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Entre recherches et pratiques

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Pays : France       Langue(s) : français 

L'éducation spécialisée en France, ambitions et obstacles : à propos des deux premières années de fonctionnement d'une clis maternelle


Auteur(s) :  MENVIELLE Anne

Date de soutenance :  2005

Thèse délivrée par :  Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne

Section(s) CNU :  sections santé

Discipline(s) :  Médecine. Psychiatrie

Sous la direction de :  Marie-Aline VINOGRADE

  La pratique de l'intégration scolaire se développe, souhaitée par les politiques comme par les psychiatres d'enfants. Cependant, les objectifs et idéologies des uns et des autres ne se recoupent pas, voire sont antagonistes. Ces affrontements sont en réalité le reflet d'un clivage repérable plus largement dans la société, porté par une conception du handicap qui phagocyte la dimension pathologique pourtant préexistante au handicap lui-même. L'analyse du dispositif d'éducation spécialisé, dans sa mise en place comme dans sa structure actuelle, n'est pas dissociable d'une étude de l'apparition et du développement du concept de handicap, notamment de handicap mental. Ce travail s'intéresse aux modalités d'une rencontre possible entre deux mondes qui se méconnaissent, l'école et les soins, partir de l'expérience d'une collaboration difficile lors de la création d'une clis maternelle dans le Val-de-Marne. La lecture des textes de loi et de nombreux rapports officiels produits sur le sujet met en lumière les tentations parfois totalisantes du monde éducatif, pris par des ambitions égalitaires qui le conduisent à dénier la maladie même. Les réactions des détracteurs de ce système ne sont pas moins extrêmes, alimentant le faux débat qui consisterait à savoir si les élèves pris en charge par l'enseignement spécialisé sont malades OU handicapés. La question n'est pas de remettre en cause le bien-fondé de l'intégration scolaire. Il s'agit par contre de démontrer que handicap et maladie ne sont pas exclusifs. Ces enfants sont malades d'abord et handicapés par suite. A ce titre ils doivent bénéficier de soins d'abord et par suite des dispositifs socio-éducatifs auxquels ils ont droit du fait de leur handicap. Pour que cette articulation de bonne qualité, il est indispensable de réaffirmer la place première et centrale du soin, et de questionner pour chaque enfant le sens d'une intégration scolaire, loin des automatismes administratifs ou idéologiques