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     Langue(s) : français 

Les femmes et les sciences


Auteur(s) :  Céline Calvez et Stéphane Viry

Date :  05/2018

 

Afin de mesurer plus précisément les représentations sociales sur les femmes et les sciences, les Rapporteurs ont proposé, sur le site de l’Assemblée nationale, une consultation citoyenne. Ils ont notamment demandé aux répondants qui estiment que les femmes rencontrent des obstacles particuliers pour suivre des études ou faire carrière dans le monde scientifique de lister ces difficultés ou d’identifier les blocages qu’ils ont pu constater ou subir.

De façon générale, les répondants mettent presque tous en avant les stéréotypes relevant qu’ils restent particulièrement présents dans le monde des sciences et, plus généralement dans la société.

L’école est considérée comme un lieu défavorable aux filles, les répondants soulignant que « dès l’enfance les petites filles sont encouragées vers d’autres filières » et qu’elles bénéficient « globalement peu du soutien et de l’encouragement [de leur] l’entourage (famille et/ou milieu enseignant) ». Ils notent également que « les enseignants devraient aussi être attentifs à valoriser les filles qui s’intéressent aux sciences et techniques en leur faisant faire des exposés ; en répondant à leurs questions et curiosités en cours et leur proposant des activités extrascolaires… ». Certains enseignants découragent les filles de suivre des études scientifiques car « la physique et la chimie ; c’est “ trop difficile ˮ… ».

Ces difficultés sont renforcées par le fait que « les femmes scientifiques sont relativement invisibles [et que] de ce fait ; il faut prouver en permanence en tant que scientifique femme qu’on est légitime ». Les représentations des métiers scientifiques sont faussées : « par exemple on laisse les filles imaginer que faire de l’Informatique c’est forcément ressembler à un “ geek mal léché ˮ ou rester derrière son ordinateur toute la journée. Pourquoi ne pas montrer que l’informatique améliore la vie : dans les voitures ; dans les communications ; dans la médecine ; dans la pharmacie ou l’agroalimentaire ... ». Nombre de répondants proposent de mettre « à l’honneur les femmes recevant un prix scientifique reconnu ; étant à la tête d’institutions ou laboratoires de recherche nationaux ; européens ; internationaux… En somme faire la lumière sur ces “ femmes de l’ombre ˮ; les rendre plus audibles ; leur consacrer reportages mais aussi leur consacrer une / des page(s) dans les manuels scolaires ».

Dans le monde du travail, la sous-représentation perdure et « même dans les domaines où elles sont très présentes elles restent sous-représentées au niveau des instances décisionnelles ». Les répondants soulignent le « peu de mise en place de politique de soutien (mentorat ; accompagnement personnalisé) une fois arrivées dans le monde scientifique » et estime qu’il faut développer « le mentoring ». La « mauvaise prise en compte des congés maternité des doctorantes ou des étudiantes en médecine » est également fréquemment citée. Pour y répondre, il est proposé par exemple de mettre en « place un véritable congé de paternité (plusieurs semaines et non quelques jours comme actuellement) [qui] permettrait […] de rétablir un certain équilibre dans ce domaine ; et éviterait par exemple toutes les discriminations de la vie professionnelle due aux interruptions de carrière qui ne touchent que les femmes pour l’instant ». Un répondant dénonce également « beaucoup d’interférences présumées (à tort!) de ma vie personnelle sur le devenir de ma vie professionnelle ». Un répondant indique avoir entendu « dans les couloirs de la part de professeurs qu’il était impossible de concilier enfants et début de carrière dans la recherche » et, à propos « d’une post-doc qui avait eu un enfant », certains ont dit que « “c’est fini pour elle…ˮ ».



Télécharger le document :  http://www.assemblee-nationale.fr/.../i1016.asp


mot(s) clé(s) :  genre, inégalités, sciences