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Pays : France       Langue(s) : français 

Vie professionnelle et autoformation dans le premier cours de l'existence. Contribution à la construction d'une anthropo-formation à l'aide des histoires de vie professionnelle


Auteur(s) :  PREVOST Hervé

Date de soutenance :  2003

Thèse délivrée par :  Université François Rabelais

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Discipline(s) :  Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Gaston PINEAU

  L'entrée dans la vie professionnelle et les années qui suivent soumettent les adultes à de nombreux apprentissages, dans les différents domaines de la vie. Ils se trouvent ainsi pris dans des mouvances les entraînant parfois dans des impasses, les laissant seuls, asservis aux obligations socioprofessionnelles. Dépendante du marché de l’emploi, la formation se limite alors aux nécessités immédiates ou aux exigences des situations professionnelles, laissant en arrière-plan les transitions et les reconstructions vitales de la personne. Transformer tous ces aléas du travail, dans le premier cours de la vie professionnelle, devient pour les jeunes adultes une expérience de formation existentielle. Après avoir examiné les différentes théories du développement de l’adulte, la thèse s’appuie principalement sur le plan de construction anthropogénétique d’André Jacob et sur la théorie tripolaire de la formation. L’expérience humaine y est considérée comme un espace-temps-sens de moments-mouvements formateurs de l’existence. Aussi, la problématique de cette recherche interroge le sens que la personne donne au cours de sa vie professionnelle ; comment elle compose les formes et les significations sociales de son expérience ; comment elle articule sa pratique avec ses visées d’existence. Finalement comment l’individu passe du statut du sujet, assujetti ou désassujetti, pour se transformer en personne. Pour explorer ces questions, une démarche compréhensive et interactive des histoires de vie a été entreprise avec trois jeunes hommes, entre 35 et 45 ans. Le choix d’une approche intensive a permis de mieux saisir la singularité de leurs parcours et de leurs discours. Le récit de vie, interprété avec l’auteur dans son cours, apporte un matériau d’analyse signifiant et contribue dans son dévoilement à de nouvelles perspectives. A condition que ce cours soit saisi, repris et agi, il permet à la personne de prendre sa vie en main, d’apprendre sur elle et de la comprendre. La recherche de co-construction de sens, entreprise avec ces jeunes adultes, confirme les implications et les imbrications de la vie professionnelle, affective et personnelle. Elle met en exergue deux plans principaux : le premier concerne la singularité existentielle des personnes ; la deuxième montre en quoi la démarche autobiographique transforme les apprentissages en autoformation existentielle. Si le premier moment d’autoformation est le résultat d’une co-construction, le deuxième moment autobiographique suppose un travail sur soi, sur sa pratique et ses finalités. C’est pourquoi, si la formation s’apparente parfois à une urgence vitale, il est tout aussi essentiel d’aménager des espaces et des temps d’autoformation existentielle participant aux transitions d’un cours autonomisant pour la personne.