Pays : France
Langue(s) : français
Auteur(s) : JELLAB Aziz
Editeur(s) : L'Harmattan
Logiques sociales, 280 pages, 24.5 €
Année d'édition : 2006 (paru en avril 2006)
Les recherches sociologiques traitant des enseignants du secondaire se sont essentiellement focalisées sur leur professionnalisation et sur les difficultés d’exercice du métier dans une école massifiée. La perspective adoptée dans cet ouvrage est différente. Il s’agit d’interroger « l’entrée dans le métier » à partir du sens que les professeurs stagiaires donnent aux savoirs scolaires à enseigner. Ces savoirs désignent non seulement leur identité professionnelle en recomposition, mais aussi des contenus dont le sens subjectif déborde les significations institutionnelles. Devant à la fois apprendre à enseigner et enseigner effectivement, les professeurs stagiaires construisent leur rôle à travers de constants allers et retours entre leur histoire scolaire et la classe qui, elle, reste à leurs yeux le terrain de formation le plus légitime. A travers cette approche, on entrevoit des dynamiques de mobilisation et d’implication professionnelles différenciées. Les résultats de ce travail amènent à penser autrement l’entrée dans le métier et la formation des enseignants, ainsi qu’à poser les jalons d’une analyse sociologique des interactions entre le rapport aux savoirs et les pratiques pédagogiques effectives. Table des matières Introduction Chapitre I. La sociologie des enseignants du secondaire en France : entre la professionnalisation et les contraintes du métier 1. Un métier qui est mis à l’épreuve par la massification 2. Le métier, entre contraintes et professionnalisation 3. La professionnalisation des enseignants et sa sociologie : une distance avec la vocation ? 3. 1. Le paradigme fonctionnaliste 3. 2. Le point de vue interactionniste sur la profession enseignante Chapitre II. Le recrutement et la formation des enseignants, des interrogations récurrentes 1. Vers un élargissement des compétences enseignantes via l’élargissement des contenus de formation ? 2. Quelle alternance en formation ? 3. Les obstacles à la professionnalisation, l’oubli des savoirs disciplinaires ? 4. Diversité des enseignants ou diversité des contextes d’exercice du métier ? Chapitre III. Vers une problématisation du rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires 1. De la vocation au métier 2. Sociologie du curriculum et passage des savoirs savants aux savoirs à enseigner 3. Une autre lecture de l’expérience des « nouveaux enseignants » : le rapport aux savoirs scolaires comme analyseur des modes d’« entrée dans le métier » 4. Rapport aux savoirs à enseigner et travail sur autrui 5. Les enseignants à l’épreuve du sens : du rôle institutionnel aux significations socio-subjectives Chapitre IV. Une recherche auprès de professeurs stagiaires : les étapes du travail empirique 1. Méthodologie du travail de terrain 1.1. Le formateur-enseignant et chercheur à l’IUFM : la place de l’expérience vécue par les stagiaires 1.2. L’identité enseignante et les modes de construction de son expérience : entre le dire et le faire 2. Une recherche qualitative auprès de professeurs stagiaires : le choix d’informateurs privilégiés 3. Déroulement des entretiens et analyse du matériau Chapitre V. Le métier, entre passage, sens et finalisation des savoirs à enseigner 1. Les enseignements d’une enquête exploratoire 1.1. Le projet d’enseigner 1. 2. L’impact de sa formation sur le choix d’enseigner 1.3. La perception de « sa » discipline 1.4. Les attentes vis-à-vis de l’IUFM 2. Le projet d’enseigner, entre opportunité et « vocation » 2.1. Opportunité et habitus social 2.2. La socialisation scolaire et sociale comme appui au projet de devenir enseignant 2.3. Enseigner, un projet familial contre les conseils de la famille ? 3. Le « choc » des premières heures d’enseignement : la socialisation familiale et scolaire en arrière plan ? 4. Les ambivalences à l’égard de la formation et de « la pédagogie » 5. Le passage, un double processus de socialisation et de subjectivation à l’épreuve de l’affiliation à l’enseignement 5. 1. Un cas particulier de conversion intellectuelle et symbolique : enseigner pour « rester » à l’école 5.2. Le passage comme événement et comme apprentissage 6. Les savoirs scolaires, entre les normes institutionnelles et l’implication subjective 7. Le sens au pluriel : entre signification et finalisation des savoirs 7.1. Entre enseigner et maîtriser des contenus scolaires : savoir, c’est « être sûr de soi » 7.2. Savoir, c’est comprendre et expliquer 7.3. Le sens « intellectuel » ou de l’herméneutique des savoirs 7.4.Le sens « pratique » ou du dialogue entre les savoirs et la vie 7.5. Le sens mobilisateur ou comment créer le besoin d’apprendre ? 8. Enseigner, c’est construire du sens Chapitre VI. Le sens des savoirs à l’aune d’expériences singulières significatives 1. Kelly ou l’envie de transmettre ses connaissances : continuité familiale et discontinuité subjective 1.1. Le respect, premier apprentissage de la vie et à l’école 1.2. La biologie, un savoir comme les autres ? Le sens des contenus scolaires à l’interface d’une scolarité où on est obligé de réussir 1.3. Le travail de subjectivation face aux contraintes institutionnelles 2. Constance, entre charisme, intérêt pour la littérature et transcendance du cadre scolaire 2.1. Une expérience de la pluralité, du doute et de la distance 2.2. Rapports de savoir et charisme : entre séduction, mise en scène et travail sur soi 2.3. Les savoirs littéraires ou d’un dialogue entre soi et l’œuvre de Victor Hugo 3. Gilles et l’enseignement en lycée professionnel : le sens des savoirs entre la socialisation aux valeurs et le « devenir quelqu’un » 3.1. L’habitus scolaire soutenu par le projet culturel parental : l’émancipation contre le déterminisme 3.2. Les savoirs à enseigner : entre finalités institutionnelles et sens subjectif 3.3. La construction des savoirs à enseigner : entre l’expérience scolaire passée et le rôle de la tutrice 4. Amaury et le projet contrarié : les sciences physiques comme compromis entre le devenir ingénieur et le devenir enseignant 4.1.Un parcours scolaire « réussi » mais un métier peu enthousiasmant 4.2. Un monde à part ? Les élèves d’aujourd’hui, une image inversée du « client idéal » 4. 3. Entre distance aux élèves et distance au métier Chapitre VII. Que nous apprend une approche sociologique du rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires ? 1. Savoirs scolaires et subjectivation 2. L’éducation ou l’instruction, un faux débat 3. L’identité professionnelle, une identité de savoir(s) 4. Pour une approche sociologique critique des paradoxes entourant la socialisation professionnelle des enseignants
Débuter dans l'enseignement secondaire. Quel rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires ?
Auteur(s) : JELLAB Aziz
Editeur(s) : L'Harmattan
Logiques sociales, 280 pages, 24.5 €
Année d'édition : 2006 (paru en avril 2006)
Les recherches sociologiques traitant des enseignants du secondaire se sont essentiellement focalisées sur leur professionnalisation et sur les difficultés d’exercice du métier dans une école massifiée. La perspective adoptée dans cet ouvrage est différente. Il s’agit d’interroger « l’entrée dans le métier » à partir du sens que les professeurs stagiaires donnent aux savoirs scolaires à enseigner. Ces savoirs désignent non seulement leur identité professionnelle en recomposition, mais aussi des contenus dont le sens subjectif déborde les significations institutionnelles. Devant à la fois apprendre à enseigner et enseigner effectivement, les professeurs stagiaires construisent leur rôle à travers de constants allers et retours entre leur histoire scolaire et la classe qui, elle, reste à leurs yeux le terrain de formation le plus légitime. A travers cette approche, on entrevoit des dynamiques de mobilisation et d’implication professionnelles différenciées. Les résultats de ce travail amènent à penser autrement l’entrée dans le métier et la formation des enseignants, ainsi qu’à poser les jalons d’une analyse sociologique des interactions entre le rapport aux savoirs et les pratiques pédagogiques effectives. Table des matières Introduction Chapitre I. La sociologie des enseignants du secondaire en France : entre la professionnalisation et les contraintes du métier 1. Un métier qui est mis à l’épreuve par la massification 2. Le métier, entre contraintes et professionnalisation 3. La professionnalisation des enseignants et sa sociologie : une distance avec la vocation ? 3. 1. Le paradigme fonctionnaliste 3. 2. Le point de vue interactionniste sur la profession enseignante Chapitre II. Le recrutement et la formation des enseignants, des interrogations récurrentes 1. Vers un élargissement des compétences enseignantes via l’élargissement des contenus de formation ? 2. Quelle alternance en formation ? 3. Les obstacles à la professionnalisation, l’oubli des savoirs disciplinaires ? 4. Diversité des enseignants ou diversité des contextes d’exercice du métier ? Chapitre III. Vers une problématisation du rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires 1. De la vocation au métier 2. Sociologie du curriculum et passage des savoirs savants aux savoirs à enseigner 3. Une autre lecture de l’expérience des « nouveaux enseignants » : le rapport aux savoirs scolaires comme analyseur des modes d’« entrée dans le métier » 4. Rapport aux savoirs à enseigner et travail sur autrui 5. Les enseignants à l’épreuve du sens : du rôle institutionnel aux significations socio-subjectives Chapitre IV. Une recherche auprès de professeurs stagiaires : les étapes du travail empirique 1. Méthodologie du travail de terrain 1.1. Le formateur-enseignant et chercheur à l’IUFM : la place de l’expérience vécue par les stagiaires 1.2. L’identité enseignante et les modes de construction de son expérience : entre le dire et le faire 2. Une recherche qualitative auprès de professeurs stagiaires : le choix d’informateurs privilégiés 3. Déroulement des entretiens et analyse du matériau Chapitre V. Le métier, entre passage, sens et finalisation des savoirs à enseigner 1. Les enseignements d’une enquête exploratoire 1.1. Le projet d’enseigner 1. 2. L’impact de sa formation sur le choix d’enseigner 1.3. La perception de « sa » discipline 1.4. Les attentes vis-à-vis de l’IUFM 2. Le projet d’enseigner, entre opportunité et « vocation » 2.1. Opportunité et habitus social 2.2. La socialisation scolaire et sociale comme appui au projet de devenir enseignant 2.3. Enseigner, un projet familial contre les conseils de la famille ? 3. Le « choc » des premières heures d’enseignement : la socialisation familiale et scolaire en arrière plan ? 4. Les ambivalences à l’égard de la formation et de « la pédagogie » 5. Le passage, un double processus de socialisation et de subjectivation à l’épreuve de l’affiliation à l’enseignement 5. 1. Un cas particulier de conversion intellectuelle et symbolique : enseigner pour « rester » à l’école 5.2. Le passage comme événement et comme apprentissage 6. Les savoirs scolaires, entre les normes institutionnelles et l’implication subjective 7. Le sens au pluriel : entre signification et finalisation des savoirs 7.1. Entre enseigner et maîtriser des contenus scolaires : savoir, c’est « être sûr de soi » 7.2. Savoir, c’est comprendre et expliquer 7.3. Le sens « intellectuel » ou de l’herméneutique des savoirs 7.4.Le sens « pratique » ou du dialogue entre les savoirs et la vie 7.5. Le sens mobilisateur ou comment créer le besoin d’apprendre ? 8. Enseigner, c’est construire du sens Chapitre VI. Le sens des savoirs à l’aune d’expériences singulières significatives 1. Kelly ou l’envie de transmettre ses connaissances : continuité familiale et discontinuité subjective 1.1. Le respect, premier apprentissage de la vie et à l’école 1.2. La biologie, un savoir comme les autres ? Le sens des contenus scolaires à l’interface d’une scolarité où on est obligé de réussir 1.3. Le travail de subjectivation face aux contraintes institutionnelles 2. Constance, entre charisme, intérêt pour la littérature et transcendance du cadre scolaire 2.1. Une expérience de la pluralité, du doute et de la distance 2.2. Rapports de savoir et charisme : entre séduction, mise en scène et travail sur soi 2.3. Les savoirs littéraires ou d’un dialogue entre soi et l’œuvre de Victor Hugo 3. Gilles et l’enseignement en lycée professionnel : le sens des savoirs entre la socialisation aux valeurs et le « devenir quelqu’un » 3.1. L’habitus scolaire soutenu par le projet culturel parental : l’émancipation contre le déterminisme 3.2. Les savoirs à enseigner : entre finalités institutionnelles et sens subjectif 3.3. La construction des savoirs à enseigner : entre l’expérience scolaire passée et le rôle de la tutrice 4. Amaury et le projet contrarié : les sciences physiques comme compromis entre le devenir ingénieur et le devenir enseignant 4.1.Un parcours scolaire « réussi » mais un métier peu enthousiasmant 4.2. Un monde à part ? Les élèves d’aujourd’hui, une image inversée du « client idéal » 4. 3. Entre distance aux élèves et distance au métier Chapitre VII. Que nous apprend une approche sociologique du rapport aux savoirs chez les professeurs stagiaires ? 1. Savoirs scolaires et subjectivation 2. L’éducation ou l’instruction, un faux débat 3. L’identité professionnelle, une identité de savoir(s) 4. Pour une approche sociologique critique des paradoxes entourant la socialisation professionnelle des enseignants
