. Elle analyse leurs tactiques et leurs stratégies, la façon dont ils prennent des distances face aux attentes des adultes et rusent avec leur pouvoir dans la famille ou dans l'école. Elle éclaire les contenus concrets de la culture scolaire telle qu'elle est transposée et s'incarne au jour le jour dans les classes. Enfin, elle s'intéresse au sens que donnent les élèves au travail quotidien, en fonction de leur héritage culturel aussi bien que des situations dans lesquelles on les place et du pouvoir qu'on leur concède. Philippe Perrenoud, sociologue, est professeur à l'Université de Genève. Ses travaux sur la fabrication des inégalités et de l'échec scolaire, l'ont conduit d s'intéresser au travail quotidien des maîtres et des élèves, ou fonctionnement des établissements, aux transformations du métier d'enseignant, à la formation des maîtres. Sommaire - Vivre et apprendre à vivre à l'école. -Curriculum réel et travail scolaire. -Scolarisation et sens des savoirs de l'obsession d'instruire la jeunesse pour son bien. -Le go-between : entre sa famille et l'école, l'enfant messager et message. -Nouvelles didactiques et stratégies des élèves face au travail scolaire. -Stratégies face à l'évaluation. -Sens des devoirs, sens du devoir. -Curriculum caché : deux paradigmes possibles. -Regards sociologiques sur la communication en classe. -Sens du travail et travail du sens à l'école

lien :  http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php.html