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Pays : France       Langue(s) : français 

Nécessité de la subjectivation symbolique dans les apprentissages des enfants autistes


Auteur(s) :  HUBERT Annick

Date de soutenance :  2011

Thèse délivrée par :  Université Lumière-Lyon 2

Section(s) CNU :  section 70 : Sciences de l'éducation

Sous la direction de :  Jean-Pierre DURIF-VAREMBONT

Jury de thèse :  Meleval, Jean-Claude ; Guyomard, Patrick ; Brun, Anne

  « La recherche que nous présentons concerne une expérience menée pendant quatre ans auprès d’enfants autistes dans un hôpital de jour « La Passerelle » au CPA de Bourg en Bresse (Ain). Nous nous sommes proposé d’aborder les enfants autistes selon une démarche utilisant une médiation scolaire. Les acquis et les comportements sont lus en référence à la construction du sujet tel que le conçoit la psychanalyse. Les enfants autistes de l’expérience ont montré une capacité à apprendre et un intérêt pour les apprentissages scolaires que nous pensons utile de rapporter.Le champ retenu pour cette recherche concerne les difficultés d’apprendre de ces enfants autistes, mutiques ou non. Ce travail essaie aussi d’élaborer des réponses en relation avec la « circulaire du 11 février 2005 » qui met l’école en situation d’accepter tout type d’enfants.Pour cela, nous avons jugé nécessaire de situer au centre de notre réflexion sur les enfants autistes (ou atteints de troubles envahissants du développement) la notion de subjectivité et la notion de subjectivation. La subjectivité dans notre contexte représente la structure de l’identification primordiale, telle qu’elle se présente à tout un chacun comme une matrice ou un moule de départ, la subjectivation est le chemin que prend toute construction singulière en termes de relations, d’inscriptions symboliques, imaginaires et réelle dans son rapport au monde, un chemin qui se trouve borné par le matrice subjective de départ.L’autisme désigne aujourd’hui un trouble affectant la personne dans trois « domaines » précis : anomalies de la communication orale et verbale, des interactions sociales et des centres d’intérêts qui sont restreints et souvent répétitifs.Habituellement, chez les enfants en difficulté, on sépare la conduite de la thérapie, creuset de l’avènement d’un sujet, des apprentissages éducatifs et scolaires. Au-delà des débats, cette thèse dont les références essentielles est celle de la psychopathologie clinique, se propose d’élaborer une voie particulière, au moyen de la médiation des apprentissages scolaires, une voie d’accès à un contact avec des enfants autistes mutiques, dans le but d’élaborer un système de relations et de communications. Nous avons pensé inverser les propositions, c'est-à-dire choisir d’entrer d’abord en communication via la médiation symbolique (au sens de code commun) constituée par les apprentissages scolaires.Dans un cadre où l’espace-temps est balisé, où les rituels des activités sont vite repérés par les enfants et souvent vite appropriés, une subjectivité, restée constante mais gelée dans sa structure, peut s’exprimer et même une subjectivation peut se construire en relation avec l’autre ou les autres. Cette « nourriture » se constitue d’échanges avec les soignants dans un dispositif de face à face adulte-enfant. La « réussite de l’activité » avec les encouragements et les compliments se transforme en « objet de satisfaction » et laisse ainsi une trace mnésique chez l’enfant. L’objet de satisfaction est « médiatisé » à plusieurs niveaux, dans la relation avec l’adulte autour d’une nomination et dans la transmission d’un savoir qui en ne jouant pasLe passage de l’éducation spécialisée à l’enseignement adapté marque une évolution radicale, elle est fondée très explicitement sur la liaison entre les savoirs sociaux, les savoirs scolaires et les savoirs professionnels. L’appropriation pose à chaque étape le problème du sens de l’acte d’apprendre. Elle pose également la question des effets du savoir sur les restructurations et les réorganisations de la personne dans son ensemble. Dans la réalité, beaucoup d’enfants autistes ne peuvent pas bénéficier de ce mouvement d’intégration. Parce que les enfants autistes dominent par leurs singularités plus que part la base commune de leurs symptômes, parce qu’ils ont plus le désir de communiquer et d’apprendre que de conserver finalement leurs troubles, aucune méthode éducative stricto-sensu ne peut répondre au développement de leur subjectivité. Par contre, on peut constituer pour eux un enseignement particulier. La première partie, intitulée « De l’enfant arriéré à l’enfant handicapé, origine et spécificité de l’autisme » rend compte de l’évolution des prises en charge au cours des deux derniers siècles. Le mouvement, historiquement, a toujours oscillé entre deux courants, ces derniers en prise directe avec les idéologies sociales. La deuxième partie, intitulé « Choisir le savoir comme médiation pour des sujets en échec scolaire » entend démontrer combien la médiation conditionne fondamentalement ce que l’on peut attendre et ce que l’on peut appréhender chez un enfant autiste. La troisième partie : « Le processus de subjectivation dans le cadre de l’atelier-classe » rend compte directement des effets de l’expérience menée. Qu’est-ce qu’ils ont appris et comment apprennent-ils ? Comment le mesurer ?La quatrième partie : « limites et questionnements sur cette recherche » analyse la place du langage dans le dispositif, en quoi est-il indispensable ? La question fondamentale reste aussi : « pourquoi apprennent-ils ? » car ceci est une évidence depuis le début. Reste à débattre aussi de la place des parents, des soignants et de l’école dans ce dispositif. »



      URL :  http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2011/hubert_a/info


      mot(s) clé(s) :  besoins éducatifs particuliers