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Référence :  N°404

Thème :  Les formations à l'entrepreneuriat sont-elles un levier pour l'insertion professionnelle

 

Les formations à l’entrepreneuriat se développent rapidement au sein des universités. Elles ont pour objectif de promouvoir l’esprit d’entreprendre des étudiants, afin de renforcer leurs aptitudes à créer et gérer des projets innovants. Pour les décideurs, ces formations constitueraient un atout pour l’insertion professionnelle, au point de vouloir les généraliser au sein de l'enseignement supérieur. Les données des enquêtes Génération montrent que les étudiants ayant suivi ces formations deviennent plus souvent indépendants et ont des conditions d’insertion en tant que salariés un peu plus favorables que les autres. Mais ces effets positifs sur les conditions d'emploi semblent davantage liés au profil des participants qu’aux effets propres de ces formations.

À l’origine cantonnées aux écoles d’ingénieurs et de commerce et aux facultés de gestion, les formations à l’entrepreneuriat se développent rapidement au sein des universités, portées par des dispositifs spécifiques tels que les Pôles étudiants pour l'innovation, le transfert et l'entrepreneuriat (PEPITE), le diplôme étudiant entrepreneur (D2E) et le statut national d'étudiant entrepreneur (SNEE). Dernier en date, le plan « l’esprit d’entreprendre », lancé en 2019 par le ministère chargé de l'Enseignement supérieur, entend généraliser ces formations avec un triple objectif : sensibiliser l’ensemble des étudiants à l’entrepreneuriat, mieux reconnaître les parcours entrepreneuriaux dans les cursus et les compétences acquises et enfin encourager (et souvent soutenir) les projets entrepreneuriaux pendant les études.

Les politiques volontaristes visant à développer l’esprit d’entreprendre, en Europe comme en France, reposent sur la conviction qu’il constitue un levier d’insertion professionnelle et d’innovation mais aussi, à plus long terme, un moyen pour chacun d’être acteur de son propre destin et de développer des compétences utiles tout au long de la vie. Ces formations ciblent à la fois les attitudes des étudiants vis-à-vis de l’entrepreneuriat et leur capacité à créer et réaliser des projets concrets et innovants. Le plus souvent additionnelles aux enseignements disciplinaires, elles doivent d’abord leur permettre d’acquérir les compétences spécifiques nécessaires à la création d’une activité ou utiles pour accéder à des entreprises désireuses de développer un « intrapreneuriat » en leur sein (élaboration de business plan, problématiques de gestion financière, de RH , règles juridiques…). Elles doivent ensuite leur permettre de développer des aptitudes d’innovation et d’initiative (motivation, autonomie, confiance en soi, adaptation à l’incertitude, mesure et gestion du risque, identification des ressources dans l’environnement). Ce qui constitue pour beaucoup des « soft skills » devrait les aider à chercher un emploi puis à s’adapter à l’évolution des métiers et – in fine – à s’insérer durablement. Sans remettre en cause la possibilité que ces formations offrent aux étudiants de créer l’activité de leur choix, leur développement entre en résonance avec un marché du travail des jeunes de plus en plus flexible où la précarité, la multi-activité ainsi que les situations de travail indépendant parfois aux marges du salariat se développent.

Il existe peu d’études empiriques pour documenter l’impact de ces formations à l’entrepreneuriat sur le devenir des diplômés. Les données de l’enquête Génération 2010, bien qu’antérieures aux dispositifs récents sur l’entrepreneuriat, apportent des premiers enseignements sur l’effet qu’elles ont eu sur les débuts de parcours professionnels d’étudiants sortis de formation initiale en 2010 au niveau bac+5.



Informations complémentaires :
  https://www.cereq.fr/.../les-formations-lentrepreneuriat-sont-elles-un-levier-pour-linsertion-professionnelle


mot(s) clé(s) :  orientation professionnelle, relation formation - emploi