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Muséofile est un répertoire des musées français classés par ville. Cette base contient non seulement les « musées de France » placés sous le contrôle scientifique et technique de l'État, mais aussi d'autres institutions muséales ne relevant pas de ce contrôle.
Joconde est un catalogue collectif des collections des musées de France. Créé en 1975, il donne aujourd'hui accès sur Internet à près de trois cent cinquante mille notices d'objets. Ces notices proviennent de plus de deux cent soixante-dix musées différents qui conservent des collections d'archéologie, de beaux-arts, d'arts décoratifs, d'ethnologie, d'histoire ou encore de sciences et techniques.
Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, comporte environ quatre-vingt mille images numérisées, fonds photographiques compris.
Les archives françaises du film du Centre national de la cinématographie, sont conservées dans une base de données documentaire donnant accès à environ vingt-quatre mille films de fiction ou documentaires, de 1889 à nos jours.
Le Musée national de l'éducation (MNE) est l'héritier lointain, mais direct, du Musée pédagogique créé en 1879 par Jules Ferry. Centre de ressources et de recherche, il dispose également d'un lieu d'expositions ouvert à tous les publics (1).
Les « collections historiques » de l'ancien Musée pédagogique transférées à Rouen en 1980 constituent le noyau des fonds du Musée national de l'éducation. Elles ont toutefois été complétées par d'importantes séries de matériels d'enseignement et de travaux d'élèves, de mobiliers et de livres scolaires, collectées au cours des années 1970 sur tout le territoire français par un service spécialisé du Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) de Rouen. Elles se sont ensuite considérablement enrichies grâce aux dons de différentes institutions ou de particuliers et par de nombreuses acquisitions visant à en combler les lacunes.
Le MNE s'attache en effet à recueillir les traces matérielles et les représentations liées à l'éducation, tant scolaire qu'extrascolaire, depuis le XVIe siècle. Ses collections comportent à ce titre : des peintures, des estampes et de l'imagerie populaire (vingt mille pièces), des archives photographiques (trois cent quatre-vingt quinze mille clichés), des documents liés à la pédagogie audiovisuelle : vues sur verre, films fixes, disques, films animés, etc. (deux cents vingt mille items), une collection de livres scolaires, d'ouvrages de pédagogie et de littérature pour la jeunesse (cent dix mille volumes), des périodiques (trente-huit mille volumes), du matériel pédagogique et du mobilier scolaire (vingt-cinq mille pièces), des travaux d'élèves (quatre-vingt-un mille cinq cents), des jeux et des jouets (quatre mille) ainsi qu'un fonds de sept mille « documents autographes » émanant d'institutions ou de personnages notoires.
Les collections sont organisées suivant un classement thématique décimal autour de six grands axes : l'histoire générale de l'éducation, l'histoire matérielle de l'enseignement, les contenus et les méthodes pédagogiques, les moyens d'enseignement, les mours et coutumes scolaires et l'enfant dans la famille et dans la société. Elles sont répertoriées dans une base de données informatisée, Mnémosyne, conçue pour le catalogage des collections de patrimoine éducatif.
Il existe en France une centaine de sites où sont exposées des collections de patrimoine éducatif. Présents dans soixante-trois départements, ces musées ou sections de musées sont répartis dans les vingt et une régions de France continentale. Les visiteurs y sont accueillis dans des contextes très variés : ici, quelques objets, voire une salle tout entière, parmi les collections d'arts et traditions populaires d'un musée de pays, là une classe reconstituée, dans son école rurale, qu'il a suffi parfois de maintenir en l'état. Ailleurs encore on trouvera, à côté de la salle de classe, des annexes qui en développent le propos par d'autres présentations permanentes ou temporaires et par des publications, ainsi que des espaces de stockage où est conservé le matériel collecté ; quelquefois, enfin, un lieu de documentation est disponible. Cette variété d'approches est tout naturellement liée à la diversité des projets initiaux, des opportunités locales, à la part variable des préoccupations scientifiques des uns et des autres. Elle se reflète dans la diversité et souvent la fragilité des statuts, associatifs pour la plupart, des entreprises concernées. Elle est aussi la marque d'un secteur qui souffre d'une évidente carence de moyens humains et matériels à laquelle s'efforcent de suppléer de remarquables dévouements.
Les collections de patrimoine éducatif ont commencé de se développer de façon significative au cours des années 1970, contemporaines de la disparition de cette « école Ferry » qui avait conservé depuis l'avènement de la Troisième République, autour du personnage et du mythe de son fondateur, une si forte identité. Tout alors contribuait à faire basculer ce cadre familier, assez ancien pour paraître immuable, dans un passé irrémédiable : l'extension de la scolarité, la marche rapide vers le collège unique, l'évolution de la formation des maîtres, l'exode rural, mais aussi la diffusion de nouveaux standards qui affectent aussi bien l'architecture et le mobilier que les simples objets de la vie quotidienne. Les opérations de sauvegarde patrimoniale sont alors le fait de quelques responsables de centres de documentation ou d'inspecteurs de l'éducation nationale : Claude Bouhier et Michel Théry à Rouen, André Thoby à Chartres, Pierre Morisset à Trégarvan (29), Claude Lauffenburger à Troyes, Hubert Coatleven à Saint-Brieuc. La décennie 1980, inaugurée par les manifestations du Centenaire des lois Ferry, amplifie le mouvement : des musées de l'école se créent entre autres à Nevers, à Saint-Ouen-l'Aumône (2) (95), à Montceau-les-Mines (3) et, de plus en plus souvent en milieu rural, comme à Chevregny (02), Champagny (21), Pouilly-le-Fort (77), Saint-Clar de Lomagne (32) ou Saint-Fraigne (16). Chaque décennie apporte ensuite son lot de créations nouvelles, parmi lesquelles on citera, pour souligner l'extension géographique du phénomène : Lille, Laval, Villeurbanne et Carcassonne, mais aussi Bothoa (22), Châtelus (03), Courlay (79), Élancourt (78), Hadol (88), Messeix (63), Saint-Rémy (71), Vergné (17) ou Saint-Léger (06).
Le courant patrimonial dans lequel s'inscrivent ces créations n'est pas univoque. La composante majoritaire est d'ordre mémoriel ; elle s'attache à préserver, analyser ou simplement célébrer, l'oeuvre scolaire de la République. Dans ce dispositif, la classe ou l'école, maintenues ou reconstituées, sont l'emblème de la « République au village ». Par une autre composante, initialement distincte, mais de plus en plus souvent associée à la précédente, le mouvement se rattache à la patrimonialisation de la vie rurale d'autrefois, dans la mouvance des arts et traditions populaires. Ce courant est d'ailleurs à l'origine des plus anciennes reconstitutions ou sauvegardes de classes, dès les années 1950, comme au Musée Alice Taverne d'Ambierle (42) consacré aux arts et traditions du Forez ou au Musée Albert Demard à Champlitte (70). Les écomusées qui sont apparus depuis lors ont bien souvent une composante scolaire : ainsi en est-il à l'écomusée d'Alsace, (Ungersheim, 68), à celui de la Margeride (école de Clémence Fontille, Ruynes, 15) ou encore au Parc naturel régional d'Armorique dans lequel s'inscrit désormais le musée de l'école de Trégarvan (29). L'essor récent des « musées de pays », généralement créés dans un cadre communal et associatif, témoigne de la vitalité de cette approche. Enfin, les lieux consacrés à la mémoire d'écrivains dont l'oeuvre renvoie à l'école ou de grands pédagogues constituent un cas de figure original, combinant maison d'écrivain et musée de l'école, comme la Maison Louis Pergaud à Belmont (25), les deux sites dédiés à Alain Fournier : l'école du Grand-Meaulnes à Epineuil-le-Fleuriel (18) et le musée Alain Fournier installé dans des locaux du lycée de Bourges ou encore le musée consacré à l'oeuvre du pasteur Oberlin à Waldersbach (67).
Au total, la multiplication de ces initiatives, exempte de toute forme de planification, y compris à l'échelle locale, a permis de réaliser dans une grande partie du territoire un travail considérable de sauvegarde du patrimoine éducatif. On ne s'étonnera pas que dans la plupart de ces musées, la priorité ait été donnée non pas à la transformation de ce patrimoine en ressources pour la recherche mais à l'accueil de publics non spécialistes : touristes et scolaires, pour lesquels sont conçues les présentations muséographiques, les expositions et les animations. Pour autant, certains d'entre eux disposent d'ores et déjà de dispositifs d'accueil pour la documentation et les activités de recherche. Tel est le cas, notamment, des musées de l'école de Saint-Ouen l'Aumône (Musée départemental de l'école du Val-d'Oise), de Saint-Brieuc (Centre d'études et de recherche en histoire de l'éducation), de Troyes (Musée aubois de l'histoire de l'éducation), de Nevers (Musée nivernais de l'éducation), de Carcassonne (Musée de l'école), de Laval (Musée vivant de l'école publique) ou encore du Musée Oberlin de Waldersbach et de l'Écomusée des écoles publiques de Lille (4). On y ajoutera deux collections, conçues non comme des musées mais des ressources documentaires, consultables à l'IUFM de Saint-Étienne (L'école dans la Loire d'hier à aujourd'hui) et à l'IUFM de Montpellier (Fonds de documentation en histoire de l'éducation, ouvert en 1992 à l'initiative de Pierre Guibbert).
Depuis plusieurs années, un nombre croissant de responsables de musées de l'école souhaitent voir émerger, autour du MNE, un réseau au sein duquel puissent circuler l'information et la formation, particulièrement dans la gestion documentaire et scientifique des ressources (expertise, saisie informatique, mise en ligne). Le MNE a ainsi lancé le projet d'un Catalogue collectif du patrimoine éducatif des musées de l'école et de l'éducation, dont la base Mnémosyne est le support logiciel.
École de Clémence Fontille. Ruynes-en-Margeride
École du Grand Meaulnes. Epineuil-le-Fleuriel
École rurale de la Vôge. Hadol
Ecomusée des écoles publiques de Lille
Maison d'école - Ecomusée du Creusot-Montceau
Maison d'Ecole de Pouilly le Fort
Musée Aubois de l'histoire de l'éducation (MAHÉ), Troyes
Musée d'école de la Tour Nivelle
Musée de l'école d'autrefois. Pontis
Musée de l'école Jules Ferry. Nanteuil-en-Vallée
Musée de l'école publique. Saint-Clar-de-Lomagne
Musée de l'école rurale d'Auvergne des années 1930. Messeix
Musée de l'école rurale en Bretagne. Parc Naturel Régional d'Armorique. Trégarvan
Musée de la vieille école des Valayans. Pernes-les-Fontaines
Musée de l'école d'Eure et Loir. Chartres
Musée de l'école en Challonais. Saint-Rémy
Musée départemental Albert et Félice Demard. Champlitte
Musée départemental de l'éducation du Val-d'Oise. Saint-Ouen-l'Aumône
Musée du Revermont. Treffort-Cuisiat
Musée du scribe. Saint Christol lez Alès
Musée nivernais de l'éducation. Nevers
Musée rural de l'éducation des Côtes d'Armor. Bothoa
1. Le centre de ressources et de recherche, actuellement installé au 39, rue de la Croix-Vaubois, 76130 Mont-Saint-Aignan sera d'ici 2010 complètement rénové et transféré dans un bâtiment proche de la gare SNCF de Rouen ; pour le détail des services et des contacts, consulter www.inrp.fr/musee. Le centre d'expositions, situé dans le centre piétonnier de Rouen (Maison des Quatre Fils Aymon, 185, rue Eau-de-Robec, tél.-fax : 02 35 07 66 61), présente certains aspects des collections sous forme d'expositions thématiques.
2. Cf. Paul Rivière, Petite histoire du musée de l'Éducation : Saint Ouen l'Aumône, Édition du musée départemental de l'éducation, 2004, 38 p.
3. Voir Cent ans d'école par le groupe de travail de la Maison d'école à Montceau-les-Mines, préface de Georges Duby, Seyssel, Éditions du Champ-Vallon, 1981, 200 p.
4. Par ailleurs, les musées de Troyes et de Nevers publient chacun une revue annuelle, Les Cahiers aubois d'histoire de l'Éducation et Les Cahiers nivernais de l'histoire de l'éducation, exploitant en partie leurs fonds.
Ce dossier est une publication du service de Veille Scientifique et Technologique
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