Veille et analyses de l'ifé

Entre recherches et pratiques

   Vous êtes ici : Accueil » Actualités des thèses » Détails de la thèse

Pays : France       Langue(s) : français 

Voir le monde en couleurs. Sociologie de l'ethnicité et de la construction de soi dans les collèges ségrégués


Auteur(s) :  CHAUPRADE Barbara

Date de soutenance :  2011

Thèse délivrée par :  Université Bordeaux-Segalen - Bordeaux 2

Section(s) CNU :  section 19 : Sociologie, démographie

Sous la direction de :  Georges FELOUZIS

  « Partant du constat du faible nombre de travaux portant sur la question ethnique à l’école, nous nous attachons à analyser le phénomène d’ethnicisation des rapports sociaux au collège. Le défi réside dans l’analyse et la compréhension de cette ethnicisation à partir d’une méthodologie quantitative. Nous interrogeons les conséquences de la ségrégation sur la subjectivité des élèves. Il s’agit de se placer du point de vue des collégiens, pour comprendre de quelle façon ils voient le monde qui les entoure, rendre compte des phénomènes de saillance et de catégorisation ethnique. Nous étudions la façon dont se construisent et se meuvent les frontières ethniques et comment elles se superposent ou pas aux frontières sociales. Notre approche consiste à appréhender les mécanismes de production des identités ethniques. Nous faisons l’hypothèse qu’ils s’expliquent en partie au moins par le contexte scolaire ségrégué. Pour ce faire, nous avons élaboré un questionnaire qui a été administré à plus de 1300 élèves scolarisés dans six collèges parmi les plus ségrégués de Bordeaux et de Créteil. Ce matériau se complète de 200 questionnaires passés auprès de familles. Nous cherchons donc à étudier les conséquences de la ségrégation ethnique au collège sur la construction de soi et le rapport à soi et à l’institution scolaire des collégiens. Nous faisons aussi l’hypothèse que la construction de soi en fonction de catégories ethniques n’est pas un processus uniquement lié à la ségrégation. Elle dépend de l’ensemble des acteurs de l’école. Ceci amène donc à se questionner sur ses modalités de variation en fonction des contextes diversifiés liés au degré de ségrégation (ethnique, sociale et scolaire notamment), des politiques d’établissements mises en œuvre et de l’action des élèves eux-mêmes. Nous montrons que ceux-ci ne sont pas totalement dominés par leurs appartenances sociales et ethniques, ils opèrent un travail de redéfinition identitaire qui leur permet de « retourner le stigmate ». »


      Abstract
      Seeing the world in colors : sociology of ethnicity and self-construction in segregated high schools.

      « Based on the observation that only few studies question the issue of ethnicity in the school context, the present work aims at addressing the phenomenon of ethnicization of social relations in high schools. More specifically, we address the consequences of segregation on students’ subjectivity. By adopting their perspective, we intend to understand how the students perceive the world that surrounds them and to document ethnic salience and categorization. We question the way ethnic boundaries emerge and move, and how they overlap with social boundaries. Hence, our approach intends to grasp the mechanisms of production of ethic identities, and we predict that these mechanisms are, at least in part, accounted for by the segregated school context. Methodologically, the main challenge of the present study lies in the use of a quantitative methodology to analyze and grasp the ethnicization process. In this line, we used a questionnaire administered to over 1’300 students, in six high schools amongst the most segregated in Bordeaux and Créteil. We additionally used 200 questionnaires administered to students’ families. By means of this survey, we investigated the consequences of ethnic segregation at school on the construction of the self. We also questioned the relation of the students to their own selves and to the institution. In our approach of the construction of the self as a function of ethnic categories, we have considered the additional contributions of all actors in school. Our work leads us to point out different modalities of variations, including contexts with different degrees of segregation (mainly ethnic, social, and educational), differences in institutional policies, and differences in the actions of the students themselves. Ultimately, we demonstrated that the students are not entirely dominated by their social and ethnic memberships. Rather, they operate an identity redefinition which allows them to « turn the stigmata over ». »

      (Thèse en consultation au centre de ressources Ville École Intégration ou en contactant l’auteure : barbara.fouquet-chauprade@unige.ch)


      mot(s) clé(s) :  sociologie de l'éducation