4e rencontres du GRET : L’acte de recherche dans les processus de formations et de transformations
Date : du 30-05-2022 au 31-05-2022
Appel à communications ouvert jusqu'au : 06-03-2022
Lieu : CY Cergy Paris Université – Site de Gennevilliers
Modalité : présentiel
Organisation : Cergy Paris Université
Le Groupe de Recherches sur les Espaces (Trans)formatifs (GRET) a pour ambition d’étudier et d’analyser les phénomènes, sous un angle interdisciplinaire, à l’œuvre dans les espaces ayant pour finalité la formation et/ou la transformation des individus et des environnements.
Pour les 4èmes Rencontres du GRET, le collectif organise une manifestation scientifique qui entend interroger l’acte de recherche dans ces espaces. Il s’agit de questionner la place de la recherche académique dans ces processus, mais aussi les formes les plus diverses de la recherche, y compris celles développées en dehors du monde universitaire, qu’il s’agisse d’autodidactie, de praticien chercheur ou bien encore de posture réflexive. De ce fait, le rôle de la recherche, au sens large, ainsi que les postures afférentes, s’inscrivent dans des pratiques sociales et des environnements, dont les frontières peuvent être amenées à être modifiées par cet acte de recherche.
Programme :
Argumentaire
Les liens entre recherche et transformation sont multiples. D’une condition même du changement à un refus catégorique de prendre position sur le plan politique, la recherche, qu’elle soit scientifique, académique ou non, a donné lieu à des positionnements contrastés quant à son rôle dans les processus formatifs et/ou transformatifs.
En effet, le positionnement relatif à la transformation pour faire science fait historiquement débat. Si la neutralité est un point de départ de la démarche scientifique (Bachelard, 1938), la rupture épistémologique s’est opérée différemment selon les disciplines. Ainsi, en sociologie, traiter les faits sociaux comme des choses (Durkheim, 1895) ne relève pas de la même perspective que la neutralité axiologique (Weber, 1919), même si l’enjeu est de mettre à distance les prénotions du chercheur.
Pour ces auteurs, comme pour d’autres par la suite, l’enjeu est d’observer le réel, avant toute autre action.
D’autres auteurs (Hughes, 1996) ont montré que la science participait de la construction de la société, mais pouvait également faire œuvre de changement social dans son propre programme, à l’instar des studies américaines qui sont venues opérer une rupture avec les approches dites neutres, au même titre qu’en France ou en Amérique latine (de Sousa Santos, 2016).
Dans ce cadre, la recherche-action, intervention ou collaborative se développe avec pour fondement de changer le monde environnant. En sciences de l’éducation, l’analyse institutionnelle (Lourau, 1970 ; Monceau, 2009) tente de penser et d'orienter les effets de la présence du chercheur, quand l’anthropologie du développement s’est construite dans une perspective d’aide au développement des sociétés non occidentales. Ainsi, la participation aux situations, leur transformation par la présence du chercheur peut être un choix méthodologique de construction des savoirs scientifiques.
Dans le même temps, ces approches, en lien avec d’autres sphères sociales que l’université, ont permis l’émergence du praticien-chercheur en tant que chercheur qui travaille ou en tant que praticien qui cherche sur son propre terrain professionnel (Kohn, 2001). Cette figure est d’autant plus importante aujourd’hui dans les formations, que les différentes réformes relatives à la formation universitaire en appellent souvent à une forme de recherche pour former à un métier.
Enfin, si l’université conserve une importante légitimité, certains collectifs et individus mobilisent l’acte de recherche tout en restant à distance de cette instance. Qu’il s’agisse de collectifs explicitant une volonté de changement par la recherche (LISRA1), ou d’individus présentant une démarche de recherche au sens étendu, voire autodidactique, l’acte même de chercher s’inscrit en dehors du monde
universitaire.
Transversalement à ces débats théoriques et méthodologiques autour du lien entre recherche et transformation, la question du temps apparait fondamentale lorsque l’on parle de transformation d’une part, et de recherche d’autre part. Cette temporalité « en cours », est une temporalité à part entière. Chaque étape du processus constitue un temps de la transformation et de la formation.
Cette manifestation sera donc l’occasion de questionner le passage d’une étape qui peut constituer une violence et donc modifier voire interrompre l’acte de recherche.
La transformation peut également être appréhendée comme une ouverture au monde : tisser des liens, engendrer un « branchement » (Amselle, 2001), des connexions et des échanges. Permettant d’appréhender un « au-delà » des frontières établies (que celles-ci soient sociales, religieuses, didactiques, politiques, etc.), l’analyse des transformations et de la construction de ce processus, de cet état permet de participer à la réflexion et à l’observation des passages (plus ou moins longs, plus ou moins denses), et des mouvements humains quasi constants.
Cet appel à communication entend interroger la place de la recherche dans les espaces formatifs et transformatifs, en s’éloignant des cadres normatifs classiques, en interrogeant la place de la recherche dans ces espaces qui peuvent être autant en dehors de l’université qu’en son centre.
Axes de proposition
Les travaux attendus pourront interroger l’acte de recherche, sous toutes ses formes et pour toutes les finalités imaginables, dans le cadre d’espaces formatifs et/ou transformatifs, à l’intérieur et à l’extérieur du champ académique, à partir d’un ou des axes suivants :
- Les liens entre actes de recherche et transformations
- L’acte de recherche en tant que processus formatif et transformatif, ses multiples dimensions, temporalités et possibles limites
- L’individu (chercheurs et/ou acteurs) et ses transformations dans l’acte de recherche, en se formant dans la traversée
- L’acte de recherche pensé au-delà d’une pratique ou d’un mode d’action
- La manière dont les recherches participent de la transformation
Programme du 30 mai 2022 – Première journée
Accueil des participants – 8:30
Propos introductifs – 9:00
Eric de Saint-Léger, directeur de l’INSPE de l’académie de Versailles
Virginie Tellier, directrice adjointe du laboratoire EMA (EA 4507) (sous réserve)
Martial Meziani, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
Présentation de l’ouvrage « Espaces formatifs et transformatifs. Approche interdisciplinaire » – 9:15
Julie Varlet, Université d’Artois, LEM (UMR 9221)
Conférence plénière – 9:30-11:00
Mener une recherche avec les premiers concernés : pourquoi se compliquer la vie ? Gilles Monceau, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
Discutante : Aurélie Doignon, CeDS (EA 7440), Université de Bordeaux
Pause-café – 11:00-11:15
Session de communications. Principe participatif de la recherche et conséquences dans les mondes sociaux – 11:15-12:45
Modération : Clarissa Figueira, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
De la Recherche action… à la recherche participative… à la médiation scientifique… à… Processus, temporalités, im/mobilités d’un parcours de recherche au Laos. Pascale Hancart Petitet, TransVIHMI (UMI 233), IRD.
Quand la recherche participative rejoint le travail de jeunesse. Olivier Brito & Fanny Salane, CREF (UR 1589), Université Paris Nanterre.
L'espace d'actions encouragées pour un aménagement participatif de la salle de classe. Laure Sabine Bampi, ADEF (UR 4671), Aix-Marseille Université
Pause déjeuner – 12:45-14:00
Atelier - La voie TARNAC de recherche dans la formation et les transformations – 14:00-16:00
Benedetta Celati, Geneviève Fontaine, Hervé Defalvard, Marc Lourdau, Melaine Cervera (Groupe TARNAC)
Pause-café – 16:00-16:15
Session de communications. Réflexivité des praticien.ne.s chercheur.e. – 16:15-17:45
Modération : Yana Zdravkova, LISE (UMR 3320), Grhapes (EA 7287), CNAM
Enseignant.e praticien.ne chercheur.e entre recherche d'une posture réflexive, réinvestissement des recherches et limites de l'exercice. Laurence Fouache, CIREL (ULR 4354), Université de Lille
Le paradoxe du formateur chercheur. Martine Meskel Cresta, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
Des deux côtés du miroir – Journal de bord d’une praticienne-chercheure. Diane Grober Traviesas, CIRCEFT (EA 4384), Université Paris 8
Programme du 31 mai 2022 – Deuxième journée
Accueil des participants – 8:30
Session de communications. Transformations intérieures – 9:00-11:00
Modération : Adrien Primerano, IRIS (UMR 8156), EHESS
Mener une recherche avec les enfants : une transformation de notre point de vue adulto-centré en sciences de l’éducation ? Déborah Gentès, EXPERICE (EA 3971), Université Paris 8
Du soi danseur au soi chercheur : Le rôle de l’insu et du non-savoir dans la recherche. Un chemin de formation et de transformation ? Valérie Péres, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
Enseigner et se transformer par l’enseignement de la philosophie dans l’enseignement qualifiant en Belgique francophone. Joaquim Hernandez-Dispaux, Institut Technique de Namur, Haute Ecole de Louvain en Hainaut
Transformer pour comprendre la persévérance in situ des professeurs des écoles. Peggy Neville, IRISSE (EA 5075), Université de La Réunion
Pause-café – 11:00-11:15
Atelier « La boîte magique. » – 11:15-12:30
Julie Varlet, LEM (UMR 9221), Université d’Artois & Martial Meziani, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université.
Pause Déjeuner – 12:30-14:00
Quatrième session de communications. Le changement par la recherche-action – 14:00-15:30
Modération : Cyrille Bock, EMA (EA 4507), CY Cergy Paris Université
La recherche action participative dans la dynamique de transformation des professionnalités enseignantes et chercheures : de la localité à l’inter-localisation. Martine Gadille, LEST (UMR 7317), Aix-Marseille Université, CNRS.
Recherche-action : la figure du projet dans les recherches à visées transformatives. Rowan Coste, FRED (EA 6311), Université de Limoges.
Une recherche-action inscrite dans la formation des adultes : faire bouger des lignes. Léa Laval, EXPERICE (EA 3971), Université Paris 8 & Xavier Lucien, Réseau des Crefad, SIAES.
Conclusion des 4èmes Rencontres du GRET – 15:30
Sandra Nogry, Paragraphe (EA 349), CY Cergy Paris Université.
15:45 – Fin des Rencontres
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