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Pays : France  Langue(s) : anglais, français 

Désir de langues, subjectivité, rapport au savoir : les langues n’ont-elles pour vocation que d’être utiles ?


Date :  du 14-02-2019 au 15-02-2019

Lieu :  Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles 1, Montpellier

Organisation :  Université Paul Valéry-Montpellier 3

Nous souhaitons, à travers ce colloque, réfléchir à la place et à la figure du sujet en didactique des langues. Sans remettre en cause la finalité nécessairement fonctionnelle de nombre de situations d’enseignement/apprentissage d’une langue, notamment dans le cadre institutionnel, nous pensons que la réflexion pédagogique gagnerait à prendre davantage en compte la dimension du désir, de l’affectivité et de la construction de la parole, autrement dit la dimension proprement subjective de l’appropriation d’une langue autre par l’apprenant. S’approcher d’une langue étrangère, seconde ou régionale, c’est apprendre à aimer un monde de sons, de formes, de contenus et de significations que l’on découvre, interprète, explore et transforme, voire transfigure. C’est aussi construire une énonciation singulière, en écho aux paroles des autres. Il s’agit là d’un processus complexe, qui engage l’histoire personnelle de celui ou de celle qui s’aventure dans la découverte et l’appropriation de nouvelles potentialités d’expression. Comment ce processus se déroule-t-il ? Dans quelles conditions, d’après quelles relations ? Qu’est-ce qui le caractérise ? Comment la dimension du désir, de la fascination, de l’attrait ou du rejet, influence et dynamise-t-elle l’apprentissage, ou au contraire, l’entrave ou le compromet-elle ? L’enseignement institutionnel laisse-t-il une place à la prise en compte de la dimension subjective de l’appropriation linguistique ? Les orientations et les priorités de la didactique contemporaine sont-elles compatibles avec ce type de réflexion ? Les exigences du « marché » et de la mondialisation rendraient-elles cette question – ainsi que la sphère subjective et l’imaginaire du sujet – « inutile » ou « improductive » ?



Programme : 

Les approches communicative et actionnelle sont usuellement présentées comme ayant permis un affranchissement des conceptions archaïques et instrumentales du langage portées par les méthodologies behavioristes. Ressaisies dans les approches par compétences, elles ont cependant donné lieu à des critiques, dénonçant une vision utilitariste des apprentissages langagiers, une définition de la compétence restreinte à l’action rentable, et une approche non relationnelle de l’apprenant, désigné comme « usager » ou « utilisateur » des langues. Pouvons-nous donc dire que nous sommes réellement sortis de tout rapport utilitaire aux langues ? N’aurait-on pas plutôt emboîté le pas à une autre forme d’utilitarisme, étanche à toute relation imaginaire, esthétique et subjective aux langues ? Que deviennent les rapports au savoir langagier, nécessairement investi par des affects divers ? Quid des relations qui se tissent entre les sujets (enseignants, apprenants), des identifications réciproques et de leur importance déterminante pour les enseignements et les apprentissages ? Que penser des approches biographiques en didactique (portfolios, biographies langagières...), constituent-elles un « supplément d’âme » aux conceptions managériales de la compétence, ou proposent-elles une véritable réflexion alternative à propos des sujets et de leurs apprentissages ? Finalement, la didactique des langues s’est-elle véritablement donné les moyens de penser la subjectivité entre les langues et l’apprenant sur lequel elle prétend être centrée ?

Les communications proposeront des réflexions théoriques et pédagogiques sur la dimension subjective de l’apprentissage, et présenteront des analyses de situations aussi bien en Europe qu’ailleurs dans le monde. Cette perspective à échelle mondiale permettra de confronter des situations et des approches d’une grande diversité, afin de faire ressortir des phénomènes pertinents du point de vue épistémologique mais aussi ergonomique et relevant de la praxis, à partir des trois pistes de réflexion que sont désir de langues et subjectivité, rapports subjectifs au(x) savoir(s), et didactique des langues à l’ère de la mondialisation.

Modalités de participation :

Les propositions de communication (résumé de 3000 signes environ, obligatoirement avec quelques références bibliographiques) doivent être envoyées avant le 1er juillet 2018 à l’adresse suivante : colloquedidactiquempl@gmail.com

Elles seront évaluées par les membres du comité scientifique.

Calendrier :

  • le 1er juillet 2018 : date limite d’envoi des propositions de communication
  • le 15 octobre 2018 : acceptation (avec ou sans modifications) / refus de la communication
  • le 30 novembre 2018 : diffusion du programme définitif

Conférences plénières :

  • Patrick Anderson (Univ. de Franche-Comté)
  • Pierre Frath (Université de Reims Champagne-Ardenne)
  • Anne-Christel Zeiter-Grau (Univ. de Lausanne)


URL :  https://dipralang.www.univ-montp3.fr/.../149478


mot(s) clé(s) :  langues vivantes