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Pays : France  Langue(s) : français 

Colloque Jigoro KANO, figure inspirante pour l'éducation


Date :  du 25-05-2023 au 27-05-2023

Appel à communications ouvert jusqu'au :  25-04-2023

Modalité :  intégralement à distance

Organisation :  Association de diffusion des savoirs en éducation (ADISAVED)
Ce colloque appartient à une série d'événements organisés par l'ADISAVED autour des "figures inspirantes pour l'éducation".
Nous vous invitons à vous y inscrire en nous écrivant à : figuresinspirantes@gmail.com 


Programme : 

Jigoro Kano (1860-1938), fondateur du judo Kodokan est avant tout un éducateur. Non pas seulement reconnu par les fonctions institutionnelles qu’il a remplies au sein de l’éducation nationale japonaise, mais parce qu’à travers le judo (voie de la souplesse), il a développé la philosophie d’une démarche qui lui est propre et qui, sans doute, est universelle. Elle tient en deux maximes principales : « Seiryoku zenyo », la bonne utilisation de l’énergie ; « Jita Kyoei », entraide et prospérité mutuelle.

Pour de très nombreuses raisons, dont celles ci-dessus, Jigoro Kano est une figure inspirante pour l’éducation que nous explorerons en mai 2023.

1) Jigoro Kano, inspirateur par-delà le judo

Kanō Jigorō est certainement un des Japonais dont, sinon le nom, l’œuvre principale, le judo, est non seulement une des plus connues dans le monde mais influence, voire règle, la vie quotidienne de plusieurs milliers de personnes près d’un siècle et demi encore après sa création (1882).

Pourtant, il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg, et ce à deux titres. D’abord parce que l’aspect martial et la popularisation de son expression sportive occultent l’ambition de la méthode, laquelle n’est autre, selon son fondateur, que de « se compléter et contribuer à la société ». Ensuite parce que ne retenir de Kanō que le judo, c’est méconnaître l’engagement global de cet homme au service de l’éducation d’un individu à la fois autonome et engagé dans la société, et à propos de laquelle il écrit comme se plaît à calligraphier :

2) Jigoro Kano, éléments bio et bibliographiques…

L’homme

Kanō Jigorō naît en fin d’année 1860 dans une famille de marchands opulents, près de Kōbe, dans l’ouest du Japon, sous le régime déclinant du shogunat des Tokugawa (1603-1868). Il a donc huit ans lorsque la restauration de Meiji remet l’empereur au centre d’un système qui deviendra bientôt une monarchie constitutionnelle (1889). L’ère Meiji (1868-1912), c’est d’abord le rejet du passé vernaculaire, l’entrée de plain-pied dans la modernité occidentalocentrée, la découverte et l’adoption totale ou partielle des techniques, des savoirs, des systèmes politiques, de valeurs, l’apprentissage du jeu diplomatique. Mais c’est aussi, à partir des années 1890, un Japon qui fait irruption parmi les pays qui comptent sur la scène internationale, devenant puissance coloniale après les guerres sino-japonaises (1894-1895), russo-japonaise (1904-1905), puis l’annexion de la Corée (1910). L’ère Taishō (1912-1926) confirme cette dynamique : figurant parmi les vainqueurs du Traité de Versailles, le Japon reçoit les territoires de Micronésie autrefois allemands et siège à la Société des Nations. L’ère Shōwa (1926-1989), et c’est la montée des militaires qui se détachent du politique, perpétrant attentats et assassinats, pour agir en cavalier seul, c’est la création de l’État fantoche du Mandchoukouo (1932), le retrait de la SDN (1933), l’entrée en guerre contre la Chine en 1937. C’est alors, en mai 1938, que Kanō meurt, après avoir vécu des bouleversements multiples, radicaux et rapides de son enfance à son décès, ce qui aura nécessairement une influence sur ses idées et conceptions, notamment en termes d’éducation.

Père de huit enfants, il est aussi un des Japonais de son époque à avoir le plus voyagé à l’étranger : il connaît donc bien la réalité des pays occidentaux, tout comme les idées qui y circulent.

La carrière… plurielle

En 1877, il fait partie de la première promotion de l’unique université d’alors du Japon, l’Université de Tokyo, dont il est diplômé en 1881 en sciences politiques et économiques. Refusant un poste dans ce qui préfigure le ministère des Finances, il se réinscrit une année supplémentaire pour suivre les cours de philosophie. C’est au cours de cette année universitaire qu’apparaît déjà évident son tropisme éducatif et pédagogique, au travers de deux des trois axes forts de son action.

La carrière publique constitue le premier axe. En janvier 1882, il devient enseignant au Gakushū-in, l’école des Pairs. Il en deviendra sous-directeur en à peine sept ans, en assumant même un temps la direction par intérim. Son désaccord avec le directeur finalement nommé lui vaudra son premier long séjour en Europe (France et Allemagne principalement) pour observation et étude des systèmes éducatifs (1889-1891). C’est là qu’il rencontre Ferdinand Buisson (1841-1932), avec qui il gardera contact. À son retour, il est nommé directeur de lycée, à Kumamoto (1891-1893), puis à Tokyo (1893) et, enfin, de l’École normale supérieure de Tokyo où il fera l’essentiel de sa carrière (1893-1920), prenant aussi part à différentes commissions ministérielles, notamment sur les manuels scolaires ou la réforme de la langue japonaise, jusqu’à sa mort. Enfin, il sera nommé par l’Empereur Taishō (1879-1912-1926) membre de la Chambre des Pairs (1922-1938), la chambre haute du parlement.

La carrière privée est le deuxième axe. En février 1882, il crée un cours privé, qui deviendra école, le Cours Kanō (1882-1919), en mars une deuxième, le Kōbunkan (1882-1889), en mai, un institut, le Kōdōkan (depuis 1882). Il a tout juste 21 ans. Il y en aura une quatrième, le Kōbungaku.in (1896-1909), destiné aux étudiants chinois, et qui en accueillera près de 8000 jusqu’à ce que les ressortissants chinois n’aient plus l’autorisation de leurs autorités de se rendre au Japon (1907).

Le troisième axe est l’engagement associatif. Kanō va fonder plusieurs associations, parmi lesquelles on peut citer la Zōshikai (1898-1903(?)), pour la formation de la jeunesse, ou la Kin.yōkai (1919-1938), qui invite les sommités dans un domaine revenant de l’étranger à partager leurs constats, impressions et visions prospectives.

Mais c’est sans conteste du côté de l’olympisme que cet engagement sera le plus manifeste. Sollicité puis admis (1909) comme premier membre asiatique du Comité olympique international (CIO), il crée en 1911 ce qui est aujourd’hui le Comité olympique japonais, dont il devient président (1911-1921 – il restera président honoraire jusqu’à sa mort), pour une première participation du Japon aux Ve Jeux Olympiques de l’ère moderne (Stockholm, 1912). À la demande du maire de Tokyo, il présente aux Jeux de 1932 (Los Angeles) la candidature de cette ville pour l’organisation des Jeux de 1940, ce qu’il obtient la veille de ceux de Berlin de 1936. Suite aux événements en Chine (à partir de juillet 1937), le CIO, qui doute de la capacité du Japon à tenir ses engagements, provoque une session extraordinaire au Caire en avril 1938. Kanō s’y rend, obtient le maintien des Jeux. C’est sur le bateau du retour qu’il meurt en mer, le 4 mai 1938. Le Japon renoncera aux Jeux deux mois plus tard, en juillet 1938.

Le judo 

Le judo, avant d’être conceptualisé – rappelons que Kanō Jigorō a 21 ans lorsqu’il crée la méthode – est d’abord le fruit d’une expérience individuelle qu’il entend généraliser. Petit, malingre, rabroué par ses camarades à qui il ne reconnaît aucune supériorité intellectuelle, fuyant la compagnie, facilement irascible, il a tôt l’intuition qu’il ne pourra donner toute sa mesure que s’il parvient à trouver physiquement sa place dans le groupe. Finissant, dans cette optique, par parvenir à entamer l’étude des jūjutsu, disciplines de combat à mains nues, concomitamment à son entrée à l’université, il découvre qu’à mesure de ses progrès, de la maîtrise de ce corps qui se constitue et devient outil, vecteur de sa volonté comme de la relation à autrui, de l’expérience répétée de la confrontation, non seulement il ne fuit plus la compagnie des autres mais se surprend même à l’apprécier. Il se dit qu’il y a là un bénéfice totalement inattendu à la pratique de ces disciplines, et :

« J’en vins à penser que je ne devais pas garder quelque chose d’aussi précieux pour moi seul et qu’il me fallait le transmettre le plus largement au plus grand nombre, qu’il fallait distribuer ces bénéfices au peuple. Je pris donc la résolution de me servir de ce que j’avais déjà étudié comme base, d’y adjoindre des idées et de le faire pratiquer largement dans le monde. »

Il s’interroge : pourquoi personne ne lui a-t-il parlé de cette transformation ? La première raison qu’il identifie est que c’est parce que ce n’est pas l’objet des jūjutsu, puisque ceux-ci, constitués en systèmes à partir du XVIe s.,sont réfléchis pour préserver son intégrité physique, sa vie, en cas de conflit. Or, les temps ont changé, et il n’est plus, au tournant des années 1880, nécessaire – sauf circonstances exceptionnelles – de défendre sa vie physiquement. Toutefois, les jūjutsu sont basés sur un principe qui leur donne leur nom, jū 柔, « l’adaptation ». Et la société moderne dans laquelle est plongé Kanō, ainsi que nous l’avons évoqué, nécessite de grandes qualités d’adaptation, en réaction comme anticipation, de lecture de contexte, de compréhension des dynamiques. Il convient donc de prendre les jūjutsu pour leur approche des situations, et non plus pour leur ambition première. En d’autres termes, il s’agit de s’intéresser au « principe », dō 道, sur lequel ils s’appuient : ce sera donc le jūdō, « principe d’adaptation » que l’on étudiera au Kōdōkan 講道館, le « bâtiment (kan) où l’on rend le principe manifeste (kōdō) ». Mais changer le regard sur ces disciplines ne suffit pas, et c’est la seconde raison pour laquelle personne n’a jamais averti Kanō des bienfaits collatéraux des jūjutsu.

L’enseignement dans ces écoles n’était basé sur aucune pédagogie, le progrès de l’apprenant ne constituant nulle préoccupation du maître, lequel confiait au temps et à la difficulté de la pratique le soin de décourager les moins aptes ou déterminés. Aussi, rarement le faible ne pouvait-il réellement s’y exprimer et ainsi constater un changement significatif sur sa vie sociale des suites de sa pratique, sans compter les changements mêmes du rapport de l’individu à la société en ce début d’ère Meiji. Il convient donc de changer de méthode, de réfléchir à une progression. Et la pierre maîtresse de celle-ci, celle sur laquelle repose tout l’édifice, est d’apprendre à se relever de l’échec : la première technique n’est autre qu’unukemi, le savoir chuter lorsque l’on est projeté, afin de pouvoir se relever sans dommage et revenir engranger de l’expérience, aguerri de cet insuccès. Ukemi 受⾝, « recevoir dans sa chair », c’est l’invitation à, littéralement, incorporer l’expérience, la faire sienne, s’en nourrir et en être constitué pour mieux appréhender ensuite la situation.

Dès les années 1880, Kanō, très au fait des débats pédagogiques qui traversent le ministère de l’Éducation dans ces années-là, reprend le schéma d’éducation idéale de Herbert Spencer (1820-1903) pour définir le judo, qu’il aimerait imposer dans le cadre scolaire, comme une triple éducation – intellectuelle, morale et physique – complétée d’une méthode de combat.

Bien plus tard, en 1922, Kanō décrira le principe d’action du judo comme la « bonne utilisation de l’énergie » au travers de la « prospérité mutuelle » et où « bonne » (zen 善) est défini par ses soins comme :

« Le but de lʼhomme qui vit dans ce monde est de vouloir contribuer au maximum à la nation et à la société. Tout comportement conforme à cet objectif est bien [zen 善 ], tout comportement contraire est mal [aku 悪]. »

Ainsi, l’offre du judo de Kanō, c’est d’être une éducation physique, intellectuelle et morale basée sur une méthode de combat afin d’éveiller à la bonne utilisation de l’énergie de manière à contribuer à la prospérité du pratiquant comme de la société. La pratique martiale n’est alors que prétexte à ces acquisitions, et le dojo le cadre de l’expérience, le laboratoire, duquel il convient de s’extraire pour transposer à l’extérieur, dans la société, les principes d’action et de comportement acquis.

Les lignes directrices de son action et de sa pensée

Deux attitudes constantes semblent guider son action et sa pensée. La première est une interrogation incessante du rapport de l’homme à lui-même, de l’homme à autrui, de l’homme à la société. C’est ce qui le fera se tourner vers l’éducation après avoir étudié les systèmes religieux, envisagé l’action politique et s’être spécialisé, en philosophie, dans l’éthique.

« Tandis que je revenai d’Europe en l’an 24 de l’ère Meiji [NDT : 1891], la conclusion de mes réflexions quant à mon avenir, après avoir observé l’éducation durant mon séjour, fut que mon intérêt pour celle-ci avait considérablement augmenté, et que je ressentais plus vivement encore qu’auparavant la relation particulièrement importante qui existe entre l’éducation et la prospérité ou le déclin d’une nation. En outre, la religion, à laquelle je pensais depuis longtemps, est certes grande si l’on considère le passé mais je ne trouvais plus qu’elle méritât de s’y consacrer et d’y travailler : la religion appartient désormais au passé et comme elle n’offre plus tellement de perspectives, je considérai qu’elle ne convenait pas à quelqu’un qui nourrissait de grandes ambitions et de grands espoirs ; quant à la politique, en y réfléchissant bien, il est possible d’attirer pour un temps l’attention mais, quand on étudie l’histoire, on s’aperçoit qu’il arrive souvent que la plupart des traces du travail des hommes politiques disparaissent, au plus tôt, en vingt ou trente ans et, au maximum, en quarante, cinquante, voire, au mieux, cent ans.

Or, l’éducation est la base de tout. Ce que les hommes accomplissent sur le plan de l’éducation ne s’estompe pas facilement. Elle n’est simplement pas reconnue comme telle par les gens ordinaires, mais elle est magnifique au sens le plus profond du terme. C’est là une vérité que ne doivent pas comprendre les individus médiocres et superficiels mais c’est la mission la plus grande qui soit dans le vrai sens du terme et j’en suis arrivé à penser que l’œuvre de ma vie ne se trouvait ni dans la religion, ni davantage dans la politique, mais bien dans l’éducation et nulle part ailleurs. »

La seconde est une quête permanente du principe derrière les apparences : ne pas se laisser abuser, aveugler par des formes distinctes, mais toujours s’interroger sur la source, sur ce qui est premier, avant expression circonstancielle, phénoménale.

C’est pourquoi la déception du religieux, du politique ou même de la philosophie ne le décourage nullement, car « il doit exister un principe fondamental contre lequel on ne peut aller. Quelque chose que même quiconque ne reconnaît aucune religion ou doctrine ne puisse qu’admettre. »

Autrement dit, c’est à la racine même des religions qu’il entend revenir afin d’en exprimer synthétiquement l’essence, laquelle serait a-religieuse, a-dogmatique, afin de « sortir le monde de la pensée de sa confusion ». Ce sera sa quête, et c’est au travers de l’expérience du judo qu’il la formulera selon le diptyque déjà évoqué.

Domaines d'inspiration de Jigoro Kano pour communiquer

Les communications se répartiront autour de 5 axes.

Axe 1 : à travers les ouvrages, les concepts, les épistémologies.
Il s’agit de s’intéresser aux écrits, célèbres ou non, de Jigoro Kano et d’interroger leur épistémologie, en particulier sa théorie de l’éducation qui constitue le fondement de sa pédagogie, notamment la pratique en judo. Au fond, il s’agit de comprendre les textes en les analysant, les mettant en perspective avec des œuvres contemporaines et/ou les inscrivant dans un parcours d’écriture et de pensée. En quoi les écrits et les principes de Jigoro Kano font-ils écho à d’autres œuvres, antérieures, contemporaines ou suivantes ? Les écrits sur Jigoro Kano seront particulièrement mobilisés dans leur dimension de vulgarisation, de dissémination et de propagation.

Jigoro Kano a développé de nombreuses idées, sur l’éducation en général, la société, la philosophie, l’anthropologie et l’éthique. Le non-agir dans l’agir, l’action par dissémination, l’articulation horizontalité-verticalité, entraide et prospérité mutuelle, en sont quelques exemples.

Aujourd’hui, qui ces idées, ces concepts, les épistémologies influencent-ils ? Qui s’en inspire ? Qui les cite et les utilise ? Il s’agit aussi éventuellement, pour le communicant, de dire en quoi les idées, les concepts, les épistémologies de Jigoro Kano sont importants pour lui.

Axe 2 : à travers la praxis, les outils, les méthodes.

Jigoro Kano a été fécond et imaginatif dans le domaine du renouvellement de la conception de l’éducation au Japon, préfigurant sa nécessaire adaptation à la modernité. Il l’ouvre sur un dialogue avec le monde, créant un pont entre l’Orient et l’Occident. Le judo en est la synthèse : il relève d’une approche orientale sur les principes et occidentale sur la progression et la structuration des apprentissages. Il consiste dans une pratique ritualisée qui met en œuvre son principe fondateur : « l’efficacité maximale dans l’usage de l’esprit et du corps ». On pourra distinguer les notions d’efficacité centrée sur un rapport au monde, à soi et aux autres de la performance qui met en avant l’individu esseulé, détaché de son environnement. Jigoro Kano a prôné des méthodes, notamment l’idée que le corps est support d’apprentissages, obligeant l’explication langagière à devenir seconde par rapport à la démonstration du mouvement. Il s’agit de faire, de s’approprier des enchainements de mouvements d’une manière singulière au regard de sa spécificité morpho-psychologique, en les répétant et en s’exerçant à leur mobilisation en situation de combat libre. Le rapport théorie et pratique se voit ainsi interrogé. De même, la construction de son schéma corporel et plus largement d’une harmonie, passe par la codification d’un espace-temps et d’un rapport à l’enseignant contenant et structurant. A travers l’objectif de « trouver sa forme de corps » dans la pratique du judo, c’est le rapport au savoir et sa place dans le monde qui s’expérimentent et se consolident. C’est sans doute aussi la distinction entre maître et enseignant qu’il s’agit d’opérer, selon les canons du communiquant.

Aujourd’hui, qui cette praxis, ces outils, ces méthodes influencent-ils ? Qui s’en inspire ? Qui les cite et les utilise ? Qui les prolonge ? Il s’agit aussi éventuellement, pour le communicant de dire en quoi la praxis, les outils, les méthodes de Jigoro Kano sont importants pour lui, qu’il appartienne légitimement au champ de l’Education Physique et Sportive, ou au-delà dans la recherche ou dans l’expérimentation et la pratique pédagogiques.

Axe 3 : à travers les réseaux de sociabilité et les histoires de vie.

Jigoro Kano a été en relation, a fréquenté et a influencé de nombreux réseaux. Ancré dans le monde traditionnel japonais et en lien avec le monde occidental, il a été l’une des figures majeures, du courant de la rénovation éducative. Par les réseaux liés à la pratique du judo, c’est une partie de l’élite française et du plus largement internationale qui a découvert son importance éducative et développementale. Jigoro Kano a en particulier inspiré certains courants de l’éducation nouvelle.

Aujourd’hui, qui ces réseaux de sociabilité influencent-ils ? Qui s’en inspire ? Qui les cite et les utilise ?

Aujourd’hui, qui cette histoire de vie influence-t-elle ? Qui s’en inspire ? Qui la cite ?

Axe 4 : dans les organisations, dans les institutions.

Jigoro Kano a très fortement influencé certaines politiques éducatives, directement ou indirectement. Ses idées ont contribué à modifier certaines façons de comprendre et d’organiser les structures sociales. Quelles sont les organisations et les institutions qui se revendiquent de ses idées et de son héritage ? Quelles sont celles qui ont subi son influence ? Quelles traces trouve-t-on dans les organisations et les institutions de ses idées et préconisations ? Comment le processus d’implantation, de transposition, de transmission, de mutation éventuelle s’est-il développé ?

Axe 5 : et par analogie (les inspirations tierces) …

Avec qui peut-on faire un parallèle dans le monde des sciences humaines et sociales et de la pédagogie ? Quelles idées, quels concepts, ont connu un destin analogue à ceux de Jigoro Kano ? Il s’agit ici de penser le transverse, l’analogie voire le symbolique ; de proposer des liens, même inattendus et pourtant argumentés. Qui, dans le monde des sciences humaines et sociales, et notamment celui des didactiques et des pédagogies a développé une démarche intellectuelle, scientifique analogue en termes de cheminement ? Quels concepts, quelles idées ont cheminé, et de quelle façon, parallèlement à ceux de Jigoro Kano ? Là encore, on pensera évidemment aux rituels, à la chute, au salut, à l’espace-temps, à la pratique et aux théories de l’apprentissage.

Le programme détaillé est consultable et téléchargeable en ligne

9 h Accueil Pierre CAMMARATA : Un de plus, ça ne fait que commencer Rémi CASANOVA : N’ayons pas peur des figures inspirantes, questions à Jigoro KANŌ …

9h30 Conférence introductive Yves CADOT : KANŌ Jigoro, des ambitions et des actes Echange avec la salle, animation Rémi CASANOVA

11h pause

11h15 Mike CALLAN : KANŌ judo as an education; through the eyes of Arnold, Mill, Smiles and Spencer Camille ROELENS : KANŌ Jigoro, moderne sans être occidental Echanges avec la salle, animation et mise en perspective Valérie MELIN

12h30 Pause méridienne

13h30 Christian GALAN : Panorama des idées et tentatives éducatives au Japon dans la période contemporaine de KANŌ Echanges avec la salle, animation et mise en perspective, Yves CADOT

15 h pause

15 h 15 Bruno TRAVERSI : Eduquer à la spontanéité dans le budo Joffrey CHASSAT : La création d’un dojo pour éduquer l’individu et changer la société, par Ueshiba au Japon Gilles LECOCQ : Lorsque les histoires de vie de Jigorō KANŌ et Pierre de Coubertin se rencontrent …. Animation et mise en perspective : Valérie MELIN

17h30 Fin de journée



URL :  https://www.figuresinspirantes.com/.../


mot(s) clé(s) :  théorie de l'éducation